Pour qui songe parfois à la phrase d'André Malraux : « Le XXIe siècle sera religieux ou ne sera pas », la lecture de cet ouvrage de Sigmund Freud, publié en 1927, s'impose. Les analyses de Freud sur la religion sont à la fois précises et diversifiées. Elles s'étendent sur presque toute son œuvre, des années 1909 à ses derniers écrits en 1938-1939. Les premières réflexions freudiennes sur la religion partent des ressemblances entre symptômes névrotiques et pratiques religieuses. Ce travail aboutit en 1913 à une œuvre majeure : Totem et Tabou qui constitue une première grande synthèse sur la fonction de la religion, à travers l'analyse de religions primitives, ainsi qu'une interprétation des origines de la civilisation. Après s'être intéressée aux formes primitives de la religion, la réflexion de Freud va se porter sur ses formes contemporaines.
Dans L'avenir d'une illusion, Freud s'attache à expliquer les fondements et l'existence de la religion en analysant ses liens avec la culture et les interdits que celle-ci impose. Il reprend sa théorie de la comparaison possible entre les symptômes névrotiques et les pratiques religieuses. Il tente alors de réfléchir à ce qui pourra être le futur des croyances religieuses dont il envisage le déclin et ses conséquences pour la culture. Après un dialogue avec un contradicteur qui lui permet de répondre aux objections qui pourraient lui être faites, Freud aboutit à la conclusion qu'il faudrait idéalement pallier le déclin de la religion utilisant la raison, et notamment en montrant rationnellement aux individus pourquoi les interdits sont nécessaires.
[...] Dans ce contexte, les représentations religieuses constituent, pour Freud, la part peut-être la plus significative de l'inventaire psychique d'une culture. II. L'avenir des croyances religieuses : de la religion à la raison La valeur controversée et la signification psychologique des représentations religieuses Alors que l'on objecte à Freud l'impossibilité de traiter les représentations religieuses comme de simples créations culturelles, celui- ci répond que les représentations religieuses procèdent du même besoin que toutes les autres conquêtes de la culture. Selon Freud, l'argument selon lequel les représentations religieuses ont une valeur en raison du fait qu'elles sont un héritage culturel est infondé et ne saurait survivre à l'épreuve de la raison. [...]
[...] En outre, si l'homme est dominé par ses passions, ne faut-il pas conserver les bases affectives de son obéissance ? Mais, pour Freud, rien ne permet d'affirmer que les hommes sont dominés par le pulsionnel, et donc inaccessibles à la raison puisqu'ils subissent dès l'enfance les interdits et les idées religieuses, ainsi que l'interdiction de les mettre en question. Il y a donc la possibilité, chez l'homme, d'un primat de la raison s'il n'est pas influencé dès le début de sa vie par les idées religieuses. [...]
[...] Par exemple, l'apparition du plaisir-désir de meurtre est une vérité historique que la religion a travestie. C'est là tout le risque d'une mise en question de la religion : favoriser une déstabilisation de la culture en enlevant la contrainte de renoncement pulsionnel qui pèse sur les hommes. En revanche, si on parvient à mettre en évidence le fondement rationnel de la contrainte sociale et à le faire comprendre par chaque individu, cela rend inoffensif l'abandon de la croyance religieuse : le fondement illusoire est remplacé par le vrai fondement de ces sacrifices. [...]
[...] En effet, celle-ci ne demanderait aucune restriction pulsionnelle mais, dans un même temps, elle livrerait l'homme à un constant. C'est alors qu'apparaît le rôle de la culture : C'est en effet la tâche principale de la culture, le véritable fondement de son existence, que de nous défendre contre la nature. Cependant, la nature ne semble pas pouvoir être totalement et définitivement vaincue par la culture. En effet, malgré le fait que l'homme s'éloigne de la nature, il reste soumis à certains de ses désirs comme les catastrophes naturelles, les maladies, et surtout, la mort. [...]
[...] la lecture de cet ouvrage de Sigmund Freud, publié en 1927, s'impose. Les analyses de Freud sur la religion sont à la fois précises et diversifiées. Elles s'étendent sur presque toute son œuvre, des années 1909 à ses derniers écrits en 1938-1939. Les premières réflexions freudiennes sur la religion partent des ressemblances entre symptômes névrotiques et pratiques religieuses. Ce travail aboutit en 1913 à une œuvre majeure : Totem et Tabou qui constitue une première grande synthèse sur la fonction de la religion, à travers l'analyse de religions primitives, ainsi qu'une interprétation des origines de la civilisation. [...]
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