Essai de 218 pages organisé en deux chapitres (l'espoir inattendu et soleils noirs sans mélancolie) et eux-mêmes séparés par des intertitres des plus métaphoriques, l'auteur nous donne plus encore à sentir qu'à comprendre. Il l'annonce à la fin de l'ouvrage : « l'enjeu de ce livre a été simplement de dire que la résilience existe ». Notre objectif sera d'en tirer un enseignement. L'oxymore du titre annonce le paradoxe qui sous-tend la résilience : comment des enfants parviennent-ils à surmonter une souffrance traumatisante et se reconstruire, voire sortir renforcés de ces épreuves ?
Préambule : qu'est-ce que la résilience ?
Terme de physique, la résilience définit à l'origine la résistance d'un matériau au choc. Adapté au champ de la psychologie, il décrit la capacité d'un individu à « dépasser » un traumatisme. Plutôt que de reprendre l'ordre choisi par l'auteur pour décrire le « tricotage » de la résilience nous suivrons deux axes : de qui parle-t-on ? Quel est ce phénomène de la résilience ? Puis nous déboucherons sur l'enseignement que l'on peut en tirer tout particulièrement en tant que travailleur(se) social.
[...] Quel est ce phénomène de la résilience ? Puis nous déboucherons sur l'enseignement que l'on peut en tirer tout particulièrement en tant que travailleur social. De qui parle-t-on : les victimes de traumatisme Présent tout au long de l'ouvrage, Boris Cyrulnik expose la situation, le contexte de nombreuses victimes de traumatismes. Il alimente son discours également d'exemples issus de la littérature. Chaque cas de figure, au-delà de sa valeur illustrative, est l'occasion d'une explicitation sur le phénomène lui-même et/ou son environnement. [...]
[...] Je m'attendais à un ouvrage plus didactique sur la résilience (qu'est ce qu'un traumatisme, typologie de la population concernée, méthodologie, renouvellement épistémologique sur l'étude, description de la résilience L'auteur adopte une forme poétisante : 180 pages séparées en deux chapitres ponctuées d'intertitres relevant plus de l'aphorisme que de la césure méthodologique ; formulation imagée comme on observe mal la rivière dans laquelle on se baigne séduction d'une assonance peu porteuse de sens itinérance qui n'est pas errance Si ça donne à la lecture l'allure d'une promenade, l'effet d'une rencontre, cela rend plus difficile la construction d'ancrages clairs pour comprendre un concept difficile et plein de perspectives. Mais l'objectif est atteint. Nous savons à travers le parcours du petit Michel, de Mouloud, des commentaires de Gide, de Sartre, que la résilience existe ! Espoir pour tous les blessés de l'existence. Est-ce l'apanage de quelques privilégiés dans leur malheur ou l'étude permettra-t-elle de dégager un enseignement valide pour tous les traumatisés, un outil pour ceux qui les rencontrent. [...]
[...] Un merveilleux malheur, de Boris Cyrulnik : la résilience Références Cyrulnik Boris, Un Merveilleux malheur Coll. Poche Odile Jacob Paris, Ed. Odile Jacob 218p. Présentation de l'ouvrage Essai de 218 pages organisé en deux chapitres (l'espoir inattendu et soleils noirs sans mélancolie) et eux-mêmes séparés par des intertitres des plus métaphoriques, l'auteur nous donne plus encore à sentir qu'à comprendre. Il l'annonce à la fin de l'ouvrage : l'enjeu de ce livre a été simplement de dire que la résilience existe Notre objectif sera d'en tirer un enseignement. [...]
[...] II- De quoi parle-t-on : le phénomène de la résilience L'aboutissement à ce constat est le fruit d'un long parcours. La prise de conscience des méfaits de principes éducatifs violents s'est imposée tardivement au XXe siècle. Alors a émergé la notion de maltraitance. Longtemps, l'attention portée aux personnes en souffrance laissait penser qu'immanquablement ceux qui avaient souffert de mauvais traitements reproduisaient les mêmes schémas. Ceux qui s'en sortaient échappaient à l'étude. Enfin la mise en récit de la souffrance ne coulait pas de sources. Difficile pour la victime, il était de surcroît mal entendu par la société. [...]
[...] Phénomène de protection comparable à l'amputation qui sauve un blessé de la septicémie. Face à cette violence qui leur est faite, certains s'en sortent : La résilience est un tricot qui noue une laine développementale avec une laine affective et sociale. [ ] Ce n'est pas une substance, c'est un maillage [ ] avec nos rencontres dans nos milieux affectifs et sociaux ? C'est dans l'espace de l'après-coup de notre vie que l'on constate le chemin parcouru, les épreuves traversées. [...]
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