C'est un épisode aigu qui dure entre quatre à six mois s'il n'est pas traité. Il faut le traiter le plus vite possible car le risque suicidaire menace. La dépression peut ne survenir qu'une seule fois dans la vie, ou à plusieurs reprises comme dans la mélancolie ou les troubles bipolaires.
C'est la pathologie la plus fréquente aujourd'hui et la plus potentiellement fatale. Elle reste accessible aux traitements (médicamenteux et psychothérapeutiques) lorsqu'ils sont bien administrés.
[...] Insomnie avec pensées noires. Dans les consultations, le syndrome prend des formes plus atténuées. Les symptômes peuvent être ramenés à deux mouvements : - Le pessimisme généralisé (de soi, des autres, du passé, du futur) où la tonalité morose colore tout l'être du sujet. - Rentrer en soi, ne s'occuper que de soi. Ce qui compte pour le dépressif narcissique, c'est ce qu'il veut, ce qu'il pense, ce qu'il se reproche à lui-même. C'est un narcissisme auto dénigrant qui peut être considéré comme protecteur de l'effondrement psychotique. [...]
[...] C'est notamment le cas des personnes hypocondriaques qui ont une préoccupation excessive de leur corps. - La perte d'un lieu familier et aimé auquel on est attaché. C'est un sentiment de déracinement. (Par exemple lorsque l'on quitte sa terre natale, il y a un regret de l'image idyllique de l'enfant qu'on était.) - La perte de valeur abstraite, comme un rôle social, un emploi devenu une identité, la perte d'un idéal ayant marqué l'existence d'un être (par exemple le militant communiste). [...]
[...] Quelquefois l'élément est anodin, mais s'ajoute à une accumulation de différents problèmes. Le plus souvent le clinicien ne trouve pas de raison apparente à la survenue de la dépression. La dépression peut être le retour d'une vieille douleur traumatique que l'on croyait enfouie. Les causes objectives sont des pertes d'amour, car chaque événement malheureux signifie pour le sujet un déchirement de l'amour qu'il entretenait avec un objet, un idéal, une personne irremplaçable. L'arrachement d'une chose précieuse à laquelle il tenait. [...]
[...] D'où vient la dépression ? C'est l'immaturité d'un sujet maladivement attaché à quelque chose pour laquelle la perte sera insurmontable. La moindre frustration est une menace de perdre l'objet. La dépression est donc une perte et une impossibilité à surmonter cette perte ou uniquement une peur de la perte. Le sujet peut être confronté à différentes pertes : - La perte d'une personne aimée lorsqu'elle meurt inopinément. Le plus souvent le deuil est normal, mais il arrive que pour certains il y ait dépression lorsque cette personne était tout pour lui. [...]
[...] Comment agir avec un patient dépressif ? Il est important de distinguer la dépression en fonction de son degré de sévérité et de tristesse légitime. Le traitement proposé ne peut être favorisé que par la tendance de la dépression à se dissiper de lui-même. La dépression peut être positive, comme défense à la psychose. Dans le deuil, elle peut être bénéfique pour consolider le moi. L'analyste doit reconstruire les scénarios des deux fantasmes (le fantasme pervers et le fantasme d'illusion de toute puissance). [...]
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