Sigmund Freud (1856-1939), médecin autrichien, neurologue et fondateur de la psychanalyse. La contribution essentielle du docteur Freud fut la création d'une approche entièrement nouvelle de la personne humaine. À plus de 70 ans, atteint d'un cancer de la mâchoire, une maladie qu'il sait incurable, Freud se laisse aller à sa passion pour la réflexion philosophique, récoltant avec Malaise les honneurs qui lui reviennent.
« Ce livre traite de la culture, du sentiment de culpabilité, du bonheur et d'autres choses élevées du même genre », Freud, 1929.
Partant de l'idée que la culture est ce qui relie les hommes entre eux, Freud montre comment la culture s'impose en s'opposant à la satisfaction pulsionnelle. Après avoir renoncé à malheur, Freud retiendra donc le terme malaise. Curieux mot, comme l'écrit Pontalis, « qui ne permet ni diagnostic assuré, ni pronostic probable ; il désarme notre savoir, échappe à toute prise... ». Déposé chez l'imprimeur une semaine après le mardi noir de Wall Street, publié alors que les nazis entrent en masse au Reichstag, "Malaise" demeure pour la postérité le symbole du pessimisme freudien.
[...] Le refusement par la culture exerce sa domination sur le grand domaine des relations sociales. La culture est édifiée sur le renoncement pulsionnel, elle présuppose la non-satisfaction de puissantes pulsions. ( ) La conscience morale est la conséquence du renoncement pulsionnel : le renoncement pulsionnel qui nous est imposé de l'extérieur créé la conscience morale, laquelle exige ensuite à nouveau un renoncement pulsionnel ( ) Le sentiment de culpabilité, la dureté du surmoi est donc la même chose que la sévérité de la conscience morale, il est la perception impartie au moi, de la surveillance à laquelle celui-ci est ainsi soumis, il est l'évaluation de la tension entre les tendances du moi et les exigences du surmoi, et l'angoisse devant cette instance critique qui est à la base de toute relation . [...]
[...] Au-delà de la fameuse phrase de 1931 Freud esquisse tout de même à la fin de son œuvre une issue : rappelant l'un de ses postulats, selon lequel le développement de la culture ressemble à celui de l'individu et travaille avec les mêmes moyens le père de la psychanalyse laisse entrevoir des propositions thérapeutiques susceptibles de prétendre à un grand intérêt pratique pour les cultures névrosées certes non formulées. (Refoulées ? . ) Dés 1934, on brûla à Berlin des livres de Freud Le temps ne naît-il pas à ce moment ? demande Jacques André, préfacier de l'édition . du Malaise. [...]
[...] Freud, qui plus est, attribue la violence constitutive du surmoi à l'angoisse de la castration Nature de l'homme, faiblesse de l'homme / Les trois sources d'où vient notre souffrance : - surpuissance de la nature - caducité de notre propre corps - déficience des dispositifs qui règlent les relations des hommes entre eux ds la famille, l'État et la société. Prenant acte de la limitation de notre corps et de nos performances, c'est tout naturellement que Freud se tourne ensuite vers l'homme de la culture . La culture, ou le surgissement des "motifs moraux" 1. [...]
[...] ( Après avoir renoncé à malheur, Freud retiendra donc le terme malaise. Curieux mot, comme l'écrit Pontalis, qui ne permet ni diagnostic assuré, ni pronostic probable ; il désarme notre savoir, échappe à tte prise . Déposé chez l'imprimeur une semaine après le mardi noir de Wall Street, publié alors que les nazis entrent en masse au Reichstag[1], Malaise demeure pour la postérité le symbole du pessimisme freudien. II Les thèses freudiennes De l'individuel au collectif : sur le sentiment océanique Sentiment du tout, entendu au sens de l'appartenance du moi à la collectivité. [...]
[...] Malaise dans la culture de Sigmund Freud Das Unbehagen in der Kultur De même que la planète continue de tourner autour de son corps central, de même, l'homme individuel prend part, lui aussi, au parcours de développement de l'humanité, tout en suivant son propre chemin de vie. Mais à notre œil infirme, le jeu des forces dans le ciel semble figé en un ordre éternellement égal ; dans l'advenir organique, nous voyons encore les forces lutter les unes contre les autres et les résultats du conflit se modifier constamment. [...]
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