L’enfant en période de latence. Paris - Arbisio C.

Thèmes abordés

L'enfant en période de latence. Paris, Arbisio C., fantasmes, fantaisies, idéal du moi, surmoi, narcissisme, angoisse

Résumé du document

« Cette période initiale de la vie sexuelle trouve normalement un terme vers la cinquième année et est relayée par un temps de latence plus ou moins totale, pendant laquelle les limitations éthiques s'édifient en tant que formation de protection contre les motions de désirs du complexe d'Œdipe. » (Freud, 1923)

Extraits

[...] Elle dit aussi en 1946[10] que l'enfant, dans sa période de latence, peut attacher plus de prix à l'évitement de l'angoisse et du déplaisir qu'aux satisfactions instinctuelles directes ou indirectes. Dans bien des cas, s'il n'est pas guidé, il ne choisit pas de lui-même ses occupations suivent ses dons et sa faculté de sublimation et plutôt l'envie d'éviter, autant que faire se peut, l'angoisse et le déplaisir qui détermine son choix. Les mécanismes obsessionnels Pour se défendre, à coté de la régression et du refoulement, le névrosé obsessionnel utilise des formations réactionnelles, qui évoquent les formations caractérielles normales, à la différence près qu'elles deviennent excessives chez le névrosé. [...]

[...] Le narcissisme P. Denis (1985[3]) écrit que La formule selon laquelle la période de latence succède à la destruction du complexe d'Œdipe devrait être complétée ainsi : la période de latence succède à la destruction du complexe d'Œdipe en tant que projet et correspond à son assomption comme système de référence symbolique. Elle est ainsi une période très intense d'élaboration mentale, d'enrichissement des fantasmes, ayant son corolaire dans l'enrichissement des systèmes relationnels. [ ] La période de latence apparait donc finalement comme un relais important dans le développement, comme une sorte de premier palier identificatoire pendant lequel les premières lignes de développement tendent à se fixer. [...]

[...] A travers ce fantasme, l'enfant renoue avec les parents idéalisés de la petite enfance et corrige ainsi l'insatisfaisante réalité de sa vie. Dans l'Abrégé de psychanalyse (1938), Freud décrit comment le garçon, sous l'effet de la menace de la castration, renonce à sa position œdipienne. Suite à cette menace, l'exercice sexuel est abandonné, mais les fantasmes se développent : La menace a pu le faire renoncer à la masturbation, mais non aux fantasmes qui accompagnaient celle-ci. Bien au contraire, l'activité fantasmatique, seule forme de satisfaction sexuelle qui lui reste, s'exerce plus qu'auparavant. [...]

[...] Selon Freud dans Le moi et le ça (1923), l'être humain est fondamentalement bisexuel. L'œdipe comporte donc deux versants participants aux identifications de l'enfant. Dans son versant positif, l'amour est porté sur le parent de sexe opposé, dans la rivalité au parent de même sexe. Dans son versant négatif, on trouve l'attachement amoureux au parent du même sexe et la haine envers le parent de sexe opposé. L'identification à chaque parent en tiens compte et est donc composite. Le surmoi est le produit de ces identifications. [...]

[...] Parallèlement, on observe également un surinvestissement de la réalité. Ce surinvestissement est une manière pour l'enfant de se protéger de son monde interne et également de répondre au principe de réalité, à la loi symbolique et au processus secondaire. Cet imaginaire sera régulé (toujours dans son articulation avec la promesse œdipienne) grâce à l'idéal du moi et à la sublimation. Denis (1979[12]) dit que l'on peut situer le matériel apporté par les enfants en fonction de son degré d'élaboration par rapport au projet œdipien initial et qu'il s'agisse de fantasmatisation ou d'activité psychomotrices on peut reconnaitre à ce que font les enfants à la période de latence une double potentialité, l'une est défensive de type formation réactionnelle par exemple, ou passage à l'acte, l'autre est élaborative, que l'on parle de sublimation, d'acquisition dans les domaines cognitif ou intellectuel ou d'autres modalités substitutives élargissant l'auto- érotisme au fonctionnement du moi. [...]