Le profil sexuel de l'intéressé n'est pas ordinaire. Il apparaît clairement que l'intéressé se trouve dans une déviance sexuelle à caractère pédophile, il s'agirait plus précisément d'une perversion pédophilique structurée où la récidive est la règle. Le docteur Ajzenberg explique que « dans ce cas comme dans toutes les perversions, il y a une place fondamentale accordée à la notion de plaisir.
À partir de là, l'intéressé va donc obéir à cette loi du désir qu'il ne parviendra pas à contrôler. Ici, l'intelligence de l'intéressé n'aura pas d‘incidences, les fonctions intellectuelles n'interviennent pas là-dedans tout comme la morale de la personne ».
Dans le cas de figure de Van Geloven, on voit que c'est typiquement ce genre de comportement qui est survenu. D'après l'expert, il se serait heurté au désir et à partir de là, tout un scénario s'est mis en place dans sa tête : l'objectif étant ici d'éprouver un soulagement, car la loi du désir aura envahi tout le champ psychique de l'intéressé. D'ailleurs, lors du procès Van Geloven a évoqué de manière insistante sa souffrance et son impuissance. A plusieurs reprises, il a stipulé vouloir se faire soigner et réclamait fréquemment des soins.
La justice n'a cependant pas compris cela de cette façon. L'avocat général, Monsieur Bartolomei avait pour but de démontrer la perversité de Van Geloven. L'objectif étant de mettre en avant le fait que demander autant de fois des soins, cela ne pouvait être qu'une excuse pour se servir de l'autre. Il est vrai que le pervers fonctionne par définition en se servant de l'autre mais d'après nous, même s'il apparaît chez Van Geloven cet esprit stratégique, nous supposons qu'il y a réellement une souffrance de l'intéressé par rapport à ses pulsions qu'il ne parvient pas à contrôler.
Par rapport à la notion de culpabilité, il nous a semblé intéressant de l'aborder dans cette partie qui traite du profil sexuel de l'auteur. Van Geloven a jusqu'au bout nié le viol des deux fillettes cependant, il est passé aux aveux quant au fait de les avoir tuées. Par exemple, le modèle de Ward, Louden, Hudson et Marshall (en 1995) dans la septième étape de la chaîne délictuelle démontre que le délinquant sexuel procède à une restructuration ou une évaluation suite au délit.
Le sujet peut évaluer son acte positivement ou négativement, ressentir ou non de la culpabilité ou du dégoût. Seulement voilà, il faut que les cognitions qui soutiennent de tels sentiments soient accompagnées par un changement de perception des relations et de la victime. Nous ne savons pas si Van Geloven est capable ou non d'accomplir ce genre de restructuration cognitive néanmoins, lors du procès nous savons qu'il n'en était pas capable étant donné qu'il niait les faits.
Nous avons l'ambition de croire en tant que future psychologue que l'homme évolue, certains beaucoup plus lentement que d'autres et même si la vitesse à laquelle certains individus avancent parfois ne suffit pas, nous sommes tentés de nous dire qu'avec un suivi thérapeutique régulier, une motivation de la personne à se maintenir dans son image d'abstinent et avec beaucoup de temps, certaines structures de personnalité peuvent arriver à ressentir la culpabilité de leurs actes.
[...] Il s'agit du fait de la médiatisation de certaines affaires et leur apparition de plus en plus croissante à la télévision. Etrangement, la plupart des sujets se demandent si cet effet de mode n'est pas susceptible de donner des idées aux personnes qui regardent ces émissions et qui peuvent peut - être se retrouver dans certains profils de criminels ainsi que dans leurs méthodes. Ce qui est intéressant là dedans c'est que ce genre d'émissions pourrait être une source pour les vrais criminels qui seraient avertis de l'évolution de la technologie au profit de la recherche de la vérité et serait susceptible de déjouer cela : un des sujets précise même que le crime avance avec la science Ce qui ne nous semble pas être totalement faux. [...]
[...] C'est d'ailleurs autour de ce concept que la problématique de l'intéressé va se mettre en place. Les éléments du cours nous font remarquer que la définition de la récidive pose problème selon qu'on est amené à la considérer sous un angle juridique ou sous celui de la santé mentale. Dans le cas de Van Geloven, si nous nous basons sur la définition donnée dans le cours, d'un point de vue médico- psychologique, l'intéressé reproduirait un comportement-clé avec un mécanisme typique et pas nécessairement le même fait (on le constate d'ailleurs en comparant le fait de 1991 de l'affaire d'Ingrid et de Muriel et celui de 1990 avec l'épisode des attouchements sur les petits garçons). [...]
[...] Pour analyser nos données, nous avons préféré prendre en compte les réponses des huit sujets pour chacune des questions et conclure. Première question : Ce genre d'émission fait intervenir de nombreux protagonistes tout au long de l'affaire évoquée. On y expose entre autres le point de vue de nombreux professionnels y compris celui d'experts psychiatres. Que pensez-vous de la manière dont sont exposés aux téléspectateurs le descriptif de la pathologie mentale et le diagnostic de l'intéressé ? Est-ce que la manière dont ces éléments sont abordés vous semble-t-elle être à la portée du grand public ? [...]
[...] On a l'impression que le présentateur se trouve dans le cadre d'un interrogatoire. Nous nous sommes aperçues que pour recueillir l'opinion que les personnes peuvent avoir de la délinquance sexuelle par rapport à cette émission, il fallait également se soucier d'une multitude d'éléments utilisés dans ce programme pour nous faire sortir de notre positionnement de téléspectateur afin de plonger au plus profond de l'affaire, dans le but de nous la faire revivre. Cependant, même si nous trouvons que ce genre d'émission qui aborde de vraies enquêtes concernant les affaires criminelles les plus marquantes de notre temps, le téléspectateur ne peut que difficilement rester insensible à cet ensemble d'éléments qui va donner un ton grave à l'émission. [...]
[...] Nous avons l'ambition de croire en tant que future psychologue que l'homme évolue, certains beaucoup plus lentement que d'autres et même si la vitesse à laquelle certains individus avancent parfois ne suffit pas, nous sommes tentés de nous dire qu'avec un suivi thérapeutique régulier, une motivation de la personne à se maintenir dans son image d'abstinent et avec beaucoup de temps, certaines structures de personnalité peuvent arriver à ressentir la culpabilité de leurs actes. Dans le cas de Van Geloven, tout tend à penser qu'il ne ressent pas de culpabilité à l'égard de ses propres actes. [...]
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