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Dans ce document, trois articles traitant des bouffées délirantes aiguës en Afrique seront analysés dans le but de dégager des pistes de réflexion sur le sujet.
Ces études visent trois pays d'Afrique, le Cameroun, le Togo et le Burkina Faso. La première s'est déroulée pendant plus d'un an en 2003 ; la deuxième durant trois mois en 1996 et la troisième durant cinq ans entre 2003 et 2007. Tandis que l'étude camerounaise et burkinabè comprend pas mal de chercheurs africains, la deuxième liée au Togo se distingue par des chercheurs d'origine plutôt occidentale.
Pour réaliser ces études, les chercheurs ont mis en place une méthodologie, globalement similaire dans les trois cas, de manière à avoir un cadre de travail défini et fiable. Les études se sont à chaque fois déroulées dans des institutions hospitalières réputées pour leur pris en charge de patients atteints de troubles psychiatriques, et n'ont porté que sur l'étude de patients pris en charge par un psychiatre.
[...] Par ailleurs, il est à noter que la définition de l'OMS et les critères caractéristiques de la maladie ne sont pas clairs. Il existe ainsi un manque d'homogénéité des critères qui ne permet pas une bonne analyse d'études de cas puisque chaque chercheur utilisera la méthode qu'il jugera la plus pertinente. Les résultats et conclusions de ces études restent donc à prendre avec des pincettes durant toute l'analyse. Méthodes utilisées dans les études CAMEROUN Au Cameroun, l'étude a été réalisée durant un peu plus d'un an, entre 2002 et 2003 à Yaoundé, la capitale, au sein du service psychiatrie de l'hôpital Jamot, référence dans le domaine psychiatrique au Cameroun. [...]
[...] reste repris parmi les causes provoquant de tels troubles psychiatriques. Les auteurs terminent en disant qu'il semble nécessaire d'intégrer aux soins la médecine traditionnelle, au vu de la confiance qui lui est accordée par la population togolaise. Ce constat est d'autant plus acceptable qu'il est expliqué un peu plus haut que cela a déjà été fait au Mali avec des résultats concluants. En effet, cela sera aussi repris dans le cas du Burkina Faso : une prise en charge multidimensionnelle semble indispensable dans les pays africains au vu de l'importance et de la croyance accordée aux médecines traditionnelles et aux guérisseurs. [...]
[...] Il est précisé que l'OMS elle-même n'utilise des critères de diagnostic que « partiels » et issus de « traditions cliniques » et « concepts » qui ne sont pas « clairement définis ». On peut donc comprendre assez facilement qu'il existait à l'époque de la recherche un manque d'informations et de recherches en la matière. Ainsi, les critères choisis par les chercheurs sont ceux de Pichot, mais les résultats auraient-ils été différents si les critères l'avaient été, eux-aussi ? [...]
[...] Cela peut s'expliquer par le fait qu'encore aujourd'hui, la majorité des psychiatres en Afrique sont européens ou ont été formés en Europe. En effet, en Afrique, comme cela sera vu plus tard dans ce document, les maladies mentales sont souvent associées à la possession ou à d'autres croyances culturelles et/ou religieuses qui font du patient une victime (victime d'un sort, par exemple) et non un malade. Penser qu' un individu présentant des troubles psychiatriques soit malade et pas possédé ne sera bien souvent envisagé qu'en dernier recours, quand les traitement habituels (marabouts et autres guérisseurs) n'auront pas fait effet. [...]
[...] Le fait qu'on retrouve une majorité d'hommes peut s'expliquer par le fait que les femmes consultent tout simplement moins en psychiatrie pour ce type de troubles, comme expliqué par les chercheurs, qui affirment que leur position sociale plurielle (mère, épouse et travailleuse) ne leur permet pas toujours d'aller consulter et, quand elles le font, c'est souvent en ambulatoire et pas dans une institution psychiatrique. Ainsi, il est difficile de réellement savoir si les hommes sont plus touchés ; d'autres recherches et études sont nécessaires pour pallier ces questions. Au niveau de l'âge des patients, ils sont là encore assez jeunes, et ce qui correspond aux résultats de la psychiatrie traditionnelle en la matière, à savoir que les jeunes sont sensiblement plus touchés. [...]
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