La sophrologie

Résumé du document

Surcharge de travail, responsabilités accrues, intensification de la concurrence : telle est la réalité à laquelle est confrontée la population active du XXIème siècle. De cette réalité naît un stress, qui peut conduire les individus à des états pathologiques.

Pour répondre à sa responsabilité d'assurer le bien-être de ses employés, tant au niveau physique que mental l'employeur peut avoir recours à un variété de méthodes, selon les individus, l'étendue du problème, et le niveau de stress dont souffre ou pourraient souffrir ses salariés. Des conciergeries d'entreprise, pour alléger les tâches extra-professionnelles, à l'intervention de psychiatres au sein de l'entreprise, pour déceler les pathologies avancées, de nombreux recours sont possibles. Nous nous intéresserons dans ce dossier à l'un d'eux : la sophrologie.

Souvent vue comme une méthode de marabout, assimilée à des pratiques dignes de secte, la méconnaissance de la sophrologie engendre de nombreux doutes quant au sérieux de sa pratique.

Extraits

[...] Il s'agit dans ce chapitre d'expliquer certaines de ces sources pour comprendre la Sophrologie. Le schéma que nous présentons ici permet de comprendre les sources dont la Sophrologie s'est inspirée (issu du livre Initiation à la Sophrologie Caycédienne, Docteur Patrick-André Chéné, Praxis Ellébore, 2001) Il convient donc d'étudier les apports de certaines de ses sources à la Sophrologie comme la pensée grecque, l'époque du Théos, l'orient, l'hypnose, la relaxation et la phénoménologie. A. La Sophrologie et la pensée grecque : Le premier apport de la Grèce classique est sa sémantique comme nous l'avons vu en introduction de ce chapitre. [...]

[...] La relaxation de Jacobson est une méthode qui se veut neurophysiologique et consiste à amener le sujet à percevoir les tensions résiduelles. Elle apprend à sentir les différences de tensions entre des muscles relâchés et des muscles actifs, entraînant une prise de conscience musculaire. Jacobson écrit : En général, les émotions font participer les muscles squelettiques connus sous le noms de muscles volontaires, en intervenant sur la contraction des muscles striés, la relaxation progressive méthodique diminue jusqu'à l'extinction des états de tension nerveuse, l'activité mentale et l'intensité des émotions. [...]

[...] Lors des séances d'entraînement sophrologiques surgissent des sensations corporelles, des sentiments, des idées nouvelles. Apprendre à les capter sans idée préconçue, avec un regard neuf, comme si c'était la première fois, débarrassé des interprétations habituelles, permet au sujet de s'enrichir et créer de nouvelles relations avec les êtres et les objets qui entourent le sujet. Dès lors, la richesse des phénomènes qui viennent à l'esprit du sujet activera les projets formés, en facilitera la recherche et lui permettra d'adopter une nouvelle attitude face à l'existence, plus riche, plus positive. [...]

[...] Le philosophe allemand Husserl (1854-1938) est le père de la phénoménologie moderne. Il est le premier à avoir décrit le processus de réduction phénoménologique ou Réduction philosophique qui comprend trois étapes : -Le retour à la chose elle-même, c'est à dire la focalisation de sont attention sur le sujet évoqué -La suspension du jugement, c'est à dire éviter toute opinion sur le sujet évoqué en se libérant de ses a priori La mise entre parenthèses, c'est à dire créer un espace de méditation à l'intérieur duquel se révèlent tous les aspects du sujet évoqué. [...]

[...] La Sophrologie retrouve dans Platon certains de ces concepts fondamentaux. L'état de sérénité et de bien-être qu'il préconisait inspire fortement Caycedo. De plus, le traitement par les belles paroles, calmes et régulières que Platon pratiquait dans son Académie à Athènes, se retrouve dans le terpnos logos (que nous étudierons ultérieurement) de la Sophrologie. Enfin, dans la Grèce classique, le courant philosophique sceptique a insisté sur la suspension du jugement, en proposant de rester dans le doute pour tout ce qui n'est pas évident. [...]