Histoire et sociologie du vêtement et de la mode - Roland Barthes

Thèmes abordés

Barthes Saussure Histoire Mode Vêtement Linguistique

Résumé du document

Roland Barthes est un écrivain et un sémiologue français, c'est aussi un acteur principal de l'évolution du structuralisme et de la sémiotique française. Né en 1915 dans la Manche, il passera néanmoins son enfance dans le sud de la France dans un premier temps et ensuite à Paris où il étudiera au lycée Montaigne puis au lycée Louis-le-Grand. S'en suit une formation en lettre classique à l'Université de Paris La Sorbonne où il contribue à l'élaboration du « Groupe de théâtre antique de la Sorbonne ».

Il obtient ainsi une licence « ès-lettres » en 1939 c'est-à-dire un certificat de grecques d'études latines, de littérature française et d'histoire de la philosophie. Lorsque la Guerre éclate en 1939 il est réformé à cause d'une santé fragile et devient délégué rectoral au Lycée de Biarritz puis au Lycée Buffon a Paris. Atteint dès 1941 d'une tuberculose, il séjourne longuement au Sanatorium en France et en Suisse où il mène une vie intellectuelle intense et étudie des auteurs tels que Marx, Michelet ou encore Sartre. Il publie alors ses premiers textes et obtient en 1943 le certificat de Grammaire et Philologie des langues classiques ce qui lui permet d'accéder à l'enseignement.

Extraits

[...] II-2-1) Diachronie et Synchronie Pour pouvoir expliquer l'Histoire de la mode, il paraît nécessaire pour Barthes de définir le système du vêtement. Il reprend encore une fois l'expérience de la linguistique pour donner une méthodologie à l'Histoire du vêtement. La diachronie en linguistique se définit comme une évolution des phénomènes dans le temps et la synchronie est un état donné à un moment précis. Ainsi l'Histoire du vêtement (du costume et de l'habillement), en plus d'avoir une explication par l'Histoire Générale, a aussi une explication dans le biologique. [...]

[...] La parole est alors définie comme une mise en acte de la langue. Ces deux concepts sont donc différents mais en corrélation puisqu'ils ne peuvent pas subsister l'un sans l'autre. De plus, la langue est un acte collectif, c'est-à-dire commun à plusieurs individus, alors que la parole est individuelle puisque chaque locuteur à une façon différente de dire les choses, de mettre les sons et les mots dans l'ordre. Ainsi pour Barthes le costume et l'habillement fonctionnent comme la langue et la parole. [...]

[...] En effet, le fait de costume et le fait de l'habillement n'ont pas les mêmes impacts sociaux (tout comme les faits de langue et les faits de parole). Le fait costume aura un impact social plus fort que le fait d'habillement puisque le fait de costume est prescrit par le groupe et le fait d'habillement constitue un acte individuel dérivé du fait de costume. Il existe alors un vrai parallélisme entre le costume et l'habillement. Même si le costume prime en tant qu'institution sociale, l'habillement peut devenir costume quand un nombre non négligeable d'individus l'adopte. [...]

[...] Ainsi pour Barthes, au-delà de l'histoire et de la sociologie, le vêtement est avant tout une création de la société. Les individus forment les concepts et surtout les systèmes vestimentaires. L'Histoire du vêtement l'auteur comme une juxtaposition de créations et de déconstructions historiques des sciences de la Culture qui bâtissent le monde et l'Histoire du vêtement que nous connaissons de nos jours. [...]

[...] Le vêtement est propre à l'homme. Il est le seul être vivant à définir le vêtement comme une obligation, comme un fait incontournable, comme un axiome Ainsi une certaine pression sociale s'exerce sur les individus au travers de la mode. Comme le démontrent certains comportements empruntés à l'Histoire. Les grandes Dames de France telles que Marie-Antoinette ou encore L'impératrice Eugénie ont toutes deux imposé des modes dans leurs cours respectives. En effet chaque ère royale qu'a pu connaître les différents pays a permis de développer leurs propres emblèmes ( une démarcation particulière, une sorte de marque de fabrique propre à une royauté). [...]