Stanley Milgram, "Soumission à l’autorité"

Résumé du document

Dans le cadre d'une prétendue expérience scientifique, qui devait expérimenter l'utilité de la punition pour la mémorisation, des individus sont emmenés à participer de leur plein gré, mais sous influence d'une forte autorité, à des actes cruels. Il s'agit en effet de projeter une série de chocs électriques simulés avec des intensités croissantes, à un acteur qui se fait passer pour une victime, à la moindre erreur de réponse. En effet, ces individus posent un certain nombre de questions à leurs victimes, et celui-ci doit trouver la bonne réponse. Celui-ci crie de douleur, se plaint, appelle au secours, laisse des silences laissant penser au pire, tout cela grâce à une voix de rétroaction.

Extraits

[...] Conclusion L'analyse des conditions de soumission montre que la caractéristique commune de toutes les situations d'obéissance est la capacité des êtres sociaux à inhiber leurs pulsions propres (et leur sens moral) au profit de directives extérieures du moment qu'elles émanent d'une entité assimilée à une autorité. Milgram montre ainsi que la soumission à l'obéissance obtenue en 1961 dans un laboratoire et celle qui a caractérisé l'Allemagne nazie résulte d'un processus commun, en dépit des différences énormes de circonstances et d'envergure. C'est peut-être là l'enseignement essentiel de notre étude : des gens ordinaires, dépourvus de toute hostilité, peuvent, en s'acquittant simplement de leur tâche, devenir les agents d'un atroce processus de destruction. [...]

[...] Ainsi, dans l'expérience, le sujet perçoit l'expérimentateur comme ayant une autorité légitime au regard de sa position socioprofessionnelle, des études qu'il est censé avoir faites . Il lui reconnaît le droit, par son statut, de lui dicter sa conduite. Refuser d'obéir serait un manquement grave aux règles de la société, une transgression morale qui serait ressentie comme une honte. Entièrement conditionné par sa relation avec l'expérimentateur, il est particulièrement désireux de se montrer compétent et de faire bonne impression à l'homme de sciences : les sujets veulent se montrer dignes de leur tâche. [...]

[...] Milgram, Soumission à l'autorité Résumé du livre Stanley Milgram a testé la capacité de l'individu à résister à l'autorité, lorsque celle-ci n'est soutenue par aucune menace coercitive extérieure. Dans le cadre d'une prétendue expérience scientifique, qui devait expérimenter l'utilité de la punition pour la mémorisation, des individus sont emmenés à participer de leur plein gré, mais sous influence d'une forte autorité, à des actes cruels. Il s'agit en effet de projeter une série de chocs électriques simulés avec des intensités croissantes, à un acteur qui se fait passer pour une victime, à la moindre erreur de réponse. [...]

[...] Ainsi, si le sujet se sent dégagé de toute responsabilité c'est parce que dans son esprit l'autorité le couvre. Dans l'entretien qui suivit l'expérience, Tous les sujets rejetèrent la faute sur l'expérimentateur : ils n'avaient fait que leur devoir La libre participation des sujets à l'expérience empêche toute révolte : En effet, tous les participants sont venus de leur plein gré. Ils ont tous répondu à l'annonce parue qui recherchait des volontaires. Cette libre adhésion a pour effet psychologique de créer chez le sujet un double sentiment d'engagement et d'obligation morale qui jouera par la suite un rôle en le maintenant dans la situation qu'il a choisi d'assumer : il se doit de la finir jusqu'au bout. [...]

[...] Stanley Milgram propose une analyse du phénomène. Il cherche à expliquer pourquoi il y a un niveau aussi étonnamment élevé d'obéissance, potentiellement meurtrière, à une autorité coercitive. Il avance dans son livre une série de facteurs. Un préjugé évolutionniste privilégie la survie de gens capables de s'adapter à des situations hiérarchiques et à une activité sociale organisée. La socialisation par la famille, l'école et le service militaire, ainsi que tout un dispositif social de récompenses et de châtiments, fixent et renforcent la tendance à l'obéissance. [...]