Freud Anna, Le Moi et les mécanismes de défense

Résumé du document

Rivale incontestée de Mélanie Klein, son œuvre est critiquée sur certains points notamment ceux qui sont sources de désaccord entre les deux femmes. Parmi ce qu'on lui reproche dans sa doctrine, se trouvent entre autre le fait qu'elle considère que l'analyse d'enfants doit se mêler à une action éducative. Dans Le Moi et les mécanismes de défense, elle veut porter un intérêt théorique plus important au Moi et moins de considération au ça, ce courant de l'egopsychologie auquel elle se rattache est également un axe contesté dans son oeuvre

Extraits

[...] L'ASSOCIATION LIBRE : Cette technique est pour Anna Freud la technique proprement dite de la psychanalyse. La règle formelle énoncée dans cette technique est d'inviter le moi à se taire. Mais si dans un premier temps les rejetons du ça parviennent au conscient car ils ne rencontrent pas les mêmes obstacles qui leur sont habituellement opposés, il est impossible pour le patient de ne pas enfreindre cette règle, et le moi finit par ressurgir, donnant lieu à un conflit. L'analyse repose sur l'étude de ce conflit et non pas sur l'étude des pulsions du ça. [...]

[...] Est-ce que les mécanismes de défense sont adaptés en fonction de la nature des instincts des pulsions ? Y aurait-il des mécanismes de défense réservés aux pulsions sexuelles, d'autres aux pulsions agressives ? Anna Freud fait l'hypothèse d'un ordre chronologique d'apparition des différents mécanismes de défense. Ainsi les différents mécanismes de défense seraient liés aux stades de développement de l'enfant. Des mécanismes tels que le refoulement ne peuvent exister tant que le ça et le moi ne sont pas bien dissociés. [...]

[...] Dans son ouvrage, elle reprend toutes les découvertes et les techniques psychanalytiques qui avaient déjà été élaborées en ajoutant à ces observations l'intérêt que peuvent avoir ces techniques et le rôle que joue chaque instance dans celle ci. Mais le Moi est une instance bien particulière qui ne peut exister indépendamment des autres instances. Si le ça avait tenu une place prépondérante jusque là dans les études psychanalytiques, c'est peut être parce qu'il semble inné chez l'homme. Les pulsions primaires sont comme un bagage physiologique que l'homme possède dès sa naissance alors qu'il ne s'est pas encore construit de moi et de surmoi. [...]

[...] Mais le moi de l'enfant est faible. C'est le monde extérieur, notamment les éducateurs, qui vont dicter le comportement à l'égard du ça. la pédagogie est la science qui a pour but l'étude particulière de ces oscillations du moi infantile entre le ça et le monde extérieur En effet chez l'enfant c'est l'angoisse réelle venant du monde extérieur qui amène le moi à se construire. L'enfant apprend à mesurer le poids des désirs instinctuels du ça et la renonciation que lui impose le monde extérieur, le moi se forme alors pour établir un équilibre entre ces deux forces et régir les conflits tout au long de la vie. [...]

[...] Un autre cas d'un petit enfant qui s'en prend à l'environnement et à tous les objets, qu'il casse, découpe est décrit. Ce dernier quand il a eu mal chez le dentiste par exemple s'en prend aux objets extérieurs : il utilise des armes se pare d'un canif, d'une tenue militaire pour s'attribuer la puissance de ceux qui lui ont fait mal et passe d'un rôle passif à un rôle actif où il se venge sur quelque chose. Dans certains cas l'angoisse porte sur un objet futur : par exemple un petit garçon carillonne très fort à la porte et gronde la servante qui vient lui ouvrir : il anticipe sur le reproche qu'on pourrait lui faire de sonner ainsi et gronde la bonne avant même qu'elle n'ait pu lui faire quelques reproches. [...]