Stanley Milgram, Hannah Arendt, psychologie sociale, analyse, Adolph Eichmann, expérience, expérimentation, scientifiques, comportement, l'essence de l'obéissance, système de valeurs, société, processus décisionnel, effets psychologiques, choix rationnel, observations
Durant l'année 1961, une jeune journaliste américaine d'origine juive est envoyée à Jérusalem par The New Yorker pour couvrir le procès d'un criminel de guerre nazi, Adolf Eichmann. Son image de cet homme est le reflet de la pensée générale du moment, un homme sanguinaire et profondément antisémite. Néanmoins, elle constate durant le procès la banalité et la médiocrité du petit fonctionnaire. Au fil du procès, elle comprend une chose que la communauté scientifique concevra en 1963 avec les travaux d'un psychologue américain, Stanley Milgram. Son expérience a cherché à évaluer le degré d'obéissance d'un habitant des États-Unis de cette époque devant une figure d'autorité. La conclusion de ses travaux et les observations d'Hannah Arendt coïncident. Les sujets, tout comme pour Adolf Eichmann accordent inconsciemment une place prépondérante à l'obéissance à une autorité.
Cela permet la publication de deux ouvrages, Eichmann à Jérusalem : Rapport sur la banalité du mal et Soumission à l'autorité : un point de vue expérimental, publiés respectivement par Stanley Milgram et Hannah Arendt, mettant à mal la doxa de l'humain à la raison indépendante de celle d'autrui. En outre, ils démontrent la muabilité de nos systèmes de valeurs et nous questionnent sur les moyens possibles de répondre à ce problème.
[...] Au minimum, trois personnes doivent participer à cette expérience : L'élève ou l'apprenant qui doit effectuer des exercices de mémoire. Le sujet qui doit sanctionner l'élève s'il fait des erreurs en lui octroyant des décharges électriques de niveau différent selon le nombre d'erreurs effectué. Le scientifique organisateur ou l'expérimentateur qui joue le rôle du responsable de l'expérience. Image 1 : illustrant l'expérience de Milgram https://hitek.fr/actualite/experience-torture-humain-electrochocs_12367 Le scientifique accueille les deux sujets de l'expérience, il leur présente le but et le déroulement de celui-ci. [...]
[...] Le scientifique qui joue le rôle de l'autorité légitime ordonne à l'enseignant d'envoyer les décharges électriques à chaque fois que l'élève fait des erreurs. L'élève complice fait exprès de donner des mauvaises réponses dans chaque test dans le but de recevoir les punitions de l'enseignant. Le but est de voir jusqu'à quelle décharge électrique l'enseignant est capable d'injecter à l'élève par obéissance au scientifique et s'il est capable de le désobéir lorsqu'il se rend compte que l'élève souffre. Lorsque l'enseignant montre une quelconque intention de s'arrêter, le scientifique intervient et lui demande de continuer à partir de différentes phrases, de plus en plus insistantes. [...]
[...] Si nous trouvons une procédure qui répond très bien à notre problème, cela serait l'idéal. Pourtant, ce n'est pas systématique. Pour ce faire, l'apprentissage est un bon moyen de parvenir à trouver une solution à un problème même si cela reste risqué en termes d'efficacité de la solution. Donc, même si la théorie du choix rationnel n'est pas la réponse miracle à notre problème. Pierre Weil à travers sa critique de cette théorie nous offre une piste pour mieux appréhender notre façon de résoudre des problèmes. [...]
[...] Pour eux, c'était mal. Donc la manifestation des signes de stress illustre le conflit intérieur qu'il y avait chez les sujets, entre leur éthique personnelle et les ordres qu'ils recevaient. Malgré cette contradiction, ils ont continué l'expérience en se soumettant aux ordres de l'organisateur de l'expérience. Milgram a expliqué le comportement de ses sujets en suggérant que nous pouvons être dans deux états différents lorsque nous sommes dans une situation sociale. La première est l'état autonome dans laquelle nous dirigeons nos propres actions et assumons la responsabilité des résultats de ces actions. [...]
[...] Néanmoins, l'expérience de Stanford met, notamment, plus en avant l'aspect de l'humain à s'adapter au groupe auquel il appartient. L'on peut également relever la technique du "pied-dans-la-porte" qui est une technique décrite par les psychologues sociaux, consistant à faire une demande peu coûteuse qui sera vraisemblablement acceptée, suivie d'une demande plus élevée. Cette dernière aura plus de chance d'être acceptée si elle a été précédée de la l'acceptation de la première, créant ainsi une sorte d'engagement. Deux psychologues sociaux français Jean-Léon Beauvois et Robert-vincent Joule l'ont démontré à travers une expérience menée sur des campus universitaires : un groupe d'étudiants a reçu la consigne de stopper l'usage du tabac pendant toute une journée, puis pendant plusieurs jours. [...]
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