L'étude dont il est question a été réalisée dans le cadre d'un projet de recherche subventionné par le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada durant les années 2001 à 2005. Ce programme de recherche était axé sur la prévention « primaire » de la violence, les chercheurs étaient invités à étudier la manière dont des enfants de 5 ou 6 ans se forment une représentation de quatre émotions de base : la joie, la colère, la peur et la tristesse.
[...] Ils interrogent également la stabilité de ces représentations en mettant en œuvre un protocole d'observation sans stimulation et un protocole d'observation avec stimulation. Ils interrogent finalement les processus par lesquels les enfants modifient leurs représentations. Dans le cadre de cette dernière interrogation, les chercheurs partent du postulat que la philosophie pour enfants est susceptible d'avoir un effet particulier. Dans la mesure où la contribution s'inscrit dans un programme précis de recherche axé sur la prévention de la violence, les auteurs commencent par définir cette problématique La prévention primaire de la violence Dans cette expression, le terme primaire désigne le fait que l'action soit menée à titre préventif auprès d'une population ne posant pas de problèmes particuliers. [...]
[...] Au Québec, les groupes comportaient entre 12 et 18 membres, en France, ils en comportaient environ 27. Les groupes expérimentaux (ceux qui avaient été sélectionnés pour recevoir des stimulus) bénéficièrent d'une intervention philosophique hebdomadaire (séances de 30 à 45 minutes environ). Les groupes témoins étaient localisés dans les mêmes écoles que les groupes expérimentaux. D'autres points communs, la composition des classes a été réfléchie (âge minimum des enfants 5 ans dans tous les cas ; âge maximum 6 ans ; répartition filles/garçons équitable ; communauté de culture concernant la langue et le fait d'être citadin). [...]
[...] Il est remarquable que cette répartition n'évolue quasiment pas durant l'année Discussion et conclusion Les émotions sont des objets de représentation comme le sont d'autres objets, les représentations sociales que les enfants de 5 ou 6 ans se font de ces dernières relèvent d'une construction dynamique qui évolue dans un cadre social et bien sûr qui évolue grâce à ce cadre. Comme le souligne cette étude, les groupes expérimentaux, autrement dit les groupes qui ont reçu une stimulation particulière (intervention philosophique hebdomadaire), évoluent plus rapidement vers une vision socialisante. [...]
[...] Elle valide son choix par le fait que l'ouvrage contient des textes favorisant le questionnement sur des concepts ouverts, questionnement pour lesquels il n'y a pas de réponse unique, questionnement qui invite surtout à réfléchir ensemble. Les textes choisis visent le développement d'un certain nombre d'habiletés cognitives : identifier des causes, comprendre, juger, établir des relations, anticiper des conséquences ;ils visent aussi le développement de ce que nous nommerons ici d'habiletés sociales (empathie, autonomie, dialogue . La méthode est la suivante : premier temps, lecture du conte par l'adulte ; deuxième temps : les enfants sont invités à poser des questions sur le sens du texte ; troisième temps : les enfants sont invités à confronter leurs opinions et à dégager progressivement une réponse commune en passant par le dialogue. [...]
[...] En fin d'année, c'est vers une représentation concrète que tendent les sujets interviewés. Il y a donc évolution naturelle dans les deux cas cependant, on constate que cette dernière est plus rapide quand les sujets ont été stimulés Colère Concernant la colère, les groupes expérimentaux manifestent des représentations plutôt concrètes en début d'expérimentation et des représentations de plus en plus socialisantes en fin de protocole. Les groupes témoins ont eux aussi des représentations concrètes en début d'expérimentation, ces représentations n'évoluent presque pas au cours de l'année comme en témoignent les évaluations de fin d'expérimentation Peur La peur est marquée dans les groupes expérimentaux par des représentations concrètes, ces représentations se modifient légèrement, les représentations de fin d'expérimentation sont encore très marquées par le concret. [...]
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