Dans « la parole manipulée » Philippe Breton, interroge le concept de manipulation dans la communication. Il entreprend une triple démarche. Celle tout d'abord de porter un éclairage sur ce qu'est précisément la manipulation: son évolution historique, les champs de son application.
Il éclaire ensuite sur les différents procédés qu'elle met en œuvre. Globalement il répond à la question du comment convainc t'on aujourd'hui, et en s'appuyant sur quels mécanismes.
En dernière analyse il ébauche les orientations qui devraient permettre à notre société de s'affranchir de la manipulation.
Pour illustrer son propos, Philippe Breton choisit de développer deux exemples en filigrane de l‘ouvrage: celui de l'extrême-droite en France dans une perspective politique, et celui de la publicité et plus particulièrement du Tabac dans le registre de la manipulation en faveur de la consommation de produits.
Tout au long de son ouvrage Philippe Breton s'attache à démontrer en quoi la manipulation, loin d'être l'apanage des sociétés totalitaires et révolues, altère la démocratie en même temps qu'elle fragilise le lien social. Cette affirmation argumentée constitue bien la thèse centrale de son ouvrage.
[...] D'une part, il s'apparente clairement à un travail d'universitaire et de sociologue. Son ouvrage est structuré, rigoureux, les énumérations exhaustives Improprement, nous dirions qu'il propose de ce point de vue une étude assez objective. Mais d'autre part, Philippe Breton, paraît sporadiquement déborder de son rôle de sociologue, et le lecteur perçoit à certains moments un parti prix, un acharnement peut être excessif voir infondé en certains points, particulièrement lorsqu'il s'agit de l'extrême droite. L'auteur qui entend dénoncer les ressorts de la manipulation, n'a t'il pas lui aussi tendance à influencer le lecteur, en employant des termes comme: des journalistes ou des femmes politiques acceptent de dialoguer avec des représentants de l'extrême droite (p.88). [...]
[...] (Idéologie, religion, consommation). Il amorce alors son étude de la publicité en temps qu'agent de manipulation: elle se caractériserait par le contrôle intégral d'un message du premier émetteur au dernier récepteur. Quels sont alors les moyens dont disposent publicitaires et plus globalement toutes personnes animées par la volonté de convaincre ? L'auteur résume alors les mécanismes sur lesquels l'art oratoire puis la manipulation reposent. (Séquençage du discours, récapitulation). Il dresse ensuite un tableau de l ‘évolution de la rhétorique et de la manipulation par la parole, jusqu'au XX e siècle, marqué selon lui par un perfectionnement des techniques manipulatoires. [...]
[...] Ce livre est motivé par l'envie d'enrichir la recherche universitaire sur l'argumentation et ses techniques, il regrettera trop pauvre, au file du livre. D'autres travaux comme Petit traité de manipulation à l'usage des honnêtes gens et la soumission librement consentie de R.V Joule et J.L. Beauvois (chercheurs en psychologie), défendent d'autres thèses, et cherchent aussi des voies pour permettre aux individus de se libérer de la parole manipulatoire. I. Thèse et structure de l'ouvrage Dans la parole manipulée Philippe Breton, interroge le concept de manipulation dans la communication. Il entreprend une triple démarche. [...]
[...] Elle repose sur un cadrage manipulateur (tromper la vigilance de l'auditoire en utilisant des concepts familiers) ou sur un amalgame cognitif (établir sans fondement des relations de causalité entre deux éléments). A ce titre, l'auteur consacre un chapitre à analyser un discours de JM Le Pen, qui fonderait sa stratégie politique et son relatif succès sur une manipulation globale de l'auditoire. Celui ci, comme nombres d'autres entreprises manipulatoires combinerait dans son discours les différentes techniques de manipulation:affect, cognitif, victimisation, amalgame, séduction. La manipulation maintenant expliquée et illustrée, il pointe alors le double effet de la manipulation. [...]
[...] Au terme de son ouvrage il dénonce des faiblesses dans notre société, qui rendent les individus si perméables à la manipulation. En premier lieu, l'absence dans notre système d'éducation de mise en garde autours des procédés de manipulation. En second lieu, la recherche de l'efficacité à tout prix. Enfin, une division du travail dans la fabrication du message qui tendrait à déresponsabiliser tous les acteurs de cette chaîne. Les médias ont une position ambiguë entre participation et victime de la manipulation. Aussi l'auteur propose-t-il des orientations pour lutter contre elle. [...]
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