Patient toxicomane, F. Leger, drogue, adolescence, structures psychiques
La toxicomanie n'est pas une organisation stable de la personnalité. La drogue est investie comme objet idéal avec un lien pathogène exclusif. Ce lien instaure un écran/filtre protecteur dense et hermétique. Il sert à se protéger d'une angoisse diffuse insurmontable ou de la dépression. Plusieurs toxicomanes se trouvent également dans des troubles sexuels. A ce titre, l'adolescence est donc une période à risque.
Toutes les couches de la société et toutes les structures psychiques sont représentées chez les toxicomanes.
[...] C'est une population qui nous dérange nous déstabilise, la question de l'étique est souvent présente. Toute la population toxicomane a été humiliée. Le bras d'honneur qu'ils font signifie je ne me laisserait plus humilier Les personnes prédisposées à l'addiction ont été des enfants choyés ou délaissés avec un moi fragile. Ces personnes ne peuvent pas être autonomes. Le moi ne peut pas créer ou produire des substituts. Il y a une forte activité pulsionnelle et le corps est très sensible à la sensualité. [...]
[...] Selon Nasio il y a trois signes cliniques chez les toxicomanes : - la dépression, - l'angoisse, - les troubles sexuels. C'est une pathologie masculine en général des sujets qui ont été témoins ou objets de violences corporelle dans l'enfance. La toxicomanie est une pathologie du lien. Mais qui souffre ? Qui demande de l'aide ? Si c'est l'entourage qui appel, c'est à l'entourage qu'il faut donner rendez-vous. Comment amener le toxicomane à prendre rendez-vous lui-même ? Il est possible d'être introduit auprès du toxicomane sans même l'avoir vu. Cela conditionne l'avènement du transfert. [...]
[...] On reçoit les gens qui ont été abandonnés, qui nous demandent de faire un bout de chemin avec eux. L'abandon a constitué chez ces patients un véritable trauma. Même le refoulement est quasiment impossible par moment. J'ai pris quelque chose pour ne plus penser Ils sont habités par des scènes qui n'ont pu être refoulées car traumatiques et elles reviennent les attaquer par moments. Lorsqu'il y a angoisse, cela peut prévenir le retour du traumatique. Dans ces situations, il y a difficulté à nommer l'origine du trouble. Où est la faute ? Où est la dette ? [...]
[...] Soigner un toxicomane ne commence pas obligatoirement par le traitement médical. Il y a résistance au transfert car repli sur une position narcissique très forte (donc pas de désir pour l'autre). Il y a le risque d'une captation destructrice à travers le transfert. Les objectifs sont les suivants : - desserrer le lien au produit - réanimer la structure psychique d'origine - viser à redynamiser la subjectivité La première rencontre est stratégique. La plupart des sujets sont ambivalents, ils énoncent une demande type (ils sont souvent confrontés aux professionnels de la santé et savent donc comment formuler une demande). [...]
[...] Comment la traiter ? Il y a deux peurs au départ : celle de la justice et de l'obligation de soin et celle de la maladie physique. Au départ, le psychologue a le sentiment de s'engager dans un combat difficile, où l'on n'est pas sur de gagner. Ceux qui consultent le plus souvent sont les alcooliques. Des anti- dépresseurs sont prescrits car derrière l'alcoolisme il y a une dépression. Ensuite une psychothérapie avec éventuellement une hospitalisation pour une désintoxication complète, ou une adhésion aux alcooliques anonymes. [...]
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