Le cas Emmy Von N., étudié par Freud

Résumé du document

C'est en 1893 que Freud publie son premier travail sur le Mécanisme psychique des phénomènes hystériques. Auparavant, il avait fait un premier séjour auprès de Charcot en 1885 et un autre à Nancy auprès d'Hyppolyte Bernheim en 1889, lui- même hostile à l'hypnose. C'est vers la fin de la décade qu'il commencera à appliquer la méthode cathartique de Breuer. Freud s'attaque au traitement des névrosés, et tout particulièrement les hystériques.

Le cas Emmy Von N. fait partie d'une première phase où Freud applique la méthode cathartique avec Breuer : le patient est mis dans un état hypnotique et le médecin lui pose des questions relatives à l'origine des symptômes, et destinées à permettre une décharge émotionnelle concomitante.
Le cas Emmy Von N. fait figure de « charnière » entre la cure cathartique et la cure psychanalytique.

Extraits

[...] Elle a beaucoup d'obligations à remplir seule et n'a pas de confident. Enfin, elle a une vive tendance à se tourmenter elle-même et elle est victime de l'embarras naturel dû à sa qualité de femme Une hystérie multi déterminée Dans le cas d'Emmy, ses symptômes sont déterminés, non pas par une seule représentation pathogène due à un seul souvenir traumatique, mais par des motifs groupés qui deviennent actifs en s'additionnant. Un élément traumatique peut être à l'origine de plusieurs symptômes. [...]

[...] Les notions qui ont retenu notre intérêt sont l'hystérie chez Emmy, la sexualité, même si elle paraît faire défaut ici, les éléments qui ouvrent la voie vers la psychanalyse et les raisons qui ont conduit Freud à une impasse quant à la résolution de ce cas. Résume du cas Emmy Freud traitera Emmy à deux reprises : une première fois en mai 1889 pour une période de sept semaines et une deuxième un an après. Il lui rendra une dernière fois visite dans son château sur la Baltique encore un an après. Le cas ne raconte que les trois premières semaines de traitement. [...]

[...] Elle a épousé à vingt-trois ans un industriel riche et brillant, mais beaucoup plus âgé, qui mourra au bout de peu de temps d'une crise cardiaque. Elle a deux filles de quatorze et seize ans très maladives et atteintes de troubles nerveux. Elle attribue elle-même sa maladie à la mort de son mari et à l'éducation pénible de ses filles. À quinze ans, elle a trouvé sa mère gisant sur le sol après une attaque, puis l'a retrouvée quatre ans plus tard réellement morte et défigurée. [...]

[...] D'abord association dirigée: il fournit un thème à sa patiente à partir de quoi il recherche un événement traumatique à l'origine de la névrose. Par là suite, Freud invente l'association libre, suite à la requête d'Emmy Ne m'interrompez pas ! Laissez-moi parler! . et il parle alors de cure par la parole. Il démontre que les symptômes ont un sens et que le sujet sait tout sans le savoir. La technique psychanalytique permet au sujet de retrouver le sens de ses symptômes. [...]

[...] Il ne se doutait pas non plus qu'Emmy pouvait lui opposer une résistance même sous hypnose. Deux raisons sont responsables de cela, ce sont la méfiance et la scission du conscient. En dernier lieu, Freud admet ne s'être pas assez appliqué à faire les liens entre les phénomènes, ce qui a empêché une abréaction efficace à long terme. Les notes de bas de page ainsi que celles qui suivent le cas nous montrent un Freud relativement frustré de n'avoir pas su à l'époque se saisir de ce qu'on appellerait aujourd'hui les fils rouges, ou fils directeurs qui auraient pu le conduire à un succès. [...]