Etude de cas de psychologie sur le développement de l'adolescent
[...] Cette situation n'est cependant pas évidente à concevoir sur le plan narcissique et de l'identité. Sur ce point, l'existence de figures parentales trop distantes avec l'enfant ne permettent pas à ce dernier de se forger une base et une sécurité interne suffisamment solide pour fonder cette construction identitaire. Cette conception anxiogène du passé et l'absence perçue par le patient de sa légitimité dans cette lignée peuvent expliquer cette infertilité et nécessite, pour le patient, de « vaincre les fantômes, qui viennent hanter leurs nuits et ne demandent qu'à se réincarner dans l'innocence d'un nouveau-né » (Teboul). [...]
[...] La fragilité des assises narcissiques ayant des implications objectales, notamment par le développement d'objets « externes » qui auront un rôle important dans le maintien de la stabilité psychique interne, implique des relations singulières, voire paradoxales avec les objets d'investissement. » (Jeammet, 1991). Ainsi, dans le cas en question, il est possible de percevoir que l'équilibre psychique de la patiente considéré se construit sur la perception, par définition mouvante, de son entourage qu'elle considère comme le plus intime c'est-à-dire son petit ami et sa meilleure amie, la poussant à adopter une posture de suiveuse inconditionnelle du fait de son immaturité. L'hypothèse d'une future hypo fécondité somatique chez la patiente. [...]
[...] Cependant, et au-delà des effets négatifs, cette amitié et ces relations l'ont progressivement ouverte et lui permettent, sans doute avec un peu d'excès, d'expérimenter, non sans l'impulsivité propre aux adolescents, les nouvelles limites que supposent sa transformation en adulte. Par ailleurs, ce besoin d'émancipation se retrouve également dans sa volonté de s'extirper du cocon familial et d'expérimenter le monde à sa manière. Cette phase, elle aussi classique de l'adolescence se matérialise chez Léa par son projet de voyage qu'elle finance par le recours à des petits boulots. [...]
[...] Cependant, il semble plausible, au regard de son âge que celle-ci soit en cours. Portrait global du cas Le cas ici présenté présente les caractéristiques habituelles de la rébellion adolescente qui se caractérise par une profonde intolérance à la frustration et par le désir d'émancipation des normes familiales et sociales. Cette transformation, souvent vécue sous la forme de crise, accompagne des changements physiques qui s'accompagnent des premiers signes visibles de cette transition. C'est ici le cas pour Léa qui se voit prise dans un triple prisme de changement et d'interrogation qui bouscule profondément ses habitudes et son équilibre psychologique. [...]
[...] En effet, elle correspond fortement au modèle de construction de l'identité par la confrontation aux attentes et aux inspirations telles qu'inspirées par le monde social. Ainsi, la méfiance qu'elle manifeste pour ses parents et pour leur comportement qu'elle juge moralisateur marque également la définition des frontières personnelles de son identité. N'étant pas perturbée par les problématiques de filiation ou de descendance, ses parents étant présents et, semble-t-il, attentifs et aimants. Léa semble ainsi avoir basculé d'une identité « foreclose » sans expérimentations réelles, souvent en conformité avec les choix des parents à une identité négative, c'est-à-dire se définissant par une forme de marginalité et de rébellion, valorisant les comportement antisociaux (consommation de drogue, déscolarisation) En outre, le rejet du modèle familial dans lequel évolue est un facteur additionnel qui contribue à apposer l'étiquette de la crise d'adolescence. [...]
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