"Les mots pour le dire" (Marie Cardinal)

Résumé du document

Le livre Les mots pour le dire écrit par Marie Cardinal et publié en 1975 est une sorte d'autobiographie où l'auteur raconte son combat contre la maladie mentale. D'une manière poignante, elle nous raconte ce qui l'a décidé à aller consulter un psychothérapeute puis le déroulement de sa psychothérapie qui durera sept ans, le temps pour elle de se réadapter à la vie. En effet, lorsqu'elle commence son analyse, Marie Cardinal souffre de nombreux symptômes psychosomatiques qui vont un à un disparaître au cours de l'analyse. Ce récit est donc un exemple pertinent du lien qu'il existe entre le corps et le psychisme...

Extraits

[...] Ma mère les appelait des "poules" et le souvenir de la vulgarité de ce mot dans sa bouche me faisait trembler" 50). De même, Marie Cardinal a refoulé de nombreux souvenirs traumatisants, le pire étant celui de l'avortement raté de sa mère. En effet, je pense que bien qu'étant fœtus, elle a dû ressentir physiquement et psychiquement les pulsions de mort que sa mère avait à son égard. L'aveu qu'a fait la mère à sa fille à ce sujet montre bien que celle-ci n'était pas du tout équilibrée : "le coup formidable qu'elle m'avait assené en me racontant son avortement raté m'avait laissé un profond dégoût de moi : je ne pouvais pas être aimée, je ne pouvais pas plaire, je ne pouvais qu'être rejetée" 143). [...]

[...] Dans le cas de Marie Cardinal, cette dernière a été éduqué par une mère de religion catholique. Celle-ci la pratiquait de manière abusive, elle a transmis à sa fille des principes culpabilisants et un Sur-Moi pathologique : "Ce n'est pourtant pas faute d'avoir prié, d'avoir supplié Dieu de faire tomber sur moi une de ces mannes qui auraient apaisé mon inquiétude, ma culpabilité. Car, naturellement, je ne possédais pas les vertus chrétiennes telles qu'on me les décrivait" 82). Ainsi, Marie Cardinal a sans cesse refoulée ce qui était sa véritable personnalité pour se conformer au Sur-Moi transmis par la mère : "La chose était là dès ma petite enfance, j'en avais la conviction. [...]

[...] En effet, l'approche psychanalytique va permettre de "s'attaquer" aux causes de la maladie ce qui va entraîner l'arrêt à long terme des symptômes (les signes, les effets de la maladie). L'inconvénient de cette méthode c'est qu'elle est longue : dans le cas de Marie Cardinal, sa psychothérapie durera sept ans. L'approche de la médecine permet des résultats immédiats mais à court terme : on va stopper les symptômes par l'action biochimique de médicaments ou l'ablation des organes en cause, comme c'est le cas dans Les mots pour le dire. "Jamais aucun gynécologue, aucun psychiatre, aucun neurologue n'avait reconnu que le sang venait de la chose. [...]

[...] Marie Cardinal se sent devenir "folle" et elle nomme ses symptômes et sa peur : "la chose". Pour tenter de remédier à tout cela, elle va consulter de nombreux médecins et l'un d'entre eux voudra faire l'ablation de son utérus pour stopper les écoulements de sang. Marie Cardinal va fuir cette opération pour deux raisons : (elle a l'impression que le fait d'enlever son utérus va nier sa féminité ("J'avais près de trente ans. Je ne voulais pas qu'on m'enlève cette poche et ses deux boules." p 13) (elle devine des causes psychologiques à son mal chose s'agitait dans ma tête" p 13) Puis Marie Cardinal arrive au paroxysme de sa maladie mentale et elle finit par être internée dans une clinique spécialisée d'où elle va s'enfuir. [...]

[...] CONCLUSION : Le livre Les Mots pour le dire de Marie Cardinal est un exemple pertinent du lien indissociable qu'il existe entre le corps et le psychisme. En effet, grâce à la thérapie, les symptômes psychosomatiques dont souffrait l'auteur vont disparaître, l'angoisse et la culpabilité vont s'atténuer sans toutefois disparaître complètement. Ainsi, on ne peut pas dire que la psychothérapie guérit totalement la maladie mentale mais elle permet aux personnes atteintes de l'assumer mais aussi de se réadapter à la vie. [...]