Alain Touraine est né le 3 août 1925 dans le Calvados, c'est un sociologue actionniste c'est-à-dire que sa spécialité c'est d'étudier l'action sociale et les nouveaux mouvements sociaux. Il s'est d'abord fait connaître par ses travaux en sociologie du travail via son œuvre "Evolution du travail aux usines Renault" paru en 1955.
Ce n'est que par la suite qu'il va développer une sociologie dite 'actionnaliste' afin de prévoir le passage des sociétés industrielles aux sociétés postindustrielles dans son livre "Sociologie de l'action" en 1965 et "Production de la société" en 1973. A partir de 1974, il pratique une forme d'observation participante spécifique, celle de l'interventionnisme sociologique et s'intéresse plus particulièrement à l'étude des nouveaux mouvements sociaux (mouvements étudiant, régionaliste, écologiste...).
Selon l'approche de ces Nouveaux Mouvements Sociaux (NMS), l'interventionnisme est la considération de l'action du sociologue auprès des participants à un mouvement social. Ce dernier, considère alors qu'il est un transcripteur au sens où il transcrit la parole de celui qui souffre, mettant en lumière des situations qu'il donne à voir et à connaître. L'analyse est produite lors de ce déplacement, donc en relation directe avec les acteurs, auteurs de la parole.
Nous allons ici nous pencher sur un livre un peu moins connu d'Alain Touraine, publié en 2000 et s'intitulant "La recherche de soi. Dialogue sur le sujet." Cette œuvre a été écrite en collaboration avec Farhad Khosrokhavar (sociologue franco-iranien né à Téhéran en 1948). Alain Touraine et Farhad Khosrokhavar sont tous deux directeurs d'études à l'École des hautes études en sciences sociales et chercheurs au Centre d'Analyse et d'Intervention Sociologiques (CADIS), fondé par le Touraine.
[...] -Cette transformation d'une conscience de soi qui devient plus forte que la conscience des règles, des normes ainsi que des exigences des systèmes dans lesquels on vit et agit, rend nécessaire le rappel d'une idée qui a été si souvent oubliée : l'idée de sujet, c'est-à-dire de l'individu reconnu comme créateur de lui-même, par conséquent comme pouvant revendiquer contre tous le droit à exister comme individu. -Les lois ne sont pas seulement une façon d'organiser la vie économique et sociale et de protéger des intérêts. Le domaine de la morale et des lois, dans ses expressions pratiques aussi bien que théoriques, fait appel à des jugements de valeur, c'est-à-dire à une conception de l'être humain, de ses droits et de ses devoirs à l'égard des autres. Les lois ne sont pas seulement une façon d'organiser la vie économique et sociale et de protéger des intérêts. [...]
[...] Les intentions et les stratégies d'action sont appréhendées dans une perspective technicienne ; elles sont ramenées à une logique de calcul. (Tout est alors question de formalisation et d'outils. L'organisation est représentée comme un instrument au service de la rationalité instrumentale. La temporalité est celle du présent et l'avenir est une amplification du présent. Cet apogée du recours aux fonctions de la pensée conduit au paradoxe suivant : il est impossible à la pensée de se penser elle-même. La pensée instrumentale se réfère à des interlocuteurs situés abstraitement. [...]
[...] Si l'on peut expliquer les conduites par le niveau social de l'acteur, on n'explique pas ainsi les conduites morales qui commandent la plupart de nos actes. -Il faut reconsidérer le nouvel espace public dans lequel l'acteur est de moins en moins disposé à se définir par référence au système social et de plus en plus dirigé par un idéal de lui-même. Il s'agit donc de comprendre, non pas l'individu aliéné dans la production, ni même l'acteur remplissant une fonction, mais bien le sujet, engagé dans la recherche de lui-même, et la problématique que génèrent ces aspirations. [...]
[...] C'est dès la fin du XIX° siècle que l'on parle de justice sociale pour combiner les deux principes de la modernité : la rationalisation et la 'dignité' du travailleur. Il dit que ces mouvements ouvriers constituent la première grande action collective qui transforma la subjectivisation d'une orientation culturelle en un mouvement social Touraine définit en suite le terme de mouvement social : C'est l'effort d'un acteur collectif pour s'emparer des 'valeurs', des orientations culturelles d'une société en s'opposant à l'action d'un adversaire auquel le lient des relations de pouvoir Le couple 'rationalisation'-'subjectivisation' (caractéristique de la modernité) définirait les orientations culturelles de notre société moderne et constitue l'enjeu de la lutte entre les classes sociales (au sein de la société industrielle) III) Des classes aux mouvements Donc, un mouvement social serait selon l'auteur une combinaison de deux enjeux : un conflit (de classe) et un projet culturel. [...]
[...] De cette fin de la transcendance résulte un rapport au temps centré sur le présent, un mode inédit de régulation de la pratique sociale, et une fragilisation des identités collectives et individuelles) affirme la dissociation complète du système et de l'acteur : le système est autoréférentiel (L'autoréférence est la propriété, pour un système, de faire référence à lui-même) tandis que les acteurs ne se définissent plus par des rapports sociaux, mais pas une différence culturelle Dans cette société programmée, l'individu est réduit à un simple consommateur, une ressource humaine ou une cible, il s'affirme alors comme sujet en s'opposant à la logique dominante du système. Ce que Touraine a appelé 'société programmée' peut être appelé 'société présente' ou encore 'postindustrielle'. Dans cette société, l'idée de 'sujet' est opposée à celle de 'd'identité' ou de 'conscience'. En effet, le sujet est caractérisé par la contestation d'un ordre, alors que l'identité d'un individu et sa conscience ne le sont pas. Conclusion Parler de Weber et sa rationalité subjective Parler de la méthode d'observation-participante qu'emploie Touraine cf. [...]
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