Les troubles alimentaires amènent à se poser des questions. Depuis quelque temps, des chercheurs tentent de trouver des explications à ces problèmes.
L'anorexie, un exemple de trouble, n'est pas une maladie qui s'attrape comme la grippe. Elle s'installe peu à peu, de façon insidieuse et détournée.
Notre société valorise la minceur, le régime, la maîtrise du corps. Certains magazines proposent constamment des régimes. Les médias nous inondent de photos de « top models » au corps « parfait », et les grandes surfaces développent de plus en plus le commerce de produits lights, allégés, édulcorés, …
A la période de l'adolescence, les jeunes sont souvent instables et cherchent des réponses aux questions qu'ils se posent sur l'avenir. Certains adolescents vont prendre en considération leur poids et vont être séduits par ces moyens faciles de contrôle ; alors que maintenir un poids idéal est hors de portée pour beaucoup d'entre eux. L'adolescence est une période vécue souvent difficilement, où de nombreux facteurs, comme son image, son corps, ses relations parentales, ses études ou d'autres encore, peuvent influencer le passage à l'âge adulte.
Pour obtenir ce corps « parfait », l'adolescent va subir cette pression sociale qui peut parfois dévier vers des troubles alimentaires.
Les troubles alimentaires touchant essentiellement un public de jeunes filles , nous évoquerons ces maladies en employant un sujet féminin (elle, la jeune fille, la malade…).
À côté de ces troubles alimentaires, nous pouvons repérer différents types de perturbations alimentaires.
Tout d'abord, il y a les comportements alimentaires instables, comme la fringale, le manque d'appétit ou encore la crise épisodiale de boulimie. Ces comportements ont pour but de remplir un vide à un moment donné. Ensuite, nous parlons de comportements quantitativement perturbés. L'hyperphagie en est un bon exemple. Elle se caractérise par le besoin de grignoter tout le temps dans un contexte de solitude. Nous observons alors une réduction alimentaire.
Enfin, liés aux précédents, il y a les comportements qualitativement perturbés. Par exemple, nous avons le tri des aliments. Certains aliments sont bannis, non pas parce qu'ils sont trop caloriques, mais à cause de la signification symbolique de l'aliment, sa valorisation familiale ou individuelle.
[...] Le gain en taille peut représenter à l'apogée de la courbe de croissance une dizaine de centimètres annuels. Le bassin s'élargit chez les filles, alors que ce sont les épaules qui chez les garçons prennent de la largeur. La croissance musculaire est surtout marquée chez les garçons. Pendant le même temps, une forte poussée des hormones sexuelles accélère le développement des caractères sexuels secondaires (développement de la pilosité, des seins, et des organes génitaux). L'apparition des premières règles chez les filles et des premières éjaculations chez les garçons est considérée comme des indicateurs de la puberté. [...]
[...] Plusieurs faits sont considérés comme expériences traumatisantes. Nous pouvons en détailler certains : Les négligences affectives au sein de la famille : être laissée souvent seule parce que les deux parents se consacrent à leur carrière ; être livré à soi-même ; ne recevoir ni tendresse, ni amour. Ce climat s'installe souvent sans qu'on le veuille, ni même qu'on le remarque. Les violences émotionnelles au sein de ou en dehors de la famille : être par exemple brimées et être la cible de moqueries à l'école, souvent en raison de leur formidable désir de réussir qui suscitait la jalousie de certains de leurs camarades. [...]
[...] Explications biologiques Facteurs héréditaires D'après des études scientifiques[32], certains chercheurs pensent qu'il existe un facteur héréditaire à l'anorexie. Cette hypothèse est basée, entre autres, sur l'étude des jumelles univitellines[33]. Nous savons que les deux membres d'un couple de jumelles univitellines possèdent un matériel génétique identique. Si l'une d'entre elles souffre d'anorexie, le risque que sa sœur en soit aussi atteinte serait d'environ cinquante pour cent. Chez des jumelles bivitellines[34], donc génétiquement différentes, le risque que la sœur d'une anorexique développe aussi la maladie est beaucoup plus faible. [...]
[...] RIGAUD D., Anorexie, boulimie et autres troubles du comportement alimentaire, Ed. Milan, Toulouse p. RIGAUD D., Anorexie, boulimie et compulsions - Les troubles du comportement alimentaire, Ed. Marabout p. SHANKLAND R., L'anorexie, sortir du tunnel, Ed. De La Martinière Jeunesse, Paris p. SHANKLAND R., La boulimie, sortir de l'engrenage, Ed. De La Martinière Jeunesse, Paris p. TOURETTE C. et GUIDETTI M., Cursus Psychologie : Introduction à la psychologie du développement Du bébé à l'adolescent, Ed. Masson Armand Colin, Paris p. [...]
[...] Malgré ces efforts, tout reste assez flou, et on ne peut donner à cette question qu'une seule réponse : rien n'a pu être scientifiquement établi jusqu'à présent. Dans cette recherche de causes[31], trois modèles explicatifs sont ressortis, biologiques, psychologiques ou sociaux. Cela reste encore complexe. Les chercheurs et les thérapeutes sont arrivés au consensus suivant : il faut considérer l'anorexie mentale comme un problème bio- psycho-social Il faut donc l'envisager de trois points de vue : la biologie, la psychologie et la réalité sociale dans laquelle nous vivons. [...]
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