Un souvenir d’enfance de Léonard de Vinci, par Sigmund Freud

Résumé du document

Sigmund Freud (cf. fig. 1) est né en 1856 à Freiberg, aujourd'hui Příbor (en Moldavie). Après de brillantes études secondaires, il se consacre à la médecine. Il se spécialise dans l'étude du système nerveux et, en 1885, il obtient une bourse d'étude qu'il utilise pour se rendre à Paris, auprès du professeur Jean-Martin Charcot (Paris, 1825-Nièvre, 1893), un grand psychiatre français, avec qui il étudie le phénomène de l'hystérie. Peu après, il rencontre le professeur H. Bernheim, à Nancy, où il observe la pratique de l'hypnose. Ces deux évènements marquent un tournant décisif dans sa conception de la psychanalyse : il est convaincu de l'existence de traumatismes inconscients chez l'homme.
En 1886, il travaille à Vienne avec le psychiatre Joseph Breuer, célèbre pour ses travaux sur la respiration et sur la physiologie du sens de l'équilibre, ce qui l'inspirera pour mettre au point la « méthode cathartique » en 1890 : ce procédé consiste à mettre les patients sous hypnose pour faire passer dans la conscience des éléments refoulés.
En 1938, le nazisme le conduit à s'exiler à Londres, à cause de ses origines juives, où il mourra d'un cancer en 1939.

Extraits

[...] En plus de ce genre de liste, on trouve également des notes relatives aux frais d'enterrement de sa mère. D'après Freud, il faut y voir l'extériorisation de sentiments intenses devenus inconscients sous l'effet du refoulement, et remplacés par des actes futiles voire inutiles. On peut expliquer cet acte d'écriture comme un refoulement des penchants à connotation érotique que Léonard, dans son enfance, pouvait éprouver pour sa mère. En effet, les recherches ont montré que les formes d'expression sous lesquelles peut s'extérioriser la libido refoulée de Léonard, à savoir le goût du détail et l'intérêt pour l'argent (c'est-à-dire le fait de pointer ses comptes), appartiennent aux traits de caractère qui définissent l'érotisme anal (d'où l'affirmation des penchants érotiques de Léonard). [...]

[...] ou sa Tête de vieillard (1504-1505) (cf. fig. 10). Freud a donc, selon Schapiro, négligé beaucoup trop d'aspects de la vie de Léonard pour prétendre approcher la vraie personnalité de l'artiste : Lorsque Freud se trompe sur Léonard (il admet plus d'une fois dans son livre que sa tentative est hasardeuse), c'est en partie pour avoir ignoré ou mal lu certains faits Conclusion La pathographie telle que Freud l'a réalisée n'a pas la prétention de rendre compréhensible ce que Léonard de Vinci a réalisé. [...]

[...] Un souvenir d'enfance de Léonard de Vinci, Par Sigmund Freud Introduction Présentation de l'auteur FREUD Sigmund : (1856-1939) Sigmund Freud (cf. fig. est né en 1856 à Freiberg, aujourd'hui Příbor (en Moldavie). Après de brillantes études secondaires, il se consacre à la médecine. Il se spécialise dans l'étude du système nerveux et, en 1885, il obtient une bourse d'étude qu'il utilise pour se rendre à Paris, auprès du professeur Jean-Martin Charcot (Paris, 1825-Nièvre, 1893), un grand psychiatre français, avec qui il étudie le phénomène de l'hystérie. [...]

[...] - SCHAPIRO Meyer, Style, artiste et société, coll. Tel, éd. Gallimard, Paris pp.93-138. Sites Internet consultés - Web Gallery of Art, www.wga.hu, page Leonardo da Vinci [consulté le 26/01/2006]. - Web Gallery of Art, www.wga.hu, page Masaccio [consulté le 28/01/2006]. - Web Gallery of Art, www.wga.hu, page Verrocchio [consulté le 28/01/2006]. [...]

[...] Freud classe donc Léonard dans les «névrosés obsessionnels»tout en précisant que cela ne doit pas nous empêcher d'admirer son génie artistique. Pour finir, l'étude de cet ouvrage peut amener le lecteur à se poser quelques questions : - Jusqu'à quel point l'historien de l'art peut-il s'appuyer sur cette nouvelle approche qu'est la psychanalyse pour tenter comprendre l'Œuvre d'un artiste ? - Dans quelle mesure l'ouvrage de Freud peut-il s'inscrire dans le domaine de l'Histoire de l'Art ? - Quel est l'impact a eu la naissance de la psychanalyse dans le domaine de l'art au XIXème siècle ? [...]