Les tueurs en série, expression traduite de l'anglais « serial killer » à laquelle d'autres préféreront celle de tueur séquentiel, étaient, jusqu'il y a quelques années, encore peu connus en France et restaient un phénomène, semble-t-il purement américain. Cependant avec des affaires comme celle des Disparues de l'Yonne, ou encore plus récemment celle de Michel Fourniret, ce fléau criminel semble avoir traversé l'océan Atlantique pour venir s'implanter en Europe, mais en n'épargnant pas la France.
Ce type de criminels singuliers semble avoir été repéré à la fin du XIXe siècle, notamment grâce à Jack l'Eventreur, qui terrorisa le quartier de Whitechapel à Londres dans les années 1880, en assassinant, en mutilant, en éventrant plusieurs prostituées. Ses sinistres « exploits » ont certes terrorisé toute une ville, mais ont aussi fasciné toute la population et les journaux de l'époque.
Le cinéma, quant à lui, a, depuis des années, pris la relève et s'est à de nombreuses reprises inspiré des tueurs en série. Relatant des cas réels ou en créant de nouveaux bourreaux comme Hannibal Lecter dans le Silence des Agneaux ou encore Michael Meyers dans la série des Halloween, le cinéma n'est que l'écho de cette fascination grandissante pour l'horreur, pour les « serial killers».
[...] Mais cela n'est-il pas dû aussi à un retard dans la prise en compte du phénomène des tueurs en série ? Annexes Bibliographie Ouvrages Montet Laurent, Les tueurs en série, Puf Ressler Robert, Chasseur de tueurs, Presse de la cité Campos Elisabeth et Nolane Richard, Tueurs en série, Plein Sud Hutsebaut Carine et Siguret Catherine, Profession Profileuse, Le Cherche midi, 11/2000 Vézard Frédéric, La France des tueurs en série, J'ai Lu, 12/2004 Articles de presse Duclos Denis, Pourquoi tant de tueurs en série aux Etats- Unis ? [...]
[...] - Le tueur n'éprouve aucun remords envers ce qu'il a fait. La victime a été le simple objet, nécessaire à l'assouvissement de ses fantasmes. - Les victimes lui sont le plus souvent inconnues mais elles sont cependant choisies selon des critères précis (jeunes étudiantes aux cheveux longs avec une raie au milieu pour Ted Bundy par exemple) - Le meurtre est le plus souvent accompagné d'actes de tortures, de mutilations, de nécrophilie ou encore de cannibalisme. - Le crime est la concrétisation de fantasmes morbides pendant longtemps mais irrésistibles. [...]
[...] Le tueur Il s'agit généralement d'un homme blanc, d'intelligence moyenne, voire supérieure. Il possède un sentiment de puissance, de supériorité. Il suit avec assiduité son crime dans les médias et prend parfois contact avec eux. Il est intégré socialement, et occupe le plus souvent un travail qualifié, voire très qualifié le plaçant ainsi au sommet de la hiérarchie sociale. Sa situation lui permet donc facilement d'avoir un véhicule, ce qui le rend mobile à la fois pour la commission de ses crimes mais aussi après ceux-ci (il peut alors quitter la ville). [...]
[...] Il joue totalement avec sa victime, la domine. On la retrouve notamment dans une position de soumission, dégradante. Sur les scènes de crime, on remarque un scénario identique, ce qui laisse supposer que le tueur en série présente un grand contrôle lors du crime, et qu'il maîtrise totalement le moindre élément du scénario. Il est méthodique, précis, minutieux et s'emploie à ne laisser aucune preuve, aucun indice ne pouvant dévoiler son identité (on ne trouve que très rarement l'arme utilisée). [...]
[...] Spécialistes, écrivains, philosophes débattent et cherchent des explications au crime. Contrairement aux Etats-Unis, où le crime est retranscrit comme un récit sans réelle réflexion sur celui-ci. Le tueur en série est un être inhumain mais à la fois aussi exceptionnel pour les Américains, alors que la culture francophone tend toujours à l'humaniser. Plus généralement, la grande criminalité américaine se constitue dans une exceptionnalité qui la hisse au niveau même de la société qu'elle défie au nom de principes monstrueux, voire sataniques, alors que, en Europe ou en France, le criminel tend au contraire à voir sa stature diminuer, à mesure que l'intellectuel l'humanise, en expliquant ses actes De plus, la relation entre la violence et la société américaine est elle aussi très particulière : en effet, la société elle-même semble fondée sur la violence (massacre des Indiens par les colons). [...]
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