« Filles-Garçons : socialisation différenciée ? » d'Anne Dafflon-Novelle

Résumé du document

Si l'on pensait que la socialisation et l'éducation des enfants en fonction du genre étaient les mêmes, nos espoirs d'égalité entre les sexes se voient réduits à néant à la lecture de cet extrait de l'ouvrage d'Anne Dafflon-Novelle.
En effet, la socialisation différenciée débute dès la petite enfance, et même auparavant, puisque les attentes des parents à l'égard de leur futur enfant à naître vont être différentes en fonction du sexe. L'exemple du papier peint de couleur différente (jaune pour les filles, bleu pour les garçons) illustre bien cela, de même que l'achat de jouets stéréotypés en fonction du sexe : les jouets de garçons seront plus axés sur des activités de manipulation, de construction et de réflexion, alors que ceux des filles seront limités aux champs des activités maternelles et domestiques. Anne Dafflon-Novelle constate également une grande disparité dans l'attitude des pères, aussi bien qualitativement que quantitativement, à l'égard de leurs enfants : l'implication paternelle sera plus importante pour leur garçon que pour leur fille, alors qu'on ne perçoit pas une telle distinction de la part des mères.

Extraits

[...] - La socialisation différenciée explique-t-elle, à elle seule, que les hommes et les femmes ont des attitudes comportementales réellement différentes à l'âge adulte ? (Prenons un exemple : dans le métro, une femme va croiser les jambes, alors qu'un homme aura plus tendance à s'asseoir les jambes écartées en prenant plus d'espace : cela peut s'expliquer par le fait qu'étant petit, le garçon va être plus tourné vers l'extérieur, sera amené à faire des jeux de ballons qui prennent de l'espace, alors qu'on apprendra à la fille à maîtriser ses mouvements, à être discrète - Tout serait-il joué d'avance, dès la petite enfance ? [...]

[...] - Si les enfants ne subissaient pas de pressions ou d'encouragements extérieurs (médias, parents, pairs quels types de jouets choisiraient- ils naturellement ? Cette question reste très importante, et sa réponse permettrait de comprendre si les garçons et les filles jouent à des jeux différents simplement par intérêts différents ou par une sorte d'obligation ou de conformisme moral inconscient. - Pourquoi les parents redoutent-ils et répriment-ils davantage les conduites de transgression de genre chez leur garçon ? (Peut-être qu'il faut envisager une certaine peur, de la part des parents, que leur garçon, en adoptant des attitudes ou des jeux de filles devienne homosexuel ou encore transsexuel.) - Comment expliquer que les parents ne se rendent pas compte qu'ils adoptent un comportement stéréotypé dans leur éducation ? [...]

[...] Fiche de lecture : Filles-Garçons ; Socialisation différenciée ? d'Anne Dafflon-Novelle I. Résumé Si l'on pensait que la socialisation et l'éducation des enfants en fonction du genre étaient les mêmes, voilà que nos espoirs d'égalité entre les sexes se voient réduits à néant en lisant cet extrait de l'ouvrage d'Anne Dafflon-Novelle. En effet, la socialisation différenciée débute dès la petite enfance, et même auparavant, puisque les attentes des parents à l'égard de leur futur enfant à naître vont être différentes en fonction du sexe. [...]

[...] Alors si l'on prend en compte tous les changements de modes de vies et d'éducation des femmes entre aujourd'hui et il y a une soixantaine d'années, on comprend pourquoi les parents pensent adopter un comportement totalement égalitaire. Ces parents n'ont certainement pas conscience des différences dont ils sont porteurs. [...]

[...] Les jouets sexués et l'environnement familial contribuent à ce que ces stéréotypes de genre perdurent. La socialisation différenciée fait ainsi naître des caractéristiques de personnalités différentes en fonction du sexe : émotivité, douceur, compréhension et créativité seront les attributs des comportements des filles, agressivité, activité, dominance et compétition étant ceux des garçons Les conduites de transgression de genre sont considérées comme négatives, et ce, surtout s'il s'agit d'un garçon. Avoir des attitudes conformes aux représentations et à l'image que l'on se fait d'un petit garçon revêt être un principe primordial (tant pour les parents que pour les enfants). [...]