Syndrome de Tatie Danielle, vieillissement, vieillissement psychique, comportements inadaptés, harcèlement, hostilité
Danielle Bigard, dite Tatie Danielle, est une dame âgée de 82 ans vivant chez elle aux côtés d'Odile, son aide-ménagère, à qui elle mène la vie dure. Elle a perdu son mari Edouard depuis, semble-t-il, quelques années déjà, et ne semble pas avoir eu d'enfants avec lui. Les seuls membres de famille qu'on lui connaisse sont des neveux envers qui elle ne témoigne pas d'affection, voire un certain mépris.
Ce qui caractérise surtout ce personnage est son caractère et sa personnalité. En effet, celle-ci mêle agressivité verbale et physique à l'égard de son entourage proche, de la manipulation, ou des actes de harcèlement incessants. En d'autres termes, elle rend la vie impossible à ceux qui l'entourent. Malgré tout cela, on suspecte une grande souffrance chez elle et la crainte de se retrouver seule, souffrance qu'on ne devine qu'avec une analyse précise de ses actes et de ses paroles. Sandrine, la personne engagée pour la garder lors des vacances de ses neveux, va notamment permettre de déceler l'aspect fragilisé de la personnalité de Tatie Danielle et faire tomber le « masque de l'hostilité ».
[...] Parmi ceux-ci, on retrouve la régression, largement décrite plus haut, puisque Tatie Danielle se repli dans un mouvement régressif important de type infantile, traduisant sa pulsion de vie (Eros) toujours active. Celle-ci a également recours au refoulement caractérisé par le rejet dans l'inconscient des représentations du déclin de la mort, mais aussi par une diminution de la pression du refoulement du Moi donnant lieu à un discours plus osé (insultes) et des attitudes désinhibées (grimaces). La projection, quant à elle, est un phénomène de rejet vers l'extérieur de pensées ou de sentiments douloureux, ici ceux liés à la disparition d'Edouard. [...]
[...] L'hospitalisation permet à Tatie Danielle de relancer quelque peu le fil d'Eros puisqu'elle est entourée et plainte par les soignants pour le « mal » que ses neveux lui ont fait en partant et en la laissant seule. Le placement en maison de retraite fait réapparaître ses aspects manipulatoires et sa perversité, alimentant ainsi le fil d'Eros. Cependant, ce qui va réellement permettre la relance libidinale va être sa fugue de la maison de retraite avec Sandrine puisqu'à la fin du film, on les retrouve toutes les deux à la montagne. [...]
[...] Cependant, ce Moi hideur se révèle surtout suite aux pressions de Thanatos lorsque Sandrine part et laisse Tatie Danielle seule et abandonnée. Tatie Danielle ne s'adapte pas à son entourage et lui impose ses règles ; c'est ainsi qu'elle donne un tas de corvées à faire à Odile, provoquant ainsi sa chute et sa mort, qu'elle impose ses volontés à ses neveux, comme le trajet pour aller à Paris par exemple, ou qu'elle fait tout pour « embêter » Sandrine pour la pousser dans ses derniers retranchements. [...]
[...] Les seuls membres de famille qu'on lui connaisse sont des neveux envers qui elle ne témoigne pas d'affection, voire un certain mépris. Ce qui caractérise surtout ce personnage est son caractère et sa personnalité. En effet, celle-ci mêle agressivité verbale et physique à l'égard de son entourage proche, de la manipulation, ou des actes de harcèlement incessants. En d'autres termes, elle rend la vie impossible à ceux qui l'entourent. Malgré tout cela, on suspecte une grande souffrance chez elle et la crainte de se retrouver seule, souffrance qu'on ne devine qu'avec une analyse précise de ses actes et de ses paroles. [...]
[...] Par ce type de relation, on peut trouver l'expression d'une énergie vitale toujours présente chez cette dame, qui ne veut pas se reconnaître comme vieillissante. Néanmoins, on peut voir par là également une sorte d'isolement dans le sens où elle rejette et est méprisante avec tout son entourage, et qu'on ne la retrouve « heureuse » que lorsqu'elle est à tête à tête avec la photographie de son mari. On retrouve chez Tatie Danielle du voyeurisme, comme lorsqu'elle observe ses neveux faire l'amour par l'entrebâillement de la porte, caractéristique d'une organisation névrotique du Moi, tout comme la composante narcissique de la personnalité. [...]
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