L'extrait d' « écrits psychiatriques » est intéressant car il traite de la question de la folie impliquant plusieurs individus. C'est le neuropsychiatre Charles Ernest Lasègue qui a introduit le concept de délire de persécution. Concept qui à donné lieu au développement de la notion de « délire familial » par Henry Legrand de Saulle qui fut l'adjoint puis le successeur de Lasègue.
Le parcours de Lasègue a débuté par des études de philosophie et de lettres pour ensuite en arriver à la médecine qui fut sa dernière spécialité. Il présenta sa thèse en 1846 puis est envoyé en Russie pour combattre une épidémie de choléra. Il est de retour deux ans plus tard, non sans avoir profité de ce voyage pour étudier l'organisation des asiles d'aliénés.
Il entre à l'infirmerie spéciale du Dépôt (préfecture de police) en 1850 pour en devenir, quelques années plus tard, le médecin en chef (1873).Pendant toutes ces années il a la responsabilité médicale du service des aliénés. Son rôle est d'examiner et de diagnostiquer les sujets dont les troubles du comportement apparaissent de nature pathologique. C'est dans ce contexte qu'il a eu l'occasion d'observer des phénomènes de « familles qui délirent ».
Il fut finalement élu en 1876 à l'académie de médecine, pour une durée de sept ans, sa mort ayant mis fin à son ascension.
Avec cette courte biographie on remarque que, dès qu'il y a été confronté, Lasègue s'est intéressé au domaine des aliénés, il est donc devenu de ceux que l'on appelle les Aliénistes. Son apport, on l'a compris, a été l'étude des délires qui se développent dans tout un groupe de personnes, le plus souvent une famille.
Le texte que nous allons étudier traite donc, comme son nom l'indique de « la folie à deux ». Voyons maintenant dans quel contexte a été rédigé ce texte.
Le début du XIX ème siècle est caractérisé par une vision de l'aliéné comme un individu propre, qui a construit son délire seul et qui l'alimente de la même façon. Autrement dit le délire est perçu comme un dysfonctionnement endogène et qui n'a rien de contagieux.
C'est au cours de ce siècle, plus précisément vers 1830 que vont apparaître les notions de délire partagé. En effet c'est dans les nouveaux asiles psychiatriques (issus des réformes de Pinel) que des cliniciens finirent par remarquer que souvent la famille de certains patients partage le délire du parent interné. C'est donc entre 1830 et 1930 que le concept de « délires intergénérationnels » fit sont apparition puis évolua et se modifia.
L'année 1867 est donc eu cœur de cette période, Lasègue a été l'un des grands noms de cette théorie mais il n'a pas été le seul, en effet beaucoup de personnalités spécialisées dans différentes disciplines ont participé à l'évolution de cette notion.
[...] Le début du XIXe siècle est caractérisé par une vision de l'aliéné comme un individu propre, qui a construit son délire seul et qui l'alimente de la même façon. Autrement dit, le délire est perçu comme un dysfonctionnement endogène et qui n'a rien de contagieux. C'est au cours de ce siècle, plus précisément vers 1830 que vont apparaître les notions de délire partagé. En effet c'est dans les nouveaux asiles psychiatriques (issus des réformes de Pinel) que des cliniciens finirent par remarquer que souvent la famille de certains patients partage le délire du parent interné. [...]
[...] La fille est donc confrontée à différentes personnes, le séminariste, des prêtres, qui lui font évidemment remarquer qu'elle à tort et qu'elle s'invente des histoires. À partir de là, la fille se sent de plus en plus persécutée, elle s'imagine avoir entendu des personnes dirent des choses confirmant ses soupçons. On peut pratiquement parler d'hallucinations, elle pense avoir entendu des choses qui n'ont pas été dites. Le délire qui est au cœur de cette histoire n'a été démenti par aucun médecin. Tout a débuté par de vagues croyances, des choses entendues, mais sans justifications. [...]
[...] Ce nom étant très courant, la réalité de l'existence de cet héritage est à mettre en doute. Il arrivait souvent que ce genre de rumeurs court à propos de grosses sommes d'argent qui n'attendaient que leur bénéficiaire et le plus souvent c'était sous un nom plutôt répandu comme celui de notre histoire. Les deux femmes se sont donc mises en tête qu'elles avaient droit à cet argent, alors qu'en réalité rien ne l'attestait, le nom du soi-disant bénéficiaire, le frère de la mère, n'était pas le même que celui de l'héritage. [...]
[...] On nous apprend dès les premières lignes que leur intelligence était plutôt limitée, ce qui implique de plus grands risques de tomber dans des délires infondés qu'une personne cultivée. Tout d'abord, on nous informe que la mère, âgée de 66 ans, vit dans la misère, sa fille vivant encore à ses dépens pourtant âgée elle-même de 28 ans. Le malheur qui les frappe est la perte de son emploi par la mère. Cet évènement a donc eu son lot de conséquences fâcheuses dont l'expulsion de leur foyer. [...]
[...] Arrivées à Paris elles logent chez une dame qui aurait pu être contaminée par le délire si les liens entre elle et les deux malades avaient été plus forts, mais elle va tout de même jusqu'à leur prêter une somme d'argent considérable pour l'époque, à savoir 100 francs. Elle s'imaginait donc qu'elle allait pouvoir les récupérer et donc avait elle aussi une croyance en cet héritage. L'hôtesse des deux malades croyant également à leur héritage, elles ont donc persisté elles aussi, durant toute la durée de l'affaire, personne ne leur a clairement fait remarquer qu'elles sont enfermées dans un tel délire. [...]
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