Analysez la "conversation fatale" reprise par Whalen & Zimmermann à partir du modèle proposé en suivant les quatre phases.
La conversation retranscrit un appel téléphonique visant à obtenir une assistance d'urgence, tenue en 1984 à Dallas aux Etats-Unis, diffusée notamment dans le journal « Dallas Times Herald » sous le titre « Une dispute retarde une ambulance – une femme se meurt tandis que son gendre implore du secours ».
[...] Il introduit sa requête d'une manière sobre et pratique en précisant l'objet de sa demande (une ambulance) et l'adresse (quarante et un trente-neuf Haverford). « D » désigne la standardiste du service des pompiers. Celle-ci oriente la conversation pour délimiter les besoins de l'appelant et le degré d'urgence de sa demande (« Quel est le problème Monsieur ? »). « N » se réfère à l'infirmière du service des pompiers, chargée de répartir les demandes entre services, prenant la suite de l'appel. [...]
[...] Analysez la "conversation fatale" reprise par Whalen & Zimmermann à partir du modèle proposé en suivant les quatre phases 1° Ouverture - identification mutuelle de l'objet de la conversation La conversation retranscrit un appel téléphonique visant à obtenir une assistance d'urgence, tenue en 1984 à Dallas aux Etats-Unis, diffusée notamment dans le journal « Dallas Times Herald » sous le titre « Une dispute retarde une ambulance - une femme se meurt tandis que son gendre implore du secours » : « Les représentants du service des pompiers de Dallas enquêtent actuellement sur un incident au cours duquel une ambulance fut retardée de sept minutes tandis qu'un « dispatcher » se disputait avec un homme disant que sa belle-mère était en train de mourir chez lui. Quand les paramédicaux furent envoyés au domicile de Dallas-Est, treize minutes plus tard, ils trouèrent la femme morte. Un procès est engagé par l'appelant contre la ville. Ce dernier demande $ de dommages à la ville, en réparation de la mort de sa belle-mère » Les protagonistes de cet échange d'environ trois minutes sont les suivants. « C » se réfère à l'appelant. [...]
[...] Récepteur : C Confirmation de l'appelant comme quoi il a bien atteint le service voulu (demandeur de services) Eléments de rupture : l'appelant demande une assistance paramédicale dès la fin de la séquence d'ouverture et d'identification ; ii) Ton offensif : « si je le savais, je ne serais pas en train de vous appeler. » (mouvement oppositionnel : mode défensif justifiant son incapacité à répondre et en reprochant au service des pompiers de se décharger de sa responsabilité sur lui) ; iii) Manque d'informations : précision que l'appel n'est pas pour lui, sans préciser l'identité de la victime ; iv) Ton tendu et injurieux : « Oh merde alors » - réalisation par C que D n'est pas le prestataire du service attendu (difficile à l'aune de la retranscription de déterminer si D a entendu cette évaluation explétive et si elle en a fait part à ; L'ensemble des informations devront en tout état de cause être répétées à N (diffère d'autant le temps de réponse pour fournir l'assistance demandée). [...]
[...] 4° Clôture La clôture de l'échange est un aveu d'échec de lequel rétropédale face au refus continu de l'infirmière de donner suite à sa demande d'assistance : « oubliez ça, je vais appeler un un hum hôpital dans le coin, d'accord ? D'acc., au revoir. » L'échange se clôture donc de manière courtoise, les règles de politesse sont respectées facialement. Il demeure qu'une personne est avec des difficultés respiratoires et en train de mourir sans que des secours n'aient été envoyés. Cet échange est une illustration très forte de la vulnérabilité des paroles, et d'interactions qui s'écartent de leurs trajectoires habituelles en étant contaminées, disloquées en tournant mal du fait de crispations personnelles. [...]
[...] Eléments de rupture : Lors du questionnement sur la nature du problème, interprétation du refus de répondre comme non coopératif ; ii) Rappel à l'ordre de la part de N intimant à C d'adopter une posture appropriée au regard de la phase d'interrogation (« Monsieur, pourriez-vous répondre à ma question s'il vous plaît ? »). Récepteur : C Eléments de rupture : Asynchronie interactionnelle de C et N : C se positionne en bénéficiaire de service déjà formulé tandis que N se positionne en interrogateur ; ii) N se concentre sur la géolocalisation (formulée dès la ligne 3 par et n'interroge pas sur la nature du problème, ce qui diffère à un tour de parole ultérieur la réponse à la demande d'aide (d'où exaspération, tension et parfois agressivité exacerbées de ; iii) Réapparition de l'inspection de la nature du problème, pourtant rejeté par le tour de parole précédant avec D ; Eléments de rapprochement : Suite à la « réinvitation » de C apporte une caractérisation critique détaillée de l'état de santé de la victime (« difficultés à respirer ») réalignement immédiat de C avec les exigences de N dès l'apparition d'un conflit pour y remédier. [...]
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