L'étude de l'action de la cocaïne fait une grande place à la dimension économique : la cocaïne intéresse Freud car elle permet de « trouver une plus grande quantité d'énergie convertible en travail ». Il s'agit de maximiser ses forces dans une situation où les capacités physiques ou intellectuelles du sujet sont fortement sollicitées. Ce souci de performance constituait une préoccupation importante pour Freud dans sa vie sociale, intellectuelle et sexuelle.
La cocaïne peut entraîner des effets contradictoires selon la quantité prise. Les expériences sur les animaux montrent que « la cocaïne a, sur le système nerveux, une action excitante à petites doses, une action paralysante à hautes doses ».
[...] Ces remarques, jointes à la lecture de l'article de Françoise Coblence (2002) nous amènent à considérer l'utilisation de la cocaïne comme le premier outil de pénétration du fonctionnement mental élaboré par Freud, qui sera par la suite supplanté par la méthode de l'association libre. Par son effet désinhibiteur, ce psychotrope permettait, avec une efficacité exemplaire, de contourner les défenses du Moi. La mise en condition du Moi aura donc débuté, à la manière du Médecin, par l'introduction d'un agent extérieur modificateur du psychisme, avec tout le risque d'emprise mortifère qu‘il suscite, pour être ensuite abandonné au moyen d'une méthode interne comptant avec le surgissement du désir de savoir du sujet. [...]
[...] La cocaïne peut entraîner des effets contradictoires selon la quantité prise. Les expériences sur les animaux montrent que la cocaïne sur le système nerveux, une action excitante à petites doses une action paralysante à hautes doses (p. 45). Cela nous évoque la force de la libido, considérée dans la Théorie des Pulsions comme indifférenciée, et dont la quantité, ni trop peu ni trop excessive, détermine l'état de santé ou de maladie (névrose) de l'appareil psychique. La description du psychisme s'étaye sur le schéma neurologique. [...]
[...] Ainsi, la névrose désigne, dans son sens le plus strict, une excitation excessive et incontrôlable réflexe des branches pulmonaires d'un nerf. Par ailleurs, Freud met en évidence la primauté du psychique sur l'organique : Le système nerveux exerce une influence indubitable aussi bien qu'obscure sur l'alimentation des tissus ; des troubles psychiques peuvent faire maigrir un homme en bonne santé 63). C'est donc en agissant sur le psychique, l'humeur selon ses termes, que la cocaïne va stimuler les facultés physiques comme intellectuelles. [...]
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