David Cooper est un psychiatre sud-africain. Il est né en 1931 à Capetown (Angleterre) où il a accompli des études de médecine. Il est d'abord médecin et travaille dans un service pour la médecine expérimentale pour schizophrènes. Il développe le terme d'anti-psychiatrie à travers un projet qui conteste la psychiatrie classique. Pour lui, les malades ne sont que les symptômes des dérives de la société dans son modèle et ses fonctionnements. En effet, les premiers asiles ne sont là que pour mettre hors circuit les personnes ne correspondant pas aux bonnes mœurs de l'époque, toute déviance est, socialement et politiquement, folie et félonie. Il pense que le fou a sa place dans la société et que c'est à travers lui que la société peut guérir. Son œuvre est une combinaison contestataire des hôpitaux psychiatriques et du modèle social capitaliste.
[...] Tant que l'amour restera l'expression d'un fait social, son contraire la haine restera aux entournures. Dans nos schémas sociaux, nous avons tendance à confondre amour et sécurité, cette sécurité sociale que nous recherchons dans le mariage. Le mariage est vécu par chacun des conjoints, comme un engagement face à la société qu'il ne pourra briser qu'au prix d'une culpabilité qui lui sera socialement fatale ou presque. L'acte d'amour ne peut être complet que s'il y a eu acceptation de son homosexualité réelle ou fantasmatique qui n'est rien d'autre qu'une forme de narcissisme qui pousse vers la recherche de nous même dans l'identique. [...]
[...] Ces attentes mutuelles sont issues des modèles en nous conditionnés par toute une histoire familiale lointaine. Le risque dans le couple, c'est que deux deviennent un. Une interdiction explicite ou implicite des deux parties d'avoir des relations extérieures. L'enrichissement d'un des membres peut entrainer un accroissement de la qualité dans le couple, mais pour chacun des membres, il y a danger à accepter que l'autre soit totalement autre et non pas exclusivement notre. Cette peur et ce refus sont à l'origine d'un grand nombre de divorces liés à une aventure d'un des conjoints. [...]
[...] Il en est de même pour la sexualité, mais il était plus simple pour l'auteur de commencer par l'instinct oral. La satisfaction des instincts signifie pour nous, la suppression des barrières intérieures. Ce qui équivaut dans la société moderne, à accepter la folie. Les jugements, en ce qui concerne les pulsions instinctives restent abstraits, car leur compréhension demande de s'en approcher et donc de comprendre la souffrance d'une pulsion laissée en suspend. Nous cherchons des solutions en adéquation avec la société à des conflits internes que l'on a pas voulu approcher, ces conflits restent donc en suspend. [...]
[...] Pourtant, la mort est un état de chaque instant pour permettre une naissance perpétuelle. Laisser mourir le passé sans donner vie à un futur hypothétique permet d'appréhender la vie dans sa réalité intrinsèque. L'enfant qui arrive au monde est déjà dans l'annonce d'une mort. Chaque naissance annonce la mort de ce qu'elle remplace. Ainsi, l'enfant annonce le décès de ses parents tels qu'ils sont vers une évolution à venir. La vie n'est rien d'autre qu'un mouvement perpétuel et joyeux de naissance et de mort. [...]
[...] Un homme n'est Homme que lorsqu'il a reconnu sa part féminine, il est adulte que lorsqu'il a intégré sa part infantile. Un homme accompli est tout à la fois, homme, femme, enfant, sage et même fou. La névrose est un état de terreur interne face à sa crainte de laisser voir ce qu'on ne veut pas laisser s'exprimer. Le névrosé évolue dans une crainte de sortir des conventions sociales et d'être jugé s' il laisse apparaître ce qu'il est fondamentalement. Cette coalition intérieure supprime de nos actes toute spontanéité qui risquerait, selon nous, de déranger la société. [...]
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