Bandura consacre cet extrait au renforcement vicariant, qu'il soit positif ou négatif. Voir autrui récompensé augmentera les chances de l'imiter, s'il est puni il sera plutôt évité. Cela mérite nuances.
Du point de vue de la récompense, un même compliment peut par exemple avoir deux effets selon l'anticipation que l'on en a, sur soi-même ou autrui (...)
[...] En conclusion, le renforcement vicariant dépend d'une quantité d'éléments qui se combinent, comme le type de comportement, les caractéristiques des modèles, l'intensité des conséquences, ou encore les contextes dans lesquels ces renforcements surviennent. Les gens en observant tirent des conclusions sur ce qui sera puni et ce qui sera récompensé, et d'agir en conséquence. Notons tout de même que le renforcement diminue grandement lorsque le modèle diffère de l'observateur par l'âge, le sexe, le rang social, etc. Dès lors des choses acceptables pour les modèles peuvent facilement ne plus l'être pour les observateurs (le contraire se voit moins souvent). [...]
[...] Ainsi un système légal basé sur la punition exemplaire (ayant alors une fonction préventive) sera peu efficace. Si les chances d'êtres punies sont basses les comportements interdits verront leur production s'augmenter. Voir échouer peu de personnes dans leurs entreprises interdites ne reviendra donc plus à éliminer son comportement, mais à le réorganiser de façon à augmenter ses chances de succès. La punition exemplaire serait donc plus efficace pour ceux qui n'en on pas besoin, ceux dont le gain illégal serait moindre à la perte s'ils étaient pris, ce qui rend les options criminelles peu intéressantes. [...]
[...] C'est ce que Bandura rappelle en citant Rosencraus et Hartup (1967) et leur étude sur les conduites agressives. La réprimande systématique et vicariante sera très dissuasive, son irrégularité croissante coïncidant avec une perte du pouvoir dissuasif. D'où une critique de la punition exemplaire qui dissuade ceux qui en ont le moins besoin : les autres en voyant des crimes en grande majorité impunis opteront plus pour une modification visant à rendre le comportement incriminable plus efficace qu'à un abandon dudit comportement. [...]
[...] En cela un comportement réprimandable doit l'être, car sinon le renforcement vicariant positif aura lieu sur un comportement négatif. On perçoit dès lors l'importance de l'anticipation du résultat du comportement à laquelle la réponse effective est comparée. La punition aura un effet dissuasif sur l'observateur. Cependant si le crime (une situation d'agression par exemple) reste impuni, l'observateur développera plus facilement un comportement agressif (Rosencraus et Hartup, 1967). La réprimande systématique du comportement agressif chez autrui fera disparaitre toute tendance chez l'observateur. [...]
[...] Ce texte intitulé Le renforcement vicariant est extrait de L'apprentissage social, publié à Paris en 1976 aux Editions Pierre Mardaga et écrit par Albert Bandura psychologue canadien et figure majeure de la sociologie cognitive en Amérique du Nord. Il est surtout connu pour sa théorie de l'apprentissage social, et ses travaux se basent sur les interactions entre les facteurs comportementaux, cognitifs et contextuels. Mots clés : apprentissage, renforcement vicariant, observation, récompense, punition, motivation, modèle, désinhibition, traitement inégal. Résumé Bandura consacre cet extrait au renforcement vicariant, qu'il soit positif ou négatif. Voir autrui récompensé augmentera les chances de l'imiter, s'il est puni il sera plutôt évité. Cela mérite nuances. [...]
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