enfant, handicap, échec de l'illusion, perte de l'espace métaphorique, processus d'hominisation
L'identification primaire présuppose la constitution d'une identité plus archaïque, antérieure à toute relation d'objet. L'identification primaire est une identification à « l'humain ». Le processus de l'identification primaire est la mise en place d'un fonctionnement psychique d'abord basé sur l'illusion (Winnicott) et dont l'ouverture vers la transitionalité fonde l'appartenance psychique à soi et à l'espèce.
Il n'y a constitution d'une identité primaire stable que si le groupe familial possède l'aptitude à métaphoriser. L'absence du sens métaphorique supprime cet espace psychique transitionnel, lieu d'émergence de l'être humain par le processus « d'hominisation » qu'ouvre la mentalisation.
[...] Cette régression à l'indifférenciation primitive, fusion des psychés en deçà de l'inscription psychique des vécus corporels, serait à l'origine de l'atteinte de la capacité métaphorique. Cette perte des frontières du moi, qui altère la pensée métaphorique, est d'abord liée à la perte du contenant humain vivant issu de l'illusion maternelle. La pathologie du contenant L'aire transitionnelle issue de l'illusion maternelle autorise la métaphore, c'est-à-dire qu'elle autorise la distinction possible entre le concret et le métaphorique. En revanche chez l'autiste ou le schizophrène l'absence de contenants humains rend cette distinction nécessaire impossible. [...]
[...] Elle sert de fondement à l'élaboration du complexe d'Œdipe. Freud distingue trois modalités de l'identification : - forme la plus primitive de l'attachement affectif un objet - forme substitutive d'un attachement libidinal à un objet alors placé dans le moi - elle a lieu en fonction de trait(s) commun(s) avec une autre personne, même en l'absence d'un attrait d'objets libidinal Identification et attachement se trouve associés, il y a confusion entre objet d'attachement et objet sexuel. Freud définit donc une identification primaire, précoce et en lien avec les parents. [...]
[...] La mère doit être suffisamment bonne pour s'adapter d'abord quasi totalement aux besoins de l'enfant et ensuite se retirer progressivement dès que l'enfant acquiert la possibilité de maîtriser les carences de l'environnement. L'illusion correspond à un monde magique où il y a une adéquation parfaite entre l'objet halluciné-créé de chacun. D'une adaptation presque totale aux besoins de l'enfant, créatrice de l'illusion nécessaire à l'enfant, la mère s'adaptera de moins en moins étroitement, à mesure que l'enfant devient capable de s'accommoder de l'absence d'ajustement des réponses à ses besoins, de maîtriser l'altérité du monde extérieur. Cela est nécessaire à l'instauration de l'identification primaire. [...]
[...] L'essence de l'identification primaire se situe donc dans le mécanisme psychique de l'illusion. Si l'identification primaire en restait là, elle produirait une identité primaire humaine tronquée, parce que centrée sur l'omnipotence et sur l'indifférenciation soi-objet-réalité, sans possibilité d'accès à la différence : différence moi/non-moi, différence des êtres. Le processus qui suit est celui de la désillusion, modèle psychique transmis par la mère, qui va ouvrir l'aire de la transitionalité. Le chemin qui va de l'illusion réussie à la désillusion (qui n'est jamais totale) ouvre la voie à une zone intermédiaire : celle des phénomènes transitionnels. [...]
[...] La pathologie du contenant n'est pas seulement imputable à une carence de la fonction alpha maternelle ou familiale. JP Caillot et G. Decherf (1982) distinguent, à propos de la pathologie du contenant, plusieurs types pathologiques de relations d'omnipotence adhésive à l'objet contenant : - une carence maternelle réelle, par exemple l'hospitalisation précoce ; - un excès d'éléments psychiques non intégrés au self maternel empêche la fonction alpha maternelle de transformer les sensations émotion correspondantes du bébé ; - un excès d'identification projective maternelle pathologique empêche la rêverie maternelle de transformer les éléments bêta de l'enfant qui font écho aux siens, entravant donc l'intégration par l'enfant des vécus bruts projetés chez la mère ; - une dépression grave peut également ne pas permettre l'introjection par l'enfant d'un objet contenant vivant. [...]
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