Au travers de cet ouvrage, les différents auteurs se sont interrogés autour de la question de l'identité, concept complexe et difficile à définir. Cette question de l'identité est ainsi abordée selon différents angles de vues, différents champs disciplinaires. L'ouvrage de Carmel Camilleri permet d'aborder l'identité au travers de ces différents points de vue afin d'aboutir à une définition générale de cette notion.
Dans l'introduction de cet ouvrage, E. M. Lipiansky propose une réflexion sur la notion d'identité en évoquant le sujet au travers quelques-uns de ces champs des sciences humaines : l'anthropologie psychanalytique, la psychologie sociale et la sociologie montrant ainsi toute la complexité de ce sujet d'étude.
On peut ainsi apprendre qu'en psychologie sociale des travaux font état des modalités par lesquelles se construit l'identité personnelle : le sujet est amené à se comparer à autrui et cherche à saisir les ressemblances et les différences afin de se situer et de s'évaluer par rapport au consensus social qui l'entoure. Le sociologue E. Goffman a apporté une contribution à ces recherches en conceptualisant la notion de représentation de soi et de l'identité par la théorie du rôle. Il montre que les représentations de soi ont tendance à s'institutionnaliser sous forme d'un ensemble d'attente du public à l'égard de l'acteur social.
Le monde est un théâtre, affirme Goffman, et la vie sociale est une vaste scène où les acteurs sont amenés à respecter les rituels pour préserver la face. Ainsi, en sociologie, l'identité a été étudiée comme une représentation de soi, en tant qu'individu ou groupe, façonnée par l'idéologie dominante dans une société donnée.
Des travaux ont montré comment les groupes sociaux intériorisent une certaine interprétation de la place qu'ils occupent dans les rapports de production et dans les relations de pouvoir, de telle façon qu'ils ne perçoivent pas l'influence des déterminismes sociaux sur leurs destinées individuelles. Dans ce cas, l'identité imposée équivaut à une aliénation. Pour qu'un individu devienne un acteur, il doit cesser d'accepter l'identité que lui assigne son système.
Il y a aujourd'hui un consensus pour supposer que chaque individu ou groupe peut disposer successivement ou simultanément de plusieurs identités dont l'accomplissement dépend du contexte historique, social et culturel où il se trouve. Qu'en est-il alors du sentiment d'identité pour les populations migrantes ? Adopter ou côtoyer différentes coutumes et codes appartenant à différentes cultures est-il sans conséquence pour leur identité ?
[...] On comprend alors, au travers de cette lecture, les deux fonctions essentielles des stratégies identitaires : une fonction intégratrice et une fonction adaptative. En effet, les différentes études menées sur des individus ou des groupes mettent en évidence que les motivations principales de leurs comportements identitaires sont la préservation d'une certaine unité, souvent mise à l'épreuve par l'environnement (cf. situation de rupture, d'incohérence Les stratégies identitaires tentent ainsi de préserver ou de retrouver cette permanence et cette unicité. Elles permettent également à l'individu de pouvoir s'adapter à une situation et de trouver une place. [...]
[...] - L'identité de défense qui peut se définir par un groupe d'identité réactionnelle à un élément de l'environnement. - L'identité polémique permet à l'individu de se distinguer ou se protéger d'autrui en suraffirmant plus ou moins agressivement, l'identité assignée. CAMILLERI énumère ensuite les différentes caractéristiques des identités réactionnelles qui sont mises en évidence par les situations de relations asymétriques entre individus de cultures différentes. Il montre ainsi que l'attribution de valeurs et de caractères par l'individu dominant à un impact des plus importants sur la définition de soi pour les individus dominés. [...]
[...] Cet ouvrage nous permet ainsi de nous rendre compte de la variabilité des réactions des individus en situation d'acculturation. En effet, ce livre est d'un apport considérable pour la compréhension des comportements des immigrés notamment en mettant en lumière les différents besoins psychosociologiques exprimés par ces comportements. Nous comprenons mieux ainsi l'importance des conditions offertes par la société d'accueil dans le choix des stratégies identitaires des personnes en situation d'immigration. www.wikipedia.org /wiki/Psychologie_sociale. Cf. LACAN, WINNICOTT, WALLON. Formulation que l'on retrouve chez LE BON et LEWIN dans leurs définitions du groupe. [...]
[...] L'auteur ajoute que l'identité nous apparait également comme le résultat de nos relations interpersonnelles, en tant que processus dynamique où la continuité de l'individu est constamment remaniée. Elle rejoint ainsi le point de vue de C. CAMILLIERI, vu précédemment, et revient sur l'équilibre des deux pôles qui permettent ce sentiment de continuité (pôle ontologique et pôle pragmatique ou instrumental). Elle en résulte une distinction entre deux éléments plus ou moins résistants aux changements : les éléments centraux et les éléments périphériques de l'identité. [...]
[...] Cette relation imaginaire est le fruit d'un phénomène de projection sur l'autre : on attribue soi-même un sens aux regards, aux paroles et aux comportements d'autrui, phénomène amplifié par la situation insécurisante. La situation révèle un premier paradoxe qui définit très bien l'identité. En effet, l'auteur constate que les participants recherchent une certaine conformité et l'anonymat et en même temps la conformisation est vécue comme une négation de son identité. On retrouve ainsi dans l'identité de l'unique mais aussi du semblable. [...]
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