Chaque fois qu'il s'endort, l'enfant expérimente de nouveau les premières séparations : de la naissance à la crèche, des premiers pas à l'école. En dormant, il exprime sa confiance dans la vie, dans le lendemain, dans l'amour des autres. Mais dormir toute une nuit, sans se réveiller, c'est aussi apprendre comment vivre ensemble dans une société dont l'enfant doit connaître les lois; c'est respecter autrui, ses parents d'abord, les autres ensuite. C'est reconnaître les rythmes, les horaires des uns et des autres. Car c'est de la facilité d'adaptation à la vie en société que dépendra l'équilibre ultérieur de l'enfant, il apprend jour après jour des gestes et des habitudes de l'environnement familial. Le sommeil nous donne une des clefs de la compréhension de l'enfant, de la richesse de son monde intérieur qui n'est pas encore modelé par la vie, la société, ses contraintes.
En tant que professionnels de la petite enfance, selon les lieux où nous travaillerons (foyer, crèche,...), nous serons plus ou moins confrontés au sommeil de l'enfant.
Mon idée est donc d'essayer d'apporter des éléments psychologiques autour du thème du sommeil; élément récurrent et parfaitement illustré dans la littérature enfantine, afin de dédramatiser la séparation qu'il représente.
[...] Enfin, la berceuse n'est pas seulement chant pour l'enfant mais aussi pour l'adulte. Le sommeil est parfois si long à venir . Dans la pénombre et la solitude de la chambre, l'ennui devient lourd, la proximité corps à corps étouffante et la crainte que l'enfant ne s'endorme pas angoissante. Monte alors aux lèvres une chanson qui vient du fond des temps et dont on ne sait pas trop si elle s'adresse à celui qui la chante ou bien à l'enfant. [...]
[...] Pour dépasser ses angoisses, l'enfant par le travail du rêve, les déplace, c'est-à-dire qu'il introduit dans son rêve des animaux féroces dont il a peur mais qui ne font pas partie de son univers quotidien et donc qu'il ne risque pas de rencontrer dans la journée. Les enfants transforment, alors, dans leurs rêves, les adultes qui leur font peur ou ceux vis-à-vis desquels ils ressentent des sentiments de colère, de jalousie ou d'inquiétude, qu'ils n'osent pas exprimer pendant la journée de peur de perdre leur amour. Le cauchemar a donc une fonction d'évacuation des traumatismes diurnes. Il s'agit de la phase d'opposition. [...]
[...] Les deux grandes angoisses qui nourrissent les cauchemars de la petite enfance, sont l'angoisse de séparation et l'angoisse de destruction. Mu par son désir d'exploration, l'enfant fait très tôt l'apprentissage de la séparation. Il veut son autonomie mais en même temps, il est tellement dépendant de ses parents qu'à chaque fois qu'il s'éloigne d'eux, il craint de les perdre. Vers deux ans, l'enfant rêve souvent qu'il perd son jouet préféré ou son biberon, perte angoissante parce qu'elle symbolise la perte de la mère. Plus grand, la peur d'être seul, perdu dans une forêt . [...]
[...] Il aime aussi que les variations de tonalité de la voix surviennent toujours au même moment. L'enfant connaît très vite par cœur les histoires, mais peu importe, il veut les entendre raconter encore et encore, jusqu'à ce qu'il en ait inconsciemment épuisé le sens. Il existe aujourd'hui des centaines de livres pour enfants. Ils mettent en scène toutes les situations possibles et inimaginables. Si on prend le temps de chercher dans les librairies, on trouvera toujours un livre correspondant à un état donné du vécu de l'enfant. [...]
[...] Le rituel du coucher doit être encore plus rassurant et apaisant. L'enfant fait la différence entre la présence et l'absence de sa mère. Il sait que ses parents sont indépendants de lui et peuvent le quitter. Cette première crainte d'abandon induit parfois des difficultés transitoires d'endormissement et des pleurs la nuit. 18 mois 2 ans : L'enfant teste la résistance de l'adulte à ses désirs exploratoires et cherche des limites 3. Les rituels du coucher avec les parents L'enfant peut vouloir retarder le moment de l'endormissement, l'entrée dans un monde qui peut être angoissant (cauchemars) en sollicitant la présence de ses parents auprès de lui le plus longtemps possible. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture