Le sens commun et la recherche scientifique s'accordent généralement à percevoir les garçons comme agressifs et les filles comme altruistes. La réalité serait pourtant moins catégorique. Définissant la prosocialité comme l'ensemble des comportements positifs dirigés vers autrui (altruisme ou réciprocité), de nombreux auteurs (Eisenberg & Fabes, 1993, 1998, notamment) notent une différence entre une prosocialité perçue par les enseignants (en majorité des femmes) et la prosocialité exprimée par les enfants (...)
[...] Il est important de noter que les comportements, les préjugés et l'avance langagière des filles sont trois éléments qui peuvent expliquer chacun ou dans en interaction la plus prosocialité des filles aux yeux des enseignantes quand les données d'observation ne le confirment pas. Ajoutons que le contexte de classe et l'écrasante majorité de femmes dans le corps enseignant peuvent être deux autres biais engendrant une telle différence. Bibliographie Bowen F. (1990) Le développement des conduits prosociales et antisociales entre les pairs, Montréal Eisenberg N. [...]
[...] Dans l'évaluation de la différence garçon/fille, la prosocialité exprimée par les enfants peut diverger de celle perçue par les enseignantes (plus de 95% de femmes). Selon les méta-analyses d'Eisenberg et Fabes (1998), les mesures basées sur un répondant ou sur l'autorévélation des enfants montrent que les filles sont plus prosociales, alors que l'observation systématique de leurs comportements indique une différence moins marquée. Des mises en situation illustrant un conflit entre pairs pour la possession d'un jouet montrent, quant à elle, que la différence réside dans la méthode de résolution (verbale chez les filles et active chez les garçons) mais non dans la prosocialité en elle-même. [...]
[...] Différences garçons-filles en matière de prosocialité Bouchard C., Cloutier R. Gravel F. (2006) Différences garçons-filles en matière de prosocialité Enfance, p.377 à 393. Mots clés : genre, différences garçons-filles, prosocialité. Résumé Le sens commun et la recherche scientifique s'accordent généralement à percevoir les garçons comme agressifs et les filles comme altruistes. La réalité serait pourtant moins catégorique. Définissant la prosocialité comme l'ensemble des comportements positifs dirigés vers autrui (altruisme ou réciprocité), de nombreux auteurs (Eisenberg & Fabes notamment) notent une différence entre une prosocialité perçue par les enseignants (en majorité des femmes) et la prosocialité exprimée par les enfants. [...]
[...] L'enseignante, voyant que les filles sont plus volubiles et les garçons plus actifs accorde aux premières une plus grande prosocialité. Les recherches sur la schématique des genres et sur l'effet Pygmalion peuvent de leur côté faire penser à des préjugés perceptuels de la part des enseignantes. Elles feraient comprendre aux filles qu'elles sont prosociales, ce qui les stimuleraient à l'être, tandis que les garçons seraient a priori perçus comme turbulents. Cette pression les pousserait à agir conformément à leur sexe en réaction au sexe opposé. [...]
[...] De l'autre côté, les filles coopèrent en petit groupe dans un espace limité. Leur besoin de se faire accepter par l'enseignante les fait se soumettre à l'autorité et développer plus facilement une relation de confiance, ce qui favorise concentration et relation pédagogique. Leur silence, leur capacité de contrôle de soi (plus tardive chez les garçons) leur donne une meilleure réputation ainsi qu'une évaluation prosociale positive de la part de l'enseignante. Dernier malus pour les garçons, les difficultés comportementales à 5 fois plus que les filles au primaire) et les problèmes d'apprentissage fois plus) contribuent à la dévaluation de leur prosocialité. [...]
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