Bébé, observation, clinique psychanalytique, périnatalité, parents, Bick, développement de l'enfant, bien-être néonatal, outil thérapeutique, mère-enfant
La périnatalité recouvre un ensemble de périodes de vie allant du désir d'enfant à sa conception, puis au développement du foetus in utero et jusqu'à celui de l'enfant jusqu'à la fin de la deuxième année de vie. Sur toute cette période, la clinique psychanalytique est fondamentalement centrée sur une ou des relations.
[...] Ces aptitudes sont à la fois physiques, psychiques et relationnelles. L'inspiration première de l'observation du bébé est la méthode développée par Bick comme « méthode d'observation prolongée du bébé dans sa famille ». Cette méthode d'observation consiste à ce qu'un observateur se rende dans une famille une fois par semaine tout au long des deux premières années de vie de l'enfant. Il s'agit à la fois d'observer, mais aussi de prendre des notes après la séance d'observation et de discuter ensuite ces notes et ces observations en groupe. [...]
[...] Catherine Mathelin-Vanier, psychanalyste en réanimation néonatale, explique que le besoin psychique fondamental d'un nouveau-né est d'exister dans le regard de l'autre, et notamment de sa mère. Le couper de ce regard en ne pensant le soigner que par l'appareillage médical l'empêche de se développer correctement. De plus, cela empêche l'interaction à la base de la construction du rôle de parent. Catherine Mathelin-Vanier a pu observer dans la pratique de son activité les effets de la parole sur le développement des nouveaux-nés prématurés. [...]
[...] Cette idée des compétences du bébé est très intéressante dans la perspective d'une clinique psychanalytique de la périnatalité. Elle conduit à : Prêter attention aux actions des bébés en tant que réactions, c'est-à-dire inscrites dans une relation. Un bébé qui crie, tape, mord, ou évite le regard le fait parce qu'il est pris dans un réseau de relations. Il réagit par rapport à la manière dont on s'occupe de lui et il faut donc replacer ces actions dans le contexte de la relation, en perspective par rapports aux actions de ceux qui s'occupent de lui, mais aussi à l'histoire de la naissance et de la grossesse, voire à l'histoire familiale de plus longue durée (enfance des parents, histoires des autres naissances dans la famille, etc.) Permettre aux parents et à tous ceux qui s'occupent de l'enfant de s'autoriser à observer et à analyser attentivement le comportement des bébés, et ainsi à entrer en relation avec eux. [...]
[...] Elle explique qu'ainsi, ils ne ressentent jamais la sensation de faim, qui ne peut alors leur servir à expérimenter leur corps contrairement aux bébés nés à terme. Les seules expériences qu'ils ont de leurs limites physiques sont celles des soins : perfusions, piqûres, branchements, souvent douloureux. Or elle explique que même très petit, même pesant 500 grammes, on peut habituer un bébé à chercher la présence des autres, en réduisant par exemple le débit de son alimentation et en l'incitant à chercher du regard ou de l'ouïe apr une petite histoire ou une petite chanson. [...]
[...] D'une certaine manière, l'observation de l'enfant participe de cet enveloppement. En effet, on peut considérer que le fait d'être observé régulièrement par un entourage attentif conduit à intérioriser ces capacités d'attention, par imitation et par identification. L'observation devient alors, en plus qu'un outil de diagnostic, un outil thérapeutique, particulièrement adapté pour remédier à des troubles de l'attention. La recherche a montré que dès les premières heures de vie, un nourrisson réagissait différemment face à un visage attentif et face à un visage immobile (still face). [...]
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