Autisme, Schizophrénie, Léo Kanner, Hans Asperger, Génétique, TSA Trouble du Spectre de l'Autisme, DMS-5 Diagnostic and Statistical Manual of Mental Discoders 5th edition, Méthode ABA Analyse appliquée du comportement
Le terme d'autisme a été utilisé pour la première fois au début du XX? siècle, pour qualifier des symptômes de la schizophrénie. Les recherches scientifiques sur l'autisme en tant que trouble ont débuté dans les années 40 avec Léo Kanner et Hans Asperger. Depuis, plusieurs conceptions ont été proposées, mais il n'y a toujours pas de consensus quant aux causes exactes de l'autisme. Il semblerait que l'origine soit multifactorielle avec à la fois des facteurs environnementaux ainsi que génétiques (Inserm). En 2019, la liste SPARK de 153 gènes associés à l'autisme a été publiée.
Le diagnostic repose sur la dyade autistique qui regroupe à la fois les difficultés de communication sociale ainsi que la présence d'intérêts restreints et répétitifs. Le handicap intellectuel est fréquent, mais pas nécessairement présent et l'évaluation des compétences intellectuelles peut être rendue compliquée par la présence de déficits de la communication et du comportement.
[...] Y a-t-il donc un sur-diagnostic ou un sous-diagnostic? L'autisme est-il une vraie maladie, ou bien c'est la présence d'une déficience intellectuelle associée qui pose un problème ? Autisme : maladie ou différence ? D'après le psychiatre Laurent Mottron, l'autisme ne doit pas être considéré comme une maladie à guérir mais comme une "manière de vivre" qui peut nous être d'une grande contribution et aurait beaucoup à nous apprendre. Néanmoins, cette manière de penser inquiète les familles d'autistes sévères qui craignent un déni des difficultés qu'elles rencontrent et de la nécessité d'une prise en charge. [...]
[...] Là encore, cette vision "dépathologisée" de l'autisme pose un problème aux familles qui ne peuvent pas se passer d'un accompagnement et de soins. La principale difficulté du débat sur l'autisme comme réel trouble mental réside bien dans l'énorme différence entre les personnes présentant un TSA léger pouvant être très intelligentes et capables de s'intégrer et les TSA sévères souvent accompagnés de déficiences intellectuelles qui rendent l'autonomie particulièrement difficile. [...]
[...] La dernière version du DSM applique ainsi le principe de Broussais de continuité en regroupant le trouble autistique, le syndrome d'Asperger et le trouble envahissant du développement sous le même terme de TSA. Les symptômes sont les mêmes avec une intensité variable et la présence ou non d'une déficience intellectuelle. Le diagnostic devra donc inclure des spécifications afin de l'individualiser. Une personne présentant un syndrome d'Asperger avec l'ancienne version du manuel sera maintenant diagnostiquée avec un TSA sans altération du langage ni déficit intellectuel. [...]
[...] Les chiffres de l'autisme sont très variables selon les études et la prévalence varie selon les critères diagnostiques retenus, mais il y a une réelle augmentation du nombre de personnes diagnostiquées au fil des années (0,7/10000 personnes en 1970 (Treffert), aujourd'hui : 1/160 enfant (OMS)). Selon l'Inserm, en France, 1/100 personnes présenterait un TSA. Cette grande variabilité pose des questions sur la fiabilité du diagnostic, ainsi que le fait qu'il repose en grande partie sur les observations et le jugement des proches et des soignants, ce qui entraîne inévitablement des biais. Malgré des chiffres en hausse, il semblerait que beaucoup d'entre eux ne soient pas diagnostiqués. [...]
[...] Pour Frances, cela entraîne un vrai risque de surdiagnostic et de surmédicalisation, particulièrement chez les enfants. Suite à l'ajout du syndrome d'Asperger dans le DSM-4, le nombre de cas aurait été multiplié par 40, probablement parce que le diagnostic donne accès à des aides à l'école et d'autres services particuliers. Le diagnostic d'un TSA repose sur des observations mises en rapport avec des normes, principalement psychosociales. Mais, en quoi le fait d'avoir des intérêts restreints et atypiques et des activités répétitives relèverait de la maladie et pourrait être considéré comme pathologique ? [...]
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