Bernard Gibello, L’enfant à l’intelligence troublée

Résumé du document

Gibello a étudié, vers les années 1980, les jeunes adolescents ayant une intelligence dite normale, qui contrastait avec leur échec scolaire massif et les difficultés de mise au travail rencontrées. L'auteur a constaté que des singularités qui leur sont propres dans l'organisation des contenants de pensée sont à l'origine de la plupart des conflits avec des adultes et les jeunes de leur âge. Nous verrons entre autres les DCP : dysharmonie cognitive pathologique et les ROR : retards d'organisation du raisonnement.

L'auteur a aussi laissé une place importante à la pulsion de mort définie par Freud et reprise par lui, pour expliquer les mécanismes psychiques de ces jeunes en difficulté scolaire.

Extraits

[...] Un beau-père est venu s'inscrire dans la problématique de la famille. Mais l'adolescent n'avait plus de contact avec son père depuis quatre ans ce qui a provoqué de la souffrance chez lui. Dans la plupart des situations, la vie de couple des parents est très perturbée. Le deuxième élève concerné était séparé de son père depuis un an voire deux ans. Les carences éducatives et violences des parents. Tout d'abord dans une situation nº4 la mère n'a pas d'autorité sur l'enfant et ne lui cadre pas de repères éducatifs. [...]

[...] Certains troubles intellectuels liés aux troubles de processus de symbolisation sont à l'origine de problèmes scolaires. La forclusion perturbe l'édification des contenants de pensée et donne naissance au R.O.R. ou au D.C.P. La négation apparaît comme le rejeton éloigné de la forclusion et est une voie détournée d'investissement de la pulsion de mort. Les anomalies des lignes de développement expliquent le passage à l'acte qui lui-même traduit que le jeune ne parvient pas à élaborer les conflits internes de son psychisme. [...]

[...] Le développement affectif et intellectuel est déterminé par les réponses éducatives des parents ou tuteurs légaux. D/Attitudes à adopter pour la guérison Il faut essayer de restaurer la blessure narcissique pour que le jeune réacquiere la confiance en lui. Il a perdu cette confiance en lui et en tant qu'adulte il faut croire à un résultat possible. Il faut aussi laisser s'exprimer l'angoisse. A chaque placement se répète la blessure narcissique. Ne pas oublier que les symptômes sont l'expression camouflée du conflit intrapsychique inconscient ou du surinvestissement pulsionnel. [...]

[...] Il faut distinguer les contenants de l'intelligence de la structure des contenants. DCP : dysharmonie cognitive pathologique Ou incohérence des contenants de pensée. Il y a une hétérogénéité dans la forme et la structure de pensée. Autrement dit, dans les procédures de raisonnement utilisées mais dans certains secteurs. Le sujet est capable de stratégie de pensée élaborée alors que dans d'autres il utilise des modalités de raisonnement archaïques. La sémiologie est importante à repérer car elle fait le désespoir des enseignants, de l'équipe éducative et de l'entourage. [...]

[...] On le verra plus tard sur les jeunes du lieu de stage où le manque de concentration est fréquent. REMARQUE : ces pathologies sont différentes de la débilité mentale, de la psychose et de la névrose. C/Causes de ces troubles Elles sont multiples : ces troubles peuvent s'expliquer par des mécanismes de défense pathologiques contre la dépression au prix d'une transformation en D.C.P. Il est important pour comprendre l'appareil psychique de connaître les mécanismes de l'identification narcissique du sujet. L'identification projective pathologique : le sujet bloque la maturation du Moi et de l'appareil psychique. [...]