Paul Claude Racamier se propose de retracer le travail de la psyché depuis ses sources jusqu'à certains de ses succès en adoptant une position au carrefour entre l'individuel et le familial, la psychose et la perversion, l'ambivalence et l'ambiguïté, le singulier et l'universel, et enfin, la vie et la non vie.
[...] Cette perspective s'accorde assez bien avec les névroses. La deuxième perspective n'a pas tellement été approfondie par Freud, mais largement reprise et approfondie par de nombreux psychanalystes. Ici, il s'agit d'un jeu entre le monde interne et le monde externe, et fonctionne selon les processus de découverte et de perte d'objet. Elle s'intéresse donc à l'interaction, mais également aux conditions d'émergence du moi et de sa survivance. Cette conception fait intervenir le narcissisme, le deuil. Si le deuil est débordé, c'est la dépression et donc la perte de l'estime de soi, voire la psychose, c'est-à-dire la perte du moi. [...]
[...] Sa force, contrairement à l'inconscient est de réunir, de condenser, sans opposer. Le parfait exemple d'ambiguïté est l'objet transitionnel de Winnicott. L'ambiguïté : sa nature et ses origines L'ambiguïté c'est : la coexistence de deux propriétés différentes, mais aucun choix n'est possible et n'est à faire. L'ambiguïté c'est une double affirmation. Ce n'est pas du déni, mais de la double affirmation. Elle est différente de l'ambivalence : pulsions objectales alors que L'ambiguïté est du ressort du narcissisme. L'ambiguïté descend d'un Antoedipe bien tempéré. [...]
[...] Cette loi est valable pour les deuils. L'expulsion répond à des critères précis : le sujet (dé)nie qu'il est endeuillé ou triste. En faisant cela, il masque, il défigure son adversaire (son mal). Le clivage quant à lui immobilise les résidus insupprimables de la psyché, le rendant étranger. Ce résidu forme donc la pâte dépression/deuil prête à être expulsée ou mise en agir. Le mode de transport par lequel va s'expulse le deuil c'est l'identification projective par voie d'une interaction des comportements et de la manipulation. [...]
[...] Le déni d'origines est plus délimité que le précédent, et concerne les origines de l'objet uniquement. On parle alors d'objet délire. Le déni d'autonomie refuse à l'objet une autonomie et une vie propre. Cet objet sera considéré comme fétiche. Il ne devra pas varier, ni bouger, ni désirer. Il est le garant de l'indestructibilité de soi. Ici, l'état correspondant est la psychose froide, dont l'anorexie mentale grave est la forme principale. Le déni de désirs propres considère l'objet comme n'étant là que pour satisfaire le sujet. [...]
[...] Le repoussement est différent du refoulement : il enfouit, mais conserve, alors que le refoulement sépare l'affect de la représentation dans la psyché. Le repoussement procède à un clivage dans la psyché, une coupure. Le déni peut tuer la réalité, asphyxier le moi, et l'anéantir. S'il s'effectuait d'un coup, d'un seul, ce serait l'effondrement total, c'est pourquoi il se développe graduellement. Ces dénis gradués vont engendrer des objets - non objets. Trajectoire pour une échelle Le déni d'existence correspond au déni dans la toute-puissance. Il refuse à l'objet d'exister, et il n'en reste qu'un objet anéanti. [...]
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