La problématique centrale de l'organisation-limite est un trouble de l'articulation entre le monde imaginaire interne et le monde vécu comme externe.
« Dans la structure névrotique, l'appareil psychique est suffisamment évolué pour assurer une autonomie relative du fonctionnement psychique. Dans la structure psychotique, il y a rupture du lien avec le réel et formation d'une néo-réalité. L'organisation limite essentiellement anaclitique, faisant appel au monde extérieur pour combler les lacunes du fonctionnement imaginaire interne, ne peut que se traduire par ce trouble de l'articulation des vécus internes du sujet avec les vécus rapportés à l'environnement. »
[...] Ce sentiment d'incapacité de ces fonctions se manifeste à travers l'angoisse de perte d'objet. Cette déficience est à relier à la fois à une carence du rôle de pare-excitation et du rôle libidinalement inducteur qui aurait du être joué par l'environnement. L'un de ces deux rôles ne peuvent aller sans l'autre : ou bien l'environnement n'a pas assuré une suffisante protection auxiliaire et contre l'instinct violent primitif inné et contre la poussée libidinale qui apparait, ou bien cet environnement n'a pas été assez inducteur pour permettre l'exploitation des capacités de la libido d'intégrer la violence foncière à des fins heureuses pour les deux éléments en présence : le sujet et l'autre. [...]
[...] Le transfert limite se manifeste soit dans l'immersion totale, soit dans le retrait de l'analyste. Dans la formation progressive de la psyché [ ] la réalité psychique parentale d'emblée agit, peut revêtir un aspect traumatique, compromettant le développement optimal du parme-excitation. S'y instaure une brèche qui appelle une immense quantité d'énergie, phénomène suivi d'un contre- investissement. La demande supplémentaire dévitalise les autres systèmes, dont le système du pré-conscient qui, voyant réduit son niveau d'énergie au repos, assure mal la liaison de l'excitation interne ou stimulation instinctuelle (p. [...]
[...] La faille est entre les pulsions et aussi entre les affects et les représentations. Pendant les moments limites, on peut constater une carence des mécanismes de défense névrotique. Il y a donc absence d'ambivalence névrotique, crudité fantasmatique, une certaine lucidité et la prépondérance du matériel prégénital. On peut parler de pauvreté fantasmatique : leurs rêves sont moins bien élaborés que ceux des névrotiques, les manifestations affectives sont moins associées à des représentations. L'absence d'ambivalence névrotique fait que ces sujets parlent de situations très sexualisées sans manifester de conflit intrapsychique. [...]
[...] 83) et des efforts du patient qui cherche à détruire la capacité de l'analyste à l'aider. (p. 86) pour théoriser le transfert, O. Kernberg (1979) parle d' idéalisation primitive correspondant à la tendance à voir les objets externes comme totalement bons et ceci afin qu'ils puissent protéger l'individu contre les mauvais objets (p. 56) H. Kohut (1974) a décrit le transfert idéalisant où il y a projection sur le thérapeute d'une imago parentale idéalisée (p. 45) Il y a un effort de ménagement de l'analyste : peu de réactions agressives, plutôt des gratifications. [...]
[...] L'hypercontrôle de l'agressivité cache la crainte d'être agressé, qui se laisse voir massive et violente dans les rêves ou les fantasmes. Le sujet craint surtout pour sa propre agressivité ; s'il voit son analyste comme un objet totalement bon, ce n'est pas sa bonté qu'il recherche, mais sa solidité et ce qu'il redoute c'est qu'il ne soit pas capable de résister à son agressivité projetée. Ce personnage tout-puissant (l'analyste) pourrait être compris comme une imago parentale indifférenciée qui doit être à la fois solide, protectrice et réparatrice. [...]
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