Processus du vieillissement remaniements existentiels qu'implique le sentiment de finitude
Force est de constater qu'aujourd'hui la vieillesse se trouve confinée à certains lieux, lorsqu'elle n'est pas tout simplement cachée. Rien d'étonnant donc à ce que le sujet dit âgé se sente exclu du monde des vivants, sa présence rappelant à chacun d'entre nous l'inéluctable de notre sort. Car en effet nous -du moins la civilisation qui est la nôtre- reconnaissons la vieillesse comme dernière phase de la vie, comme glissement vers la mort. Ainsi on ne voit en elle que l'ombre de la mort au sein de laquelle siègent : perte d'autonomie, dégradation, bouleversements familiaux, vie comptée...
Notre propos n'est pas de nier que la vieillesse s'inscrit à la fin de notre parcours de vie, mais notre discours porte plutôt sur la place du vieillissement comme processus de la vie normale d'une personne.
[...] Mais n'est ce pas notre société qui renvoie les vieux à cette place de mort ? Le jeune peut être beau et l'homme actif, utile ; le vieux est laid et le retraité, inutile, du moins dans la civilisation qui est la nôtre. C'est parfois cela qu'ils entendent, les vieux Et c'est cela qui peut les amener à demander d'être mort ; parce qu'ils ont un profond sentiment d'indignité. Ne confondons pas désir d'être mort et désir de mort projeté sur le vieux Quel que soit le type de souffrance à l'œuvre dans la psyché des sujets âgés, ceux-ci se présentent comme des individus traversés par la pulsion de mort des autres -et de la société- qu'ils ont intériorisé et qu'ils retournent contre eux, poussés par une interrogation douloureuse mettant en cause la possibilité d'être vivant. [...]
[...] Désir que nous n'entendons cependant pas toujours. Nous pouvons prendre pour exemple les institutions au sein desquelles les vieillards sont souvent placés Nous nous référons ici aux institutions de gérontologie, phénomène sans précédent dans l'histoire de l'humanité, nous nous référons à ces maisons de retraite médicalisées, type long séjour ou moyen séjour, qui sont hélas bien souvent des ghettos, où le transgénérationnel fait gravement défaut. Les personnes âgées étant regroupées, parquées entre elles, obligées de vivre dans des lieux qu'elles rejettent la plupart du temps, même si ceux-ci sont objectivement confortables voire accueillants Le vieillard, il faut bien le dire, rejette le vieillard. [...]
[...] La vie jusqu'au bout. Force est de constater qu'aujourd'hui la vieillesse se trouve confinée à certains lieux, lorsqu'elle n'est pas tout simplement cachée. Rien d'étonnant donc à ce que le sujet dit âgé se sente exclu du monde des vivants, sa présence rappelant à chacun d'entre nous l'inéluctable de notre sort. Car en effet nous -du moins la civilisation qui est la nôtre- reconnaissons la vieillesse comme dernière phase de la vie, comme glissement vers la mort. Ainsi on ne voit en elle que l'ombre de la mort au sein de laquelle siègent : perte d'autonomie, dégradation, bouleversements familiaux, vie comptée Notre propos n'est pas de nier que la vieillesse s'inscrit à la fin de notre parcours de vie, mais notre discours porte plutôt sur la place du vieillissement comme processus de la vie normale d'une personne. [...]
[...] Nous formulons alors l'hypothèse que la coexistence du vivant et du mortifère chez le sujet âgé induit un paradoxe relationnel, au sens où le mortifère s'insinue dans la relation bienveillante avec la personne âgée. Ceci n'est pas sans conséquence sur les prises en charge quotidiennes des sujets âgés, sur la conception des projets gérontologiques des établissements, sur les relations intergénérationnelles Le vieux devient un mourant l'institution qui l'accueille devient l' antichambre de la tombe Mais les personnes âgées elles-mêmes ne se situent ni dans la pathologie et la décrépitude, ni dans l'au-delà. Certes, les sujets âgés parlent souvent de la mort. [...]
[...] (1995). La mort intime. Paris : Editions Robert Laffont. Vézina, J., Cappeliez, P., Landreville P. (1994). Psychologie gérontologique. Paris : Gaëtan Morin éditeur. Le journal des psychologues Juillet-Août 2007 n°249. [...]
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