La notion de somatisation est très présente dans les symptômes dépressifs. C'est pourquoi, nous allons développer ce point, en définissant la somatisation de manière générale, puis plus en lien avec la dépression. Nous donnerons ensuite l'exemple de la dépression masquée et pour finir, nous ouvrirons notre réflexion au thème de la toxicomanie.
[...] Cela se vérifie dans de nombreuses psychopathologies, mais également dans la vie quotidienne. Nous repérons ceci dans la langue française avec des expressions comme "J'en ai plein le dos" ou "j'ai un nœud à l'estomac". En ce qui concerne la dépression, le lien ne fait aucun doute, à tel point que les symptômes somatiques prennent parfois le devant de la scène et masque les symptômes psychiques. Bibliographie : Ouvrages : - ABRAHAM et TOROK, L'écorce et le noyau, Flammarion, Paris - BIBEAU, Préalables à une épidémiologie anthropologique de la dépression - DEBRAY, DEJOURS et FEDIDA, Psychopathologie de l'expérience du corps, Dunod, Paris - EHRENBERG Alain, La fatigue d'être soi, Odile Jacob, Paris Dictionnaires : - Dictionnaire taxonomique de psychiatrie, de Jean GARRABE - DSM-IV, Manuel Diagnostic et Statistique des troubles mentaux, 4e édition, Masson - Grand dictionnaire de la psychologie, Larousse, Paris - Manuel de psychiatrie, d'H.EY, P. [...]
[...] Il prétend également que les émotions sont mises en rapport avec certains organes, mais cette somatisation est probablement beaucoup plus complexe qu'on ne l'a pensé jusqu'à maintenant ; de plus, il s'agit d'une somatisation seconde qui se construit sur la psychologisation. Nous pouvons peut-être mettre cette idée en parallèle avec la dépression masquée. En effet, il semblerait que dans la culture africaine, la dépression ne se manifeste que de façon masquée, sans pour autant que les symptômes psychiques soient inexistants. [...]
[...] Définition générale de la somatisation D'après le Grand dictionnaire de la psychologie, la somatisation est une tendance à éprouver et à exprimer une souffrance somatique en réponse à un stress ou à un traumatisme psychique. La somatisation nous montre l'évidence de l'intime relation entre l'esprit et le corps. Il s'agit d'une notion ambiguë, à distinguer de la conversion hystérique et des maladies psychosomatiques. La somatisation est le plus souvent associée à des troubles dépressifs et anxieux majeurs. L'état dépressif revêt souvent l'aspect de la dépression masquée, dont nous allons discuter ultérieurement. [...]
[...] La somatisation est un symptôme, c'est-à-dire un phénomène subjectif qui, pour la psychanalyse, constitue non le signe d'une maladie, mais l'expression d'un conflit inconscient. Pour Freud, le symptôme prend un sens radicalement nouveau suite à ses Etudes sur l'hystérie ; c'est suite à celles-ci qu'il pose les symptômes comme l'expression d'un conflit inconscient. La position de Freud par rapport aux symptômes somatiques n'a pas varié ; ceux-ci sont dénués de sens. Nous pouvons rapprocher la somatisation de la notion de périphérisation développée par de Abraham et Torok, dans leur ouvrage L'écorce et le noyau. [...]
[...] Le DSM-IV constate une diminution de l'énergie, une lassitude et des fatigues fréquentes. Ainsi, comme le souligne Ehrenberg dans son ouvrage La fatigue d'être soi, le concept de dépression englobe bien plus de choses que la seule symptomatologie psychique. Les symptômes somatiques dont nous parlons peuvent être extrêmement variés, allant des maux de têtes aux problèmes cardio-vasculaires en passant par les troubles gastriques et intestinaux. Un même trouble somatique peut avoir une valeur différente selon les individus, mais aussi chez le même individu selon les moments de sa vie. [...]
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