Autrefois appelé psychose maniaco-dépressive, le trouble bipolaire fait partie des troubles de l'humeur. Cette maladie dans la forme la plus typique comporte deux phases : une phase maniaque et une phase dépressive. Entre ces deux pôles, le patient retrouve une vie psychique et sociale normale appelée « euthymie » ou « normothymie ».
La phase maniaque est définie par un épisode d'excitation pathologique, le sujet est hyperactif et euphorique. L'estime de soi est souvent disproportionnée et l'investissement dans le travail ou une activité est démesuré. Le sujet prend des risques inutiles, promet tout et n'importe quoi, et peut dilapider au jeu les économies de toute une vie. Le besoin de sommeil diminue, l'irritabilité domine et il perd toute inhibition.
La phase dépressive est en quelque sorte le miroir de la phase maniaque, le patient présente des grands signes de tristesse, il n'a goût à rien et est ralenti, parfois il a des idées suicidaires. Le danger principal de cette maladie est le risque de suicide.
Le trouble bipolaire se révèle le plus souvent à l'âge adulte, entre 18 et 24 ans en moyenne, mais peut aussi survenir durant l'enfance ou à l'inverse nettement plus tard dans la vie. Le trouble bipolaire typique touche environ 1,2 % de la population adulte française, mais si l'on inclut tous les types de cette maladie et les troubles apparentés, on obtient alors des chiffres allant de 5 à 7 % de la population adulte française. Les hommes et les femmes sont autant touchés et les sujets atteints se trouveraient plus en zone urbaine. 60 % des gens touchés par les troubles bipolaires seraient concernés par un abus de substance notamment l'alcool. Contrairement à d'autres maladies psychiatriques, le trouble bipolaire se présente à divers degrés et sous différentes formes. Sans traitement, la durée et la fréquence des différentes phases sont très variables d'un individu à un autre. Le risque de suicide est de 10 à 15 % pour les bipolaires classiques et de 15 à 20 % toutes formes confondues, le risque étant diminué s'il y une prise en charge adaptée (...)
[...] Dans tous les cas, il faut assurer un traitement préventif au long cours. Face à épisode dépressif sévère, la prescription d'antidépresseurs s'impose, avec toutes les précautions de surveillance nécessaires. En effet, l'indication de ce type de traitement doit faire l'objet d'un examen attentif à cause du risque de passage à un état hypomaniaque ou maniaque (On parle de virage de l'humeur L'hospitalisation est souvent utile lors de dépressions. Et, si l'intensité de la douleur morale devient insupportable, ou en cas de risque vital, la sismothérapie peut être proposée. [...]
[...] Freud trouve l'origine du trouble bipolaire dans l'enfance de l'individu. Pour lui, si le travail du deuil n'a pas pu se constituer, c'est au niveau du processus de différentiation/séparation qu'il faut rechercher. Si l'appui de l'environnement précoce a été précoce, solide, ferme (mais souple à la fois pour laisser place aux changements liés à l'expérience individuelle) et satisfaisant, cela permet au psychisme du sujet de se séparer de ce qu'il a perdu, de se détacher de l'objet sans pour autant décompenser. [...]
[...] Le diagnostic des troubles bipolaire épisode maniaque isolé est utilisé chez les sujets présentant un premier épisode maniaque. Les autres séries de critère sont utilisées pour préciser la nature de l'épisode actuel (ou du plus récent), chez des sujets ayant eu des troubles de l'humeur récurrents. Le trouble bipolaire de type II nécessite : - La présence d'un ou de plusieurs épisodes dépressifs majeurs. - La présence d'au moins un épisode hypomaniaque. - Le fait qu'il n'existe pas d'épisode maniaque ni d'épisode mixte. [...]
[...] Psychothérapies Ces thérapies ne sont, dans le contexte du trouble bipolaire, qu'un complément aux médicaments. Elles visent à limiter l'impact fonctionnel de la maladie, ses effets au niveau de la sphère sociale, professionnelle, familiale et psychologique sont importants. Elles permettent aussi de soulager le patient, de prévenir une rechute, d'améliorer la gestion de la vie, de contrôler les facteurs précipitants, de limiter les répercussions des événements, Les traitements psychosociaux les plus efficaces contre le trouble bipolaire sont les mesures psycho-éducatives (il s'agit d'enseigner les causes de la maladie, comment la traiter, comment la gérer et comment prévenir de nouveaux épisodes), et les thérapies cognitivo-comportementales (il s'agit là d'identifier et de changer le mode de pensée et à améliorer l'humeur et le fonctionnement, ce qui efficace pour prévenir les épisodes et pour traiter la dépression). [...]
[...] Souvent, les deux types de traitement (biologique et psychosocial) sont nécessaires, mais il faut habituellement commencer par un traitement biologique pour maîtriser les symptômes. Médicaments Tout patient bipolaire doit bénéficier d'un traitement thymorégulateur. Ceux permettent de stabiliser l'humeur et de prévenir les sautes d'humeur anormales. Le traitement de référence est le lithium. Cependant les anticonvulsifs tels que le valproate et la carbamazépine ont également démontré leur efficacité. Une surveillance médicale est dans tous les cas nécessaire afin de contrôler les progrès et surtout les effets secondaires des médocs. [...]
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