Comme l'indique Jacques Defrance dans son ouvrage Sociologie du sport (2011) « Le sport occupe une grande place dans la vie sociale actuelle », …
[...] En effet, plusieurs définitions se succèdent et cohabitent au fil des décennies selon la discipline ou l'organisation de laquelle elles émanent. Ainsi, il s'agirait de parler « des sports », au pluriel. Defrance conclue en indiquant que les multiples analyses réalisées sur le sport dans le champ des sciences sociales, révèle le succès de l'institution, revêtant ainsi un enjeu social croissant. Ainsi, des motifs tels que les conditions de travail des sportifs, le racisme, le sexisme, le handicap ou encore le dopage au sein d'institutions sportives, justifient leur analyse sociologique. [...]
[...] Ainsi, les sociologues marxistes l'envisagent sous l'angle de la discipline des corps et des logiques de distinction. En revanche, d'autres auteurs, comme Allen Guttman, y voient un lien avec les processus de rationalisation de la vie sociale, relative au monde industriel. Par ailleurs, Norbert Elias et Erich Dunning relient l'évolution des jeux du sport à la théorie de la civilisation des moeurs, c'est-à-dire, à la pacification progressive de la vie sociale. Enfin, Defrance évoque un « long processus historique tenant à un refoulement des pulsions par les individus, dont l'origine est sociale et non psychologique ». [...]
[...] Il fait pour cela appel à la notion d'habitus développée par Bourdieu. Ainsi, Defrance décrit des publics très différents selon la pratique sportive et son niveau de pratique (loisir ou compétition), il aborde ainsi la notion de « recrutement social ». C'est dans ce contexte que sont abordées les notions sociologiques relatives à un ordre social spécifique : inégalités, processus d'exclusion, hierarchies, relations de domination. Par ailleurs, la sociologie de Pierre Bourdieu, envisage le corps comme un « réceptacle privilégié des représentations sociales ». [...]
[...] Dans le champ anthropologique, le sport est envisagé comme relatif à des « schémas comportementaux innés chez l'être humain. Le fondement biologique principal semble être celui du jeu corporel [ Le sport est donc un universel culturel qui repose sur des bases biologiques, au même titre que l'alimentation ou la sexualité ». L'auteur de Sociologie du sport, s'interroge ainsi sur les fonctions physiques et symboliques du sport et ajoute que le sport n'en devient un que lorsqu'il est « saisi par la culture », traduisant ainsi un clivage entre une conception biologiste ou culturalise des pratiques sportives, selon les courants auxquels appartiennent les auteurs. [...]
[...] L'auteur s'autorise ainsi un questionnement sur les dynamiques sociales, et en particulier groupales, y étant à l'œuvre. Defrance s'interroge sur différents phénomènes sociologiques à l'œuvre dans les pratiques sportives : les relations sociales, les modes de construction des identités collectives, les formes d'éducation, les relations au corps, les mobilisations collectives autour de « combats sportifs » engageant des identités de groupe, les relations de genre, ou encore les stratifications sociales. Il met également en lumière des processus de différenciations, s'accomplissant de diverses manières selon les sociétés. [...]
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