Telles mères, telles filles?

Résumé du document

En tant qu'étudiantes, nous avons souvent eu l'occasion de nous poser la question de savoir pourquoi nous avions choisi telle orientation plutôt que telle autre. L'expression « Tel père, tel fils » est bien connue même si pas toujours vérifiée, mais en tant que filles, elle ne nous interpelle pas. Peut-on la transposer au féminin ? Pourrions-nous utiliser l'expression « Telle mère, telle fille » pour parler de nos orientations professionnelles ? C'est pour répondre à cette question que nous avons choisi de tenter de voir si oui ou non la mère a une influence sur le choix que sa fille fait quant à ses études. Plus précisément, nous souhaitons étudier l'influence que peut avoir la satisfaction qu'une mère à de son emploi sur l'orientation professionnelle que sa fille choisit. C'est au travers de différents thèmes que nous abordons la partie théorique de ce sujet, d'abord en parlant de la famille en tant que groupe afin de pouvoir la traiter sous l'angle de la psychologie sociale. Ensuite en abordant la socialisation et le rôle de la famille dans cette socialisation, ce qui nous amènera à étudier la manière dont l'identité d'un individu se construit afin de mieux comprendre les étapes par lesquelles il passe pour devenir un être qui décide. Nous verrons que l'influence peut prendre des formes très diverses et qu'un individu quoi qu'il fasse la subit toujours de façon plus ou moins directe. La suite de ce projet s'organise d'abord par le choix d'un corpus d'analyse et l'élaboration de l'hypothèse. La méthode est ensuite décrite et enfin dans la dernière partie, après avoir présenté les résultats dégagés par cette étude, nous présentons la discussion relative avant de conclure ce projet dans la dernière partie.

Extraits

[...] Nous avons souhaité aborder cette notion à travers celle de groupe, d'abord parce que la famille proprement dite n'est pas étudiée en psychologie sociale, mais aussi parce que ce qui nous parait le plus stable et incontestable dans une famille, c'est bien la notion de groupe qui perdure au-delà de toutes les transformations que la famille subit avec le temps. Oberlé dans ce sens, nous dit Naître, c'est se retrouver membre d'un groupe qu'on n'a pas choisi, qui lui-même s'inscrit dans un contexte social et culturel particulier (Aebischer et Oberlé p41). Les interactions sociales entre les membres que la famille unit, ont toujours existé et existeront toujours. Que l'on parle de famille nucléaire[2], mono- parentale[3], recomposée[4] on parle dans tous les cas d'interactions sociales. [...]

[...] Nous aborderons plus loin les notions de socialisation et de norme sociale. Toujours selon Oberlé, dès le début de la vie, la plupart des comportements concernent des situations interpersonnelles qui serviront ensuite de cadre à l'apprentissage des rôles, ces rôles se développeront en fonction des attentes de l'entourage de l'enfant. C'est à travers l'imitation que l'enfant développe ses conduites de rôle. (Aebischer et Oberlé p44). L'imitation, en psychologie du développement est une notion très importante, elle permet aux nouveau-nés de construire un code social commun avec l'adulte, d'appréhender et comprendre peu à peu les états mentaux d'autrui (telle expression correspond à tel état mental par exemple), elle permet au jeune enfant tant qu'il ne parle pas, de communiquer et constitue donc un moyen important pour interagir avec ses pairs. [...]

[...] Dans cette optique, il est possible de faire allusion à l'effet Pygmalion ou l'effet Rosenthal. Le constat de cet effet nous amène à penser que là encore, l'influence du groupe familial et de l'école est primordiale. Rosenthal a mis en évidence l'effet Pygmalion en réalisant une expérience dans laquelle des étudiants séparés en deux groupes se voyaient, pour l'un des groupes attribuer un échantillon de rats dits particulièrement intelligents et pour l'autre groupe attribuer un échantillon de rats dits peu intelligents. [...]

[...] Les représentations sociales permettent de définir l'identité sociale de chaque individu et la spécificité des groupes sociaux. Elles vont permettre au sujet d'anticiper, de produire des attentes, de mieux appréhender ses possibilités dans un contexte social donné, de permettre à l'individu de justifier ses choix, attitudes et comportements. Elles jouent donc un rôle essentiel dans le maintien ou le renforcement des positions sociales et pour ce qui nous intéresse dans la stabilité du choix d'une orientation professionnelle. Elle est également indispensable à la distinction entre soi et autrui. [...]

[...] Il est important de le rappeler. Nous nous intéressons ici à l'influence de la mère sur sa fille, sans pour autant oublier que l'influence du père peut aussi être transmise par l'intermédiaire de la mère lorsque celle-ci est influencée par son époux (et réciproquement si nous avions choisi d'étudier l'influence des pères sur leur fils). Il est d'ailleurs un paramètre important que nous ne développerons pas toujours parce qu'il appartient plus à la psychanalyse qu'à la psychologie sociale c'est le rôle du père par rapport à la relation mère-enfant. [...]