Connotation morale, sexualité, agressions sexuelles, femme, vieille dame
Tout d'abord, rappelons que le concept de perversion n'a aucune connotation morale en ce qui concerne la sexualité. Il s'agit de la déviation des pulsions quand l'orgasme ou sa recherche est obtenu avec d'autres objets sexuels (pédophilie, zoophilie, gérontophilie, fétichisme ) ou d'autres zones corporelles (buccales, anales, peau ) ou subordonné de façon impérieuse à certaines conditions (voyeurisme et exhibitionnisme, sado-masochisme, transvestisme);
Bernard, 31 ans, est condamné à 30 ans de Réclusion Criminelle pour agressions sexuelles, vols, viols ayant entraîné la mort d'une des victimes.
[...] Il n'est pas conscient qu'il s'agit de fantasmes. Les fantasmes sont des scénarios imaginaires où le sujet est présent, et qui figurent de façon plus ou moins déformés, l'accomplissement d'un désir inconscient. INTERPRÉTATION Comment comprendre ce comportement voyeurisme menant jusqu'à des agressions sexuelles graves sans faire appel aux sources les plus profondes du psychisme humain et même aux origines mythiques des sociétés humaines. On retrouve la trace de cette fantasmatisation dans les mythes grecs, la Bible, la littérature, les œuvres d'art. [...]
[...] Il faut noter aussi sa fascination pour le corps dénudé des femmes et la rage que suscite cette contemplation. Chaque fois, il centre d'abord son attention sur le sac à main, premier palier sans doute pour s'autoriser à pénétrer chez la personne puis déclenchement quasi automatique de l'agression sexuelle. RENSEIGNEMENTS ET PERSONNALITÉ Bernard a une allure assez efféminée avec ses cheveux mi-longs, bouclés sur les épaules. Il dégage une impression d'inauthenticité. Il n'exprime pas d'affects ni d'émotion. Sa voix est monocorde. Il ne reconnaît plus les faits, mais les a reconnus lors de son arrestation. [...]
[...] Ce soir là, après avoir absorbé quelques bières, Bernard rentrait à son domicile. On était en décembre. Il aperçut de la lumière chez la vieille dame c'était comme une invitation dira-t-il plus tard. Cédant à une pression intérieure irrésistible, d'après ses dires, il se précipita vers la maison, la contourna par le jardin et entra par la porte arrière mal verrouillée. La vieille femme, habituellement très généreuse et serviable, lui demanda ce qu'il voulait, le trouvant un peu bizarre, mais pas très inquiétant. [...]
[...] Son père a une personnalité assez faible et c'est la mère qui dirige la famille (cinq enfants et il est le dernier) avec un certain despotisme. Bernard avait une relation particulière et étroite avec sa mère, personnalité envahissante et omnipotente ne supportant pas d'être séparée de ses enfants, refusant de les éloigner même pendant les vacances scolaires. ANALYSE DE LA SEXUALITÉ DE BERNARD. Bernard ne se souvient pas à quel âge ses pulsions voyeurismes ont commencé à se manifester. Il en a pris conscience vers dix-huit ans, à la suite d'un coma alcoolique. Il a eu une envie irrésistible de voir une femme nue. [...]
[...] L'acte pervers est donc foncièrement un acte d'agressivité vis-à-vis de la mère. Celle-ci doit être agressée, tuée pour éviter une régression fusionnelle et ainsi éviter la perte de l'identité sexuelle masculine. Agressant le vagin féminin, violentant le corps dénudé de la femme, la détruisant au moyen de son arme-pénis, l'homme espère détruire la femme mère et sa propre identité protoféminine. Ces actes lui assurent un certain triomphe de sa masculinité et une assurance de virilité qui demandent pourtant à être sans cesse renouvelés d'où la répétitivité des agressions sexuelles avec escalade de violence. [...]
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