Fratrie - socialisation - interactions - frères et soeurs
L'enfant est un être social. Selon Wallon, « l'individu est génétiquement social, exprimant par là la nécessité pour l'enfant de se tourner vers le milieu humain pour assurer sa survie ». Il est d'abord confondu avec autrui, dépendant de l'autre, et c'est cette confusion qui va le rendre social grâce aux interactions avec autrui. L'interaction sociale est un phénomène complexe où interagissent plusieurs dimensions : cognitives, sociales et culturelles. Elle se définit comme une « relation interpersonnelle entre deux individus au moins, par laquelle les comportements de ces individus sont soumis à une influence réciproque, chaque individu modifiant son comportement en fonction des réactions de l'autre » (Grand Dictionnaire de la Psychologie, Larousse, 1991).
Le développement de ces interactions va permettre à l'enfant de s'intégrer dans la vie sociale : c'est la socialisation. Les relations entre enfants seraient spécifiques dans ce processus, puisqu'à la différence des relations adulte/enfant marquées par l'asymétrie, les relations entre enfants seraient fondées sur une forme de réciprocité favorisant l'émergence de la sensibilité à autrui et la co-construction d'une réalité partagée (Younes, 1980). La relation avec les pairs permet alors de développer des compétences sociales qui ne pourraient être développées au seul contact des adultes (Harlow, 1965).
Le milieu familial est le lieu des premiers échanges de l'enfant et a tout d'abord une fonction sociale où l'enfant va se construire en tant qu'individu social. Le milieu familial, c'est aussi la fratrie. Les interactions entre les membres de la fratrie sont à certains égards importants que celles entre la mère et l'enfant. Les frères et sœurs passent souvent plus de temps ensemble et partagent plus d'activités entre eux qu'ils ne le font avec leurs parents, et c'est par ce partage qu'on peut rapprocher les relations fraternelles aux relations entre pairs. D'après Dunn, l'enfant apprend à se comporter socialement avec d'autres enfants à partir des relations qu'il a établies avec ses frères et sœurs.
Ainsi, nous souhaitons nous centrer sur la présence-absence de fratrie, et nous intéresser aux intérêts de la relation au sein de la fratrie dans le développement social. Autrement dit, le fait d'appartenir à une fratrie permet-elle une meilleure socialisation ? Le rôle, aîné ou cadet, que l'enfant joue dans la fratrie a-t-il un impact sur sa socialisation ?
[...] Le milieu familial, c'est aussi la fratrie. Les interactions entre les membres de la fratrie sont à certains égards importantes que celles entre la mère et l'enfant. Les frères et sœurs passent souvent plus de temps ensemble et partagent plus d'activités entre eux qu'ils ne le font avec leurs parents, et c'est par ce partage qu'on peut rapprocher les relations fraternelles aux relations entre pairs. D'après Dunn, l'enfant apprend à se comporter socialement avec d'autres enfants à partir des relations qu'il a établies avec ses frères et sœurs. [...]
[...] Autrement dit, le fait d'appartenir à une fratrie permet-elle une meilleure socialisation ? Le rôle, aîné ou cadet, que l'enfant joue dans la fratrie a-t-il un impact sur sa socialisation ? II. Problématique 1. Théorie et critiques de l'attachement de Bowlby Notre travail s'appuie sur certains travaux comme bases de recherche. C'est notamment le cas de la théorie de Bowlby (1958) qui considère que l'attachement, en particulier l'attachement à la mère, permet à l'enfant de construire progressivement des modèles opérationnels internes des modèles de soi et du monde. [...]
[...] L'attachement aurait alors une fonction de protection et de socialisation qui amènerait l'être humain à interagir avec les autres. Ainsi, il permettrait à l'enfant de rechercher la proximité avec d'autres personnes que les objets d'attachement, cette recherche lui fournissant l'opportunité d'un grand nombre d'expériences, physiques et sociales. À travers la recherche d'autrui, l'enfant a la possibilité d'expérimenter les conséquences des interactions avec diverses personnes et d'explorer des environnements physiques nouveaux. Le développement social ne fait pas l'objet d'une théorie unique réalisant un consensus; en effet, plusieurs approches coexistent quant à l'étude de ce domaine, tantôt contradictoire, tantôt complémentaire. [...]
[...] En effet, celle-ci néglige une dimension fondamentale de toute interaction humaine, qu'il convient de prendre en compte, qui est l'affectivité. Les recherches se sont alors intéressées à cet aspect et se sont concentrées sur le développement de la socialisation des enfants en fonction des affinités qu'il existe entre eux. Grand nombre d'entre elles qui se situent dans le champ des relations privilégiées et amicales s'intéressent aux caractéristiques des relations affinitaires comme cas spécial d'interaction dynamique entre pairs (Tous Saint Marc, 1981; Espinoza, 1988; Janosz et La Frenière, 1991). [...]
[...] La socialisation par la fratrie I. Introduction L'enfant est un être social. Selon Wallon, l'individu est génétiquement social, exprimant par là la nécessité pour l'enfant de se tourner vers le milieu humain pour assurer sa survie Il est d'abord confondu avec autrui, dépendant de l'autre, et c'est cette confusion qui va le rendre social grâce aux interactions avec autrui. L'interaction sociale est un phénomène complexe où interagissent plusieurs dimensions : cognitives, sociales et culturelles. Elle se définit comme une relation interpersonnelle entre deux individus au moins, par laquelle les comportements de ces individus sont soumis à une influence réciproque, chaque individu modifiant son comportement en fonction des réactions de l'autre (Grand Dictionnaire de la Psychologie, Larousse, 1991). [...]
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