Dans la communication préliminaire, Breuer et Freud décrivent la notion d'abréaction, consistant à supprimer les effets d'un souvenir traumatisant par sa remémoration accompagnée de l'affect qui lui est associé, selon trois modalités : l'acte, la parole et, dans une moindre proportion, les larmes. Nous remarquons la reconnaissance de l'efficacité de la parole, considérée comme un équivalent de l'acte, tandis que la décharge corporelle n'est suffisante que dans les cas les plus légers.
Le rôle des associations dans la constitution de la maladie est souligné : une crise hystérique peut par exemple survenir à l'occasion d'un évènement anodin mais lié de manière associative à un vécu traumatisant antérieur. C'est en retrouvant ces mêmes fils associatifs que le patient va pouvoir se libérer des réminiscences dont il souffre.
[...] 33) et d'hystérie aigüe pour la distinguer des formes moins graves. Notons que le trop plein d'imaginaire est expliqué par Freud selon un phénomène économique : la libido non utilisée se fraye une voie dans le registre de l'imaginaire, à des fins de décharge.[8] La question de la voie choisie par l'excès d'énergie pulsionnelle détermine ainsi l'état de santé psychique du patient (à côté du refoulement, de la sublimation, de la perversion). Freud donne différents arguments qui illustrent les bienfaits d'une psychothérapie pour les patients souffrant de délires : la sensation de retrouver une unité, une cohésion du moi par le fait de "se raconter"[9], le soulagement dû au "dégonflage" des productions fantasmatiques par la verbalisation[10]. [...]
[...] L'hypothèse de l'étiologie sexuelle lui vient des omissions systématiques des patients[15]. Il s'agirait donc d'une déduction "en négatif". La découverte des associations les plus déterminantes apparaît toujours "à la fin" à la manière d'une architecture intérieure. Nous notons l'importance que Freud donne à chaque association formulée sur le divan qui, selon lui, tient une place déterminée dans cet écheveau et permet de remonter toujours un peu plus haut[16]. En conclusion nous pouvons souligner que Freud construit progressivement sa technique psychothérapique grâce à ses "erreurs" cliniques, issues le plus souvent de son impatience à soulager les patients. [...]
[...] Hystérie et psychose Freud observe une dissociation du psychisme chez ses patientes : dans le cas d'Anna O. il évoque un "théâtre privé" animé, vivant indépendamment du reste de la conscience[3]. Le clivage du Moi est d'ailleurs très bien défini par la patiente : "elle avait deux l'un qui était vrai et l'autre, le mauvais, qui la poussait à mal agir" D'autres signes pourraient nous évoquer un tableau de schizophrénie, notamment les troubles du discours (écholalie les hallucinations visuelles à thématiques morbides[6]. [...]
[...] p p Anna O. p p p "elle s'arrêtait au milieu d'une phrase, en répétait les derniers mots pour la poursuivre quelques instants plus tard" p p p dans le cas d'Anna O. p p pp. 143-144 p p p p. [...]
[...] Ces tentatives de "contrôle" du discours du patient par la suggestion nous apparaissent à la hauteur des résistances découvertes par Freud. Cet empressement de Freud lui vaut ainsi les révoltes de ses patientes (Anna O.) et s'avère préjudiciable au bon déroulement de la cure. Nous observons également que Freud adopte différents positionnements : il tente d'intervenir dans la réalité de la vie du patient lorsqu'il révèle des secrets depuis toujours cachés aux patients. Ces intrusions lui valent également des protestations de la part des patients (Madame Elisabeth Von R.). [...]
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