Sigmund Freud, "Au-delà du principe de plaisir", 1920

Résumé du document

Sigmund Freud est né le 6 mai 1856 à Freiberg. À l'âge de 4 ans, ses parents déménagent en Autriche où il y fera ses études. En 1873, il entre à l'université de Vienne et en ressort quatre années plus tard en tant que docteur en médecine grâce à ses travaux en neuropathologie. Les dix années suivantes, il se consacre à l'étude de l'hystérie et de l'hypnose en traitant ses patients par la suggestion. Il devient notamment l'élève de Charcot à la Salpêtrière de Nancy et étudie le cas d'Anna O. Vers 1889, il abandonne les méthodes de Charcot pour la méthode cathartique de Breuer. Ce changement lui permet d'inventer quelques années plus tard une nouvelle discipline : la psychanalyse.

En 1897, Freud découvre le complexe d'Œdipe, puis écrit sa première œuvre de psychanalyse "L'interprétation des rêves". Il étudie beaucoup de différents cas cliniques, ce qui lui permet d'élaborer ses théories analytiques et développe sa première topique : Conscient, Préconscient et Inconscient, pour comprendre l'appareil psychique. En 1915, il commence à parler de métapsychologie. En 1917, la psychanalyse connaît alors un succès mondial et sort un livre intitulé Introduction à la psychanalyse. Durant toute cette période, il institutionnalise la psychanalyse, et beaucoup d'auteurs, dont Jung et Adler, seront en désaccord avec lui sur certains principes, en particulier sur sa définition de la libido.

En 1919, Freud écrit "Au-delà du principe de plaisir" ce qui laisse supposer que cette œuvre est un enfant de la guerre. La Première Guerre mondiale qui ébranla toute la planète et mit fin à l'Empire autrichien l'a bouleversé. Même si elle n'explique pas l'œuvre, il existe des relations entre les deux qui permettent d'établir un lien. Il écrit en janvier 1919 à Ferenczi : « Nous nous dévorons les uns et les autres » pour interpréter la guerre.

Deux mois après, il commence à écrire son oeuvre. En 1920, sa fille Sophie meurt et il achève le livre. Cette œuvre, très critiquée, marque une tournure dans la théorie psychanalytique et sert de point de départ à l'extension de la psychanalyse et la création de la deuxième topique : Ça, Moi et Surmoi, qui sera ensuite plus détaillé dans le Moi et le Ça. Freud meurt d'un cancer le 23 septembre 1939.

Dans "Au-delà du principe de plaisir" Freud développe de nombreux nouveaux concepts qui marqueront une nouvelle direction dans sa pensée psychanalytique. La principale nouvelle notion est celle de pulsion de mort, opposée à la pulsion de vie, qui vise à retourner à l'état inanimé. Elle souleva de nombreuses controverses au sein de la communauté psychanalytique, alors même que celle-ci commençait à peine à acquérir une certaine stabilité.

Il approfondit également sa métapsychologie en mettant en jeu l'aspect économique. Il redéfinit l'interaction entre conscient et inconscient et commence l'élaboration de sa deuxième topique : Ça – Moi – Surmoi. Il parle aussi pour la première fois de compulsion de répétition qui intervient notamment dans la névrose traumatique. Enfin, il marque une séparation entre principe de plaisir et principe de déplaisir auquel se rattache celui de réalité, de répétition et de Nirvana.

Dans les théories psychanalytiques qui prédominaient avant l'œuvre, l'homme était dominé par le principe de plaisir/déplaisir qui régulait les processus psychiques. Ce que Freud a montré, c'est qu'il existe d'autres mécanismes, qui dans certains cas interviennent et prédominent ce principe de plaisir et que donc il y a un « au-delà ». Tous ces nouveaux concepts n'ont d'autre but que d'explorer cet "au-delà".

Extraits

[...] Dans l'œuvre, l'énergie est placée au service du Moi dans le conflit défensif. Elles s'opposent aux pulsions sexuelles Regroupement des deux pulsions Au fil du temps pulsions d'autoconservation et pulsions du Moi sont regroupées et définies de la même façon, en effet elles sont vues comme participant à la défense du moi contre son envahissement par les pulsions sexuelles. Elles serviront pour le point de départ de la création de la seconde topique Critiques Sur le plan des pulsions du Moi, on peut critiquer Freud sur quelques points. [...]

[...] À l'âge de dix-huit ans, la santé mentale du patient s'effondra à la suite d'une blennorragie. Son adolescence s'était déroulée normalement et il avait achevé ses études secondaires. Mais son enfance avait été dominée par de graves troubles névrotiques qui s'étaient déclenchés avant son quatrième anniversaire sous la forme d'une phobie d'animaux, puis s'étaient transformés en névrose obsessionnelle à contenu religieux. Entre dix-huit et vingt-deux ans, le patient séjourna dans des sanatoriums en Allemagne, avec le diagnostic d'état maniaco-dépressif (pathologie dont souffrait son père). Freud traita uniquement les séquelles de la névrose obsessionnelle infantile. [...]

[...] Les pulsions sexuelles envahissent le Moi, pour que par la suite une partie de ces pulsions s'oriente vers les objets extérieurs. Ce phénomène est l'origine d'une opposition entre la libido du Moi et la libido de l'objet. Au moment du complexe de castration, un refoulement se produit. A cette occasion un "idéal du moi" se constitue. L'idéal du Moi est une instance psychique qui élit les valeurs morales et éthiques auxquelles le sujet aspire. Pour Lacan comme pour Freud, l'enfant n'a pas de représentation de lui- même ni des objets. [...]

[...] Paris : Dunod. Safouan, M. (2001). Dix conférences de psychanalyse. La jouissance ou l'au delà du principe de plaisir. Paris : Fayard. Ferrand, A. (2001). Pulsions et liens d'emprise. [...]

[...] Dans Au-delà du principe de plaisir, il les sépare et les distingue. Dès lors, le principe de déplaisir n'est pas forcement régulé par celui de plaisir, et d'autres mécanismes peuvent se mettre en place. Il donne deux exemples de cas dans lesquels le principe de plaisir ne peut agir : ϖ l'auto-affirmation de l'organisme soumis aux difficultés du monde extérieur le principe de plaisir est alors remplacé par le principe de réalité grâce aux pulsions d'auto-conservation ; ϖ conflits et clivages qui se produisent dans l'appareil psychique pendant que le Moi accomplit son développement vers des organisations plus hautement différenciées l'opération qui règle ces conflits est le refoulement. [...]