Né dans la période d'après-guerre de la seconde guerre mondiale, en 1948 à Paris, Philippe Grimbert exerce les métiers d'écrivain, essayiste et psychologue.
[...] En effet, ce dernier enferme et protège simultanément. Revenant de façon récurrente dans le récit cette métaphore du secret-déni, prend forme au travers du silence (sur les origines, et sur la tragédie vécue par Hannah et Simon) ; du sentiment d'abandon qu'éprouve Hannah lorsqu'elle découvre les sentiments partagés par Maxime et Tania ; de l'oubli permettant à Maxime de se reconstruire après la libération. Enfin, il semble que le jeune garçon soit sujet à une conversion somatique de certains conflits psychiques. [...]
[...] Thèmes en lien avec la psychopathologie clinique Plusieurs grands thèmes de l'ouvrage peuvent être lus sous l'angle de la psychopathologie clinique, notamment : la projection d'un conflit psychique interne sur la réalité, empreinte d'interprétations subjectives, le secret et plus précisément le déni, mécanisme de défense ici relatif aux origines et à la généalogie du narrateur, la conversion somatique du secret sur le corps et la santé du jeune garçon. Le narrateur, sujet à un conflit psychique interne, décrit une interprétation subjective de la réalité en y projetant ce même conflit. [...]
[...] « Un secret » (Philippe Grimbert, 2004) I. Présentation de l'ouvrage Né dans la période d'après-guerre de la seconde guerre mondiale, en 1948 à Paris, Philippe Grimbert exerce les métiers d'écrivain, essayiste et psychologue. Après une longue analyse, il devient par ailleurs psychanalyste d'orientation Lacanienne. En parallèle de ces activités, il travaille plusieurs années auprès d'enfants au sein d'institutions spécialisées. L'ouvrage « Un secret » est récompensé par le prix Goncourt des lycéens en 2004. Au travers du narrateur, c'est l'auteur qui revient sur son passé, dans un récit rétrospectif autobiographique comme en témoignent plusieurs indices : l'emploi du « je », la dédicace à certains personnages, les portraits de Maxime et Tania d'après des informations réelles, l'existence des différents personnages. [...]
[...] En effet, la lecture de ses monologues intérieurs révèle par exemple des mouvements défensifs relatifs à des interrogations puis protestations concernant sa mère. Le jeune garçon, plongé dans un profond désarroi et aux prises avec une vive souffrance, est soumis à une pensée obsédante relative à l'adultère de sa mère. Ne pouvant admettre ce fait, cette réalité est projetée sous forme quasi-hallucinatoire lorsqu'il entrevoit le tableau de la plage sur laquelle est projetée l'image d'une mère ternie. Le secret ou plus précisément le déni, mécanisme de défense porté par Maxime et Tania pour effacer toute trace de leur généalogie, est perçu intuitivement par le jeune garçon. [...]
[...] Comme lorsque le narrateur accède à la vérité, l'analysant peut alors porter un regard nouveau sur les représentations relatives à son vécu et les intégrer dans une histoire consciente. Ce phénomène est observé lorsque le jeune garçon décrit (p.158) « je ne succombais plus sous le poids de ce silence, je le portais et il étoffait mes épaules ». Enfin, d'autres grands thèmes en lien avec la psychopathologie clinique abordés dans l'ouvrage auraient pu être décrits ici, notamment les notions de désir, de traumatisme, ou encore les actes fondateurs et leur relation à la peur. [...]
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