La psychologie, en tant que science humaine, a affaire à la souffrance de l'Homme. Reste à savoir ce qu'est la souffrance. Quel est le sens général de la souffrance ? Quel sens donne le sujet à sa propre souffrance ? De telles questions nous amènent à évoquer notamment la cure analytique, le symptôme, la névrose, le refoulement, la quête de sens, la triade souffrance-maladie-mort, la causalité, l'interprétation, la pathologie, etc.
Il va de soi que c'est la souffrance du sujet qui motive l'entrée dans la cure analytique. Le sujet se sent comme aliéné, vulnérable, quelquefois malheureux, souvent aux prises d'une ambivalence insurmontable. Cette souffrance est la conséquence de diverses situations et divers événements. La maladie, le stress, le travail, le cadre familial et le deuil en constituent une partie infime d'exemples. Freud distingue plus précisément trois sources de souffrance : le corps, le monde extérieur et les rapports à autrui. Ainsi, en entrant dans la cure, le sujet vient faire part de sa souffrance. Sa démarche doit donc être comprise comme une demande. Le sujet a envie de parler, d'être compris, de comprendre et de s'en sortir. C'est du moins ce qu'il attend du professionnel auquel il s'adresse.
[...] Il se plaint d'un trouble que le fait souffrir et qui s'impose à lui. Il arbore un malaise qu'il a besoin de décrire. Cette demande, qui s'adresse au psychanalyste, porte ordinairement sur le symptôme. Et parfois, le sujet ne supporte plus son symptôme. La perspective freudienne selon laquelle nous sommes tous des névrosés peut expliquer la formation du symptôme ; le symptôme névrotique en l'occurrence. Il s'agit ici d'un rappel théorique, nécessaire pour la suite de notre développement. Il est admis que le névrosé refoule dans l'inconscient des souvenirs et plus précisément des désirs inacceptables pour la conscience. [...]
[...] FREUD, S. (1924). Le problème économique du masochisme. FREUD, S. (1987). Un souvenir d'enfance de Léonard de Vinci. ROSSELET, F. (2004). La lecture des signes et l'émergence du sens. KORFF-SAUSSE, S. (2001). D'Œdipe à Frankenstein. Figures du handicap. [...]
[...] Dans ce cas, l'attribution d'un sens devient une nécessité. Le sujet infère systématiquement une signification à toutes les situations rencontrées ou relatées. Une quête de sens effrénée ne donnerait-elle pas lieu à un délire de revendication ? Alors, le sujet considère qu'il est victime d'une injustice, victime de la vie. Peuvent se poser, par la suite, les questions de la sinistrose ou de la quérulence. On peut aussi penser que, d'une certaine manière, le sujet se complait à être le pantin de sa vie. [...]
[...] En d'autres termes, le sujet attribue sa souffrance au non-sens de son existence∗. Alors, dans quelle mesure peut-on dire que l'apparent non-sens de la vie peut servir de causalité à notre souffrance et vient fermer les autres interrogations ? Autres interrogations qui concernent notamment le sujet lui-même, ses attitudes, son comportement, son raisonnement, etc. Le non-sens de la vie fait référence aux hasards de la vie et à ses limites incontrôlables (maladies, déficiences, mort, etc.). Références bibliographiques : DEVINAT, F. (2006). La souffrance a-t-elle un sens ? Echange avec Annick de Souzenelle. [...]
[...] Plus généralement, c'est la vie qui fait l'objet d'une quête de sens. L'individu à besoin de produire du sens, mais aussi de comprendre le nonsens de son existence. Freud disait d'ailleurs que la rencontre entre le spermatozoïde et l'ovule, qui a présidé à notre conception, est considérée par chacun d'entre nous comme fortuite et sans signification : " Nous nous plaisons ainsi à oublier qu'à vrai dire tout dans notre vie est hasard, à partir de notre commencement, par la rencontre du spermatozoïde et de l'ovule, hasard qui participe certes aux lois et à la nécessité de la nature, mais qui est sans rapport avec nos désirs et nos illusions [ . [...]
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