La TV et le cinéma de masse ont élaboré des images spécifiques, ajustées à un dessein idéologique, et destinées à accompagner la sensibilité collective.
Les médias audiovisuels de masse sont contrôlés par les mégagroupes industriels au sein desquels se concentrent les grandes firmes planétaires.
Ces groupes titanesques produisent non seulement des films et des programmes télévisés, mais ils éditent aussi des livres, des magazines, des journaux, des CD, des cassettes vidéo, des DVD, etc. ils ne se limitent plus à contrôler un unique média ou un simple secteur des industries culturelles. Ils proposent toutes sortes de services et possèdent à la fois à travers le monde, des licences de téléphonie, des labels musicaux, des chaînes de TV, des équipes de football ou de basket-ball, des studios cinématographiques, des portiques d'accès à Internet, des agences de publicité, des maisons d'édition, des stations radios, etc.
En intégrant aux récits filmés un certain nombre de critères culturels et en tenant compte de quelques mécanismes psychologiques précis, ces nouveaux conglomérats culturels déterminent, à l'avance, le degré d'acceptation de leurs productions dans le marché mondial. Le contenu des films de masse s'édifie sur des thèmes d'intérêt général, ne relevant souvent à proprement parler, d'aucune culture particulière.
L'écriture des spots imprègne l'ensemble des récits télévisés. Les spots accélèrent ainsi la vitesse générale du récit filmique. Ils déterminent le style des narrations télévisées américaines, lesquelles à leur tour l'imposent au monde entier. L'imprégnation du style et du rythme spot atteint le cinéma lui-même.
NB : USA : 75% de l'ensemble des exportations mondiales d'émissions télévisées.
Ainsi, dans la trame même des images, se diffuse l'américanisation. Les moyens de l'américanisation par les images, depuis l'essor des nouvelles technologies de l'information et de la communication, sont devenus autrement redoutables, avec la redoutable efficacité d'une propagande silencieuse. D'où l'urgence d'apprendre à nous méfier des images itératives, rabâchées, que le cinéma et la TV nous donnent d'ordinaire à mastiquer.
[...] Les luxes deviennent des nécessités que l'individu doit acquérir sous peine de perdre son statut sur le marché compétitif. Néo hégémonie : les USA aspirent désormais à s'installer pacifiquement dans les têtes de tous les non-Américains. Dans maints domaines, l'Amérique s'est assuré le contrôle du vocabulaire, des concepts et du sens. En s'appuyant sur le pouvoir de l'information, du savoir et des technologies, les USA établissent ainsi, avec la passive complicité des dominés, ce qu'on pourrait appeler une oppression affable. [...]
[...] Il met au jour les mécanismes et les procédés de l'endoctrinement contemporain. Comment sans que nous nous en apercevions, les nouveaux hypnotiseurs entrent par effraction dans notre pensée et y greffent des idées qui ne sont pas les nôtres : spots publicitaires, films-catastrophes, séries policières, comédies, scènes de guerre et de violence Toutes ces images laissent des traces subliminales dont l'influence, à la longue, finit par fortement déterminer nos comportements. Et par réduire notre liberté. [...]
[...] Hypnoses : dans la structure de chaque film publicitaire, on peut distinguer 2 parties distinctes et dissociables : support fictionnel et message commercial. La 1re partie du spot, la micro-fiction, est souvent un exercice filmique de grande virtuosité que l'on peut apprécier indépendamment du message commercial. La mise en scène du spot relève du conditionnement. Ils reposent sur un usage presque exclusif du gros plan, qui se succède à une cadence excessivement rapide. Ces changements rapides fonctionnent comme des stimulations visuelles. Elles fixent le regard par leur rythme haletant et le clignotement de la lumière. [...]
[...] Mais ils retiennent les slogans ou les comptines, et deviennent des sortes de répétiteurs reproduisant inlassablement les formules de la pub entendue. L'enfant deviendra la voix de la publicité dans l'oreille des parents. Les enfants(de moins de 14 ans) sont une cible privilégiée des publicitaires. L'art du pastiche : le spot publicitaire cherche souvent à faire rire, il sait que le rire constitue la communication maximale. Mais il doit utiliser le langage de la clientèle, ou du moins un code partagé. [...]
[...] L'œil voit et le cerveau en est informé, mais en dessous du seuil de conscience. Depuis plus d'un siècle, les spécialistes tentent de déterminer dans quelle mesure une image présentée de façon si fugitive que la personne croit ne pas l'avoir perçue, peut néanmoins affecter son jugement, ou sa perception consciente. Aujourd'hui considérées comme illégales, les images subliminales hantent l'esprit de nombreux citoyens. En France, en 1988, le Quotidien de Paris reprocha à François Mitterrand d'avoir bénéficié de l'effet occulte d'images subliminales le représentant, contenues dans le générique du journal télévisé de la 2e chaîne. [...]
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